La Sar, qui a redémarré ses activités le 22 mars 2007 avec le traitement du pétrole brut à façon, commence à générer de la marge, à couvrir ses charges de personnels comme financières et à réamorcer le processus de remboursement de sa dette commerciale. Le ministre de l’Energie a annoncé que la Sar va porter ses capacités de raffinage de 1,2 million de tonnes à trois millions de tonnes. Et pour cela, le gouvernement est engagé sur des projets d’investissement et à réduire ses coûts d’approvisionnement. Et après l’installation de la salle de contrôle et le passage au système numérique de contrôle de commande, qui sont intervenus en 2005, le Directeur général a annoncé que la Sar va poser le deuxième jalon de son plan de modernisation, d’abord par des investissements dans la logistique.
En effet, la logistique actuelle, que ce soit dans le pétrole brut ou le butane, ne permet véritablement pas à la Sar de faire baisser ses coûts. Il existe un grand écart avec le Nigeria qui approvisionne le Sénégal. « Le premