La sortie du représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi), Alex Ségura sur la situation économique du Sénégal et essentiellement sur la dette intérieure du Sénégal, avait provoqué un tollé général. En plus d’un environnement économique grippé par la hausse vertigineuse du baril du pétrole, les entreprises sénégalaises souffraient du non-remboursement de la dette contractée par l’Etat, au point de suffoquer. Le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, a annoncé, hier, ‘la bonne nouvelle’. En marge de l’ouverture de la deuxième Revue annuelle du Programme d’eau et d’assainissement du millénaire (Pepam) qu’il présidait, il a été interpellé sur le dernier emprunt obligataire que le Sénégal vient de réaliser sur le marché financier de l’Uemoa. D’un montant de 108 milliards de nos francs, cet emprunt est destiné au paiement de l’intégralité de la dette intérieure et aux dépenses du Budget de l’Etat. ‘Je vous confirme que nous allons payer, avec cet emprunt obligataire, toute la dette intérieure. On est en train de payer depuis hier’ (Ndlr : avant-hier) déclare Abdoulaye Diop. Il ajoute que ‘c’est la première fois que cela se fait’. En effet, se réjouit-il, ‘avant 2003, nous avions toujours un encours de 30 milliards de facture échue dans le système. Maintenant, nous payons entièrement nos dettes’.
Par ailleurs, le ministre de tutelle indique que le niveau d’endettement de notre pays est soutenable parce qu’il est ‘extrêmement bas’. Les textes internationaux en matière d’endettement définissent un plafond de 70 % pour qu’une dette soit soutenable alors que le Sénégal en est à 22 %, d’après Abdoulaye Diop. Il soutient que sous la gouvernance de l’ancien régime, cette dette était de 79 %. ‘C’était donc insoutenable. Actuellement, nous sommes à 22 % de dettes intérieure et extérieure. Cela veut dire que nous avons des marges pour continuer à emprunter, ceci avec l’accord du Fonds monétaire international (Fmi) et de nos partenaires au développement’, poursuit-il.
Se prononçant sur la sortie du Bureau politique du Parti socialiste (Ps) qui qualifie l’emprunt obligataire pour éponger la dette de ‘soul boukki souli boukki’, le ministre de tutelle affirme que ce n’est ‘nullement’ cela. ‘Donc, ajoute Abdoulaye Diop, ceux qui disent qu’on fait du Soul Boukki Souli Boukki sont soit mal informés de ce qui s’est passé quand ils étaient au pouvoir ou alors leur ministre des Finances les a mal informés’. En effet, note-t-il, ‘de tout temps, pour financer une partie du budget, nous avons fait appel à des emprunts soit au niveau interne ou externe’. Au niveau externe, poursuit-il, cet endettement est ‘une manière très saine de financer les budgets’. Car il suit la logique du Conseil des ministres de l’Uemoa qui avait pris la décision de ne plus faire appel à la Banque centrale pour financer les budgets des Etats à travers les avances statutaires. L’emprunt obligataire, d’un montant de 108 milliards de nos francs, est contracté pour payer la totalité de la dette intérieure et les dépenses prévues dans le budget de l’Etat. ‘C’est la première fois que cela se fait’ se réjouit, Abdoulaye Diop. En effet, révèle-t-il, ‘avant 2003, nous avions toujours un encours de 30 milliards de facture échue dans le système. Maintenant, nous payons entièrement nos dettes’. Par ailleurs, souligne le ministre d’Etat, les performances fiscales sont de l’ordre de 12 à 13 % contre 9 % durant la période pré-Alternance.
Le ministre de l’Economie et des finances réfute l’appréciation des socialistes et leur rappelle qu’ils sont les initiateurs du système d’emprunt obligataire. ‘J’ai entendu de hautes personnalités employer cette expression. Mais ce sont elles qui ont initié cet emprunt obligataire en 1998’, raille-t-il. Au niveau interne, les émissions de bons du trésor et le prélèvement pour le budget d’équipement ont, depuis toujours, été usités au Sénégal pour le financement du budget.
En 2001, la mesure prise par le Conseil des ministres de l’Uemoa, relative aux avances statutaires, a commencé à être appliquée. Les avances ont été gelées et la Bceao se charge du paiement des montants prélevés aux Etats sur dix ans. ‘Le Sénégal émargeait pour à peu près 72 milliards de francs Cfa’, informe le ministre de l’Economie.
0 Commentaires
Participer à la Discussion