Jeudi 25 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Economie

Réflexion sur l’argent des émigrés : Ces 300 milliards dont l’économie ne profit

Single Post
Réflexion sur l’argent des émigrés : Ces 300 milliards dont l’économie ne profit

Beaucoup d’argent rentre dans ce pays grâce aux envois des émigrés. Pourtant, en dehors des besoins de leurs familles restées au pays, ou pour construire des bâtiments, l’économie du pays n’en tire aucun profit. Une reflexion a été lancée, à l’initiative de l’Institut de population développement et santé, pour se pencher sur les propositions de solution.

Pour diversifier leurs sources de financement international les pays pauvres comme le Sénégal peuvent compter sur une ressource stable, la migration, qui apporte une bouffée d‘oxygène à leurs économies nationales. Comment tirer profit du potentiel financier que constituent les migrations internationales et appréhender les changements sociaux qu’elle induisent, la question a réuni un panel de démographes, de sociologues et divers chercheurs, il y a une semaine au restaurant Terrou-bi. Le débat entre dans le cadre des activités d’animation de l’institut de Population développement et Santé de la reproduction de l’Université de Dakar. L’animateur, Mansour Tall, géographe chargé du programme Onu-Habitat, a souligné que la migration procure une manne financière considérable. Près de 2 millions de Sénégalais travaillent à l’étranger. Ils injectent annuellement dans le pays près de 300 milliards de francs Cfa. Un chiffre largement sous-estimé, puisqu’il ne prend pas en compte les importantes sommes qui transitent dans le réseau informel. Et depuis 1999, cette manne ne cesse de gonfler, remarque M.Tall. Elle représente 7% du Pib du Sénégal. Si elle avoisine l’investissement direct étranger, M.Tall souligne qu’elle vaut deux fois plus que l’Aide publique au développement (Apd), fournie par les partenaires au développement. Deux entreprises sénégalaises, la Poste et la Sonatel, tirent un juteux avantage de la migration. La première grâce aux transferts de fonds et la seconde, par le biais des appels téléphoniques. Il faut cependant noter que toutes les banques et les institutions financières de moindre importance également, se sont mises à opérer dans le domaine du transfert d’argent au Sénégal. Le conférencier a par ailleurs, fait savoir que «les femmes émigrées sont de gros investisseurs. Elles arrivent à faire beaucoup d’épargne et envoient beaucoup plus d’argent».

Le conférencier a beaucoup insisté sur l’orientation quasi exclusive des investissements des migrants sénégalais vers les secteurs de l’immobilier et de la consommation des ménages. «Un investissement qui, précise-t-il, ne crée pas d’emplois, et ne génère pas non plus une plus-value pour l’économie de notre pays.» Beaucoup d’argent qui entre mais dont l’économie nationale ne profite que de manière marginale.

Dans le cadre de la valorisation des ressources de la migration internationale Mansour Tall indique : «Si on veut aider les émigrés à investir dans des secteurs porteurs, il faudra envisager une généralisation de Pme et Pmi.» Pour lui, les « acteurs ont tendance à agir en solo». Mais, avise-t-il, «on ne peut pas ne pas passer à la mise en place de cadres réunissant les émigrés, les gouvernants, les partenaires au développement et les Ong pour mieux tirer profit de cette manne financière».

C’est dans cette perspective qu’il suggère d’ailleurs d’aller au-delà des cadres d’organisation confrériques ou ethniques, pour organiser les émigrés en associations de professionnels, dans le but de valoriser leur capital d’expérience et relationnel. Ceci, explique-t-il, pour mettre en place des entreprises qui peuvent générer des emplois et de la plus-value au Sénégal.

Représentant la Confédération des dahiras mourides en Italie, qu’il dirige, Babou Amar a indiqué la nécessité de prendre en charge le désir de retour des migrants de manière concrète. Il a notamment regretté que l’ouverture des capitaux des industries nationales ne profite jamais à la diaspora sénégalaise.

Le Sénégal n’est pas l’unique pays au monde à recevoir des flux financiers de sa diaspora. D’une manière générale, les pays en développement occupent la part du lion dans les transferts de fonds. Ils reçoivent 60% des flux financiers de la migration. Cependant, le potentiel financier engendré reste encore sous-exploité. La part de l’Afrique subsaharienne reste faible. Elle ne représente que 2% des transferts de fonds. A l’échelle mondiale, l’argent envoyé par les migrants représente 137 millions de dollars.

 



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email