Le secteur du bâtiment et des travaux publics (Btp) est dans une situation de précarité et d’incertitude qui font courir des risques incalculables. D’où le désarroi des professionnels du secteur.
Les membres du Syndicat national du bâtiment et des travaux publics (Snbtp), syndicat patronal affilié à la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), ne sont pas satisfaits des sommes perçues en guise de règlement des créances qu’ils ont sur l’Etat. Dans un communiqué de presse qui nous est parvenu hier, rendant compte de la réunion de leur Comité directeur tenue le 31 janvier 2009, ils se sont prononcés sur le règlement de la dette intérieure. Ce fut pour s’inquiéter de la modicité des sommes payées.
‘A ce sujet de la dette intérieure, les entreprises affiliées au Snbtp portent à la connaissance de l’opinion publique, de nos bailleurs de fonds, fournisseurs, personnels et autres prestataires qu’à ce jour, une infime partie de nos membres (moins de 5 % des effectifs) ont reçu des règlements dérisoires (moins de 10 %) des créances qu’elles ont sur l’Etat. En effet, la majorité de nos membres (près de 95 %) n’ont pas connu de début de paiement’, ont dénoncé ces professionnels de la construction qui préviennent, d’ores et déjà, sur les dangers que pourrait engendrer le non-respect par l’Etat des engagements pris par le président de la République d’éponger toutes les dettes au plus tard le 31 janvier 2009. ‘Cette situation de précarité et d’incertitude plonge notre secteur dans un désarroi profond qui va entraîner des conséquences socio-économiques graves’, ont-ils averti.
Ils citent ainsi la cessation de paiement dans laquelle vont se retrouver leurs entreprises, le risque de plein contentieux avec leurs banques qui avaient gelé leurs recouvrements en attendant le paiement de la dette intérieure, le risque de la mise en chômage technique de leurs personnels, voire leurs licenciements imminents et le risque des dépôts de bilan. Pour eux, le secteur du Btp, jadis locomotive-phare de l’économie du pays, ne mérite pas un tel sort. Aussi ont-ils invité les autorités gouvernementales au respect de leurs engagements car, estiment-ils, ‘l’heure est grave’.
Le président de la République avait assuré, le 17 novembre 2008, que l’Etat s’acquitterait du paiement de la dette intérieure au plus tard le 31 janvier 2009. Il avait souligné alors que le gouvernement avait déjà pris ‘toutes les dispositions’ pour qu’il en soit ainsi. C’était lors de l’ouverture officielle de la VIIIe édition du Conseil présidentiel de l’investissement (Cpi). Dans son adresse à la nation de fin d’année 2008, le chef de l’Etat avait réitéré ses engagements de solder tous les comptes à la date échue. L’Etat n’en a rien fait.
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