XIBAR.NET (Dakar, 27 Mai 2010) - À l’occasion de la mission sénégalaise à Washington, le sous-secrétaire d’État américain aux affaires économiques, Robert Hormats, avait apostrophé le ministre de l’Économie et des Finances, Abdoulaye Diop, sur la hausse du budget présidentiel. Près d’un mois après, Abdoulaye Wade a imposé une augmentation de ses fonds, qui asphyxie l’économie sénégalaise. Du coup, il nargue les Américains et les institutions financières internationales. Ce qui pourrait lui retomber sur les pieds.
En avril dernier, justifiant la hausse du budget présidentiel, qui ulcérait le département d’État américain, le ministre de l’Économie et des Finances s’était réfugié derrière l’autoroute à péage, dont la construction est supervisée par l’Agence des grands travaux de l’État (Apix), placée sous la tutelle du locataire du palais de la République. Le proche de la secrétaire d’État américaine, Mme Hilary Clinton, s’était efforcé de se contenter de son explication. C’était en présence de représentants de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Cette dernière semaine, comme pour narguer les uns et les autres, le président de la République a fait augmenter son budget, par la loi de finances rectificative 2010, de 12 milliards de francs Cfa, soit un milliard de plus par mois. Il était de plus de 74 milliards de francs Cfa. Depuis, la Maison blanche, comme les institutions financières internationales sont sur leurs grands chevaux. Car, les uns et les autres sont maintenant convaincus que Abdoulaye Diop jouait à l’avocat du diable, pour protéger son emploi et son patron. Car, ils savent qu’Abdoulaye Wade passe tout son temps à dilapider l’argent du peuple. Les 12 milliards de francs qu’il a fait reverser dans son budget, représentent le montant annuel du coup de ses voyages à l’extérieur, ceux de son fils non compris. Or, leurs déplacements ne rapportent presque rien au Sénégal, confronté à toutes les difficultés.
Ainsi, de sources proches de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Dakar, la Maison blanche pourrait activer le Congrès pour le blocage des 276 milliards que le Mca était disposé à donner au Sénégal. Du côté des institutions de Bretten Woods, il n’y a plus l’ombre d’un doute : tous les projets et sollicitations du président Wade, au nom du Sénégal, ne sont qu’un prétexte pour satisfaire sa mégalomanie et les caprices de son fils. Ainsi, les bailleurs auraient décidé, selon des sources proches de la représentation du Fmi à Dakar, de serrer les robinets, le temps de savoir le résultat de l’élection présidentielle prévue dans dix-huit mois. En somme, les Sénégalais vont, encore, continuer à galérer.
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