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Economie

PONT SUR LE CORRIDOR DAKAR- BAMAKO : Les présidents Wade et Toumani Touré lancent les travaux

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PONT SUR LE CORRIDOR DAKAR- BAMAKO : Les présidents Wade et Toumani Touré lancent les travaux

Les deux présidents malien Amadou Toumany Touré et sénégalais Abdoulaye Wade, ont procédé, samedi à Mahina-Mine dans le cercle de Kégnéba (Mali), au lancement officiel de la construction du pont du corridor sud Bamako-Dakar sur la Falémé. Financé avec l’appui du Japon, ce maillon essentiel à la frontière des deux pays, d’un coût de 5,4 milliards de CFA, va relier les tronçons malien et sénégalais du corridor. Après la mise en œuvre des deux corridors nord, l’ouverture du Mali à la mer sera effectuée par le chemin de fer à grand écartement prévu pour consolider l’intégration.

C’est à gué que les Sénégalais ont traversé la Falémé, un des plus grand affluents du fleuve Sénégal, uni au Bakoye et au Bafing pour former le Bafoulabe. L’eau coule entre les piliers du pont qui a déjà pris fière allure. La canicule forte, le cadre est magnifique pour accueillir les tribunes aux couleurs des deux pays. Ce sont les mêmes peuples peulhs, Malinkés et Jallonkhes, de part et d’autre qui ont accueilli en pompe les deux présidents et leurs délégations. Cherif Diallo, le maire de Kégnéba, indique que c’est le meilleur cadeau que les deux chefs d’Etat peuvent offrir à leurs peuples respectifs pour leur cinquante année d’indépendance. En effet, le pont va consolider le cordon ombilical entre les deux pays en ouvrant une autre voie sur la Falémé qui, au moment des crues, constitue une contrainte majeure pour les échanges entre les populations des deux côtés. Parlant des retombées du pont, l’édile de Kégnéba a souligné l’incitation à la production, avec la garantie d’un écoulement de part et d’autre. Il s’y ajoute, selon M. Diallo, la facilitation des évacuations dans les deux sens vers les districts sanitaires. Autant d’avantages qui favorisent le développement social et économique du Mali dans tous les domaines. C’est pourquopi le Maire de Kégnéba a salué le rôle des chefs d’Etat visionnaires au service du continent. Pour lui, ce peuple uni mérite cet honneur car payant l’impôt a 100%. Il a ensuite demandé la réalisation de la route Kayes Kégnéba.

Pour Madame l’Ambassadeur du Japon au Mali, c’est un honneur de procéder à la pose de la première pierre du pont sur le corridor sud à l’heure où les deux pays célèbrent le cinquantenaire de l’indépendance. Se félicitant de l’apport de la coopération japonaise, elle a réitéré l’engagement de son pays en matière économique, par une réponse adéquate aux sollicitations dans le cadre de leur programme sectoriel transport. Pour elle, cette réalisation est incommensurable pour le développement durable et économique, grâce à une meilleure circulation des personnes et des biens, avec un impact bénéfique pour le Mali et tous les pays de l’Uemoa dont le président Amadou Toumani Touré est le président et le NEPAD dont Abdoulaye Wade est l’un des pères fondateurs.

Des infrastructures de qualité pour les générations futures

Il s’agit en fait de construire des routes de qualité pour l’avenir sur tout l’espace de l’Uemoa. Selon le ministre malien des Travaux publics, le pont est un don de l’Etat japonais, construit en béton sur 274,130M et 10,50M de large, avec 30 m de voie d’accès sur deux voies, 2 coulées de 12 pieux et 8 piles de 32 pieux pour 1,40 milliard de Yens japonais, soit 5,4 milliards. Les délais de construction sont de 22 mois et les travaux confiés à l’entreprise Dai Nippon et le contrôle à Katahira Engineer International, tous japonais. Le corridor sera réalisé avec des financements de la Jica, des institutions africaines (BOAD, BAD), de l’Union Européenne et des Etats respectifs. D’après le ministre, le président Amadou Toumani Touré est un digne continuateur du Président Wade et mène le même combat depuis 2000, en accordant la priorité à la mise en place d’infrastructures de qualité. Il cite l’exemple de la route inaugurée en 1994, reliant Dialacoto à Kédougou, sous le règne de Diouf, qu’il est obligé de reprendre. Au nombre des quatre grands chantiers ouverts par les deux pays, il y a, entre autres, le pont sur la Falémé pour faciliter la traversée des personnes et des biens, en plus de la route qui passe par Kédougou, large de plus de 10 mètres, avec des accotements de 1,5 mètre de chaque côté pour éviter l’ensablement. Il y a aussi la route de Kédougou à Tambacounda qui est de mauvaise qualité et doit être refaite. Le tronçon Tambacounda-Birkilane sera quant à lui inauguré au mois de juin. Suivra la route Birkilane-Kaolack afin que tout le corridor entre Bamako et Dakar soit relié par un bitume de qualité répondant aux normes de la Cedeao.


REACTIONS...IBRAHIMA NDIAYE, DG DE L’AATR

Pour le directeur de l’Agence autonome des travaux routiers, au-delà de l’ouvrage en béton armée, ce pont représente tout un symbole pour les deux peuples qui sont liés par la géographie, l’histoire et la culture. « Il faut dire que le pont est né de la volonté des deux Chefs d’Etat de faire des corridors standards sur l’axe Bamako-port de Dakar, avec le soutien de l’Union européenne, des institutions africaines (BOAD, BAD), la BID, le Fonds Japonais, la JICA, le Sénégal et le Mali. Du coté sénégalais, c’est l’un des plus grands projets du pays qui a commencé depuis 2004 sur un financement de plus de 180 milliards consenti par le gouvernement du Sénégal et ses partenaires pour mettre à niveau l’ensemble du corridor de Dakar à Bamako. Au Mali, 150 milliards ont été injectés, » ajoute-t-il. Ce pont était le maillon manquant. Celui du nord passant par Kidira est plus long de 200 KM, selon M. Ndiaye.

MOUSTAPHA GUIRASSY, MINISTRE SENEGALAIS DE LA COMMUNICATION, MAIRE DE KEDOUGOU

« C’est un grand moment pour les deux peuples malien et sénégalais de recevoir les deux chefs d’Etat. Comme la rappelé le président Abdoulaye Wade, les deux peuples qui célèbrent le cinquantenaire fêtent aussi la fraternité. L’occasion a été mise à profit pour passer en revue la politique des infrastructures pensée par le président Wade qui a trouvé l’assentiment de son jeune frère, le président malien. Ces réalisations leur donnent raison sur beaucoup d’Etats et de bailleurs. L’intégration de l’Afrique passe par ces beaux ouvrages de qualité. Il est important de revenir sur la qualité. Et il faut se féliciter qu’il y ait d’autres corridors et le chemin de fer qui a été agité pour aller vers l’intégration des peuples et des économies. Ce moment était attendu par les deux peules qui se sont mobilisés pour réussir un accueil à la dimension de l’événement. Ici, c’est l’Afrique qui se construit et qui se réalise avec des chefs qui ont une vision originale de l’avenir. C’est la voie pour les Etats-Unis d’Afrique.

LE MINISTRE malien DES TRAVAUX PUBLICS, AMETH DIANE SEMEGA

Le ministre des travaux publics du mali a saisit cette opportunité pour saluer la présence du chantre de l’unité et de l’intégration africaine, Me Abdoulaye Wade qui accorde tant d’importance à la réalisation d’infrastructures, facteurs d’intégration régionale et de lutte contre la pauvreté. Pour lui, la route marque le plus la volonté d’intégration des peuples, alors que le pont est un symbole, un socle ou se construit la fraternité des peuples. Le corridor sud est complémentaire et va désenclaver plus de 27 localités du Mali. « Notre pays a besoin de s’ouvrir à l’extérieur pour les échanges et les écoulements des produits et la réduction des délais de livraison », dira-t-il. Pour lui, ces infrastructures sont nées de la volonté des deux présidents et dans le cadre de la mise en oeuvre des infrastructures de l’Union africaine

Me ABDOULAYE WADE, PRESIDENT DU SENEGAL : La reconstruction d’un espace africain uni pour les générations futures

La route de Tambacounda-Kédougou sera refaite, celle de Tambacounda et Birkilane inaugurée en juin, de sorte que les deux corridors Nord et Sud seront réalisés avant les ponts de Gambie et de Rosso qui sont dans mon programme », a dit le président sénégalais. Il s’agit de l’édification de la sous-région, surtout dans l’entente historique entre Mali Sénégal qui ont été divisés par le colonisateur, mais qui sont en train de se reconstituer grâce à l’intégration économique et culturelle et par la volonté de deux présidents et des deux peuples. Réitérant son opposition à l’enclavement des pays, Me Wade a estimé que tout pays a droit à l’accès à la mer. » Il n’est pas juste d’enfermer les pays comme le Mali, le Burkina, le Niger et le Tchad et les maintenir loin de la mer et de l’accès international. Il a, de ce fait, proposé que le corridor malien s’ajoute aux corridors Burkinabé. Pour le Président Wade, les conférences sur les pays enclavés doivent voir la participation des pays côtiers. Saluant la reconstruction d’un espace africain uni, il a rappelé les tares des républiques qui ont remplacé la Fédération du Mali, vite brisée par les opérations souterraines des puissances impérialistes. « Ici, dira-t-il, l’unité est plus facile, car il n’y a pas de frontière pour les populations ; c’est le même peuple, les mêmes ethnies. De grands pas sont déjà franchis et il n’y a pas d’intégration sans le passage et la circulation des personnes et des biens. Enfin, il a demandé à la jeunesse des deux pays d’être consciente des difficultés pour une véritable intégration.

AMADOU TOUMANI TOURE, PRESIDENT DU MALI : Le Président Wade m’a converti à la religion des infrastructures

Apres avoir remercié les populations venu des deux pays pour l’accueil chaleureux, fraternel et coloré qu’elles leur ont réservé, le président malien a salué chez Me Wade « un grand africain, un homme de culture, un intellectuel hors pair et un chef d’Etat de dimension universelle ». Il s’y ajoute, selon lui, qu’au-delà de l’estime et de l’affection que le président Wade voue à sa personne, il l’a converti à la religion des infrastructures. Dès mon avènement à la tête du Mali, le président Wade, dira-t-il, m’a dit de consacrer mes efforts aux infrastructures. « Vous avez parfaitement raison, ajoute-t-il, et c’est pourquoi l’Afrique entière vous a confié le destin de ces infrastructures. Avec la route du Nord ou celle de Bamako qui passe par Djema vers Kayes et Kidira, il y a trois voix de communication. Ce pont restera un signe fort de la solidarité entre le Japon, le Sénégal et le Mali, dira M. Touré qui a salué cette coopération grandissante avec des financements dans les domaines prioritaires pour son pays, depuis l’arrivée de l’ambassadeur au Mali. Il a exprimé au nom du peuple malien, au gouvernement, ses sentiments de reconnaissance à l’Agence japonaise de coopération et au peuple japonais. Le Président Touré a salué la collaboration exceptionnelle et soutenue entre de l’Agence autonome des travaux routiers du Sénégal et la direction des travaux du Mali. Il a remercié la Jica, la Bid, la Boad et l’Union européenne. Il s’est félicité, en outre, de l’accompagnement de tous les élus de l’Assemblée du Mali. Le corridor du Mali au Sénégal est, selon lui, en phase avec l’empire du Mali qui est un patrimoine commun aux deux peuples.



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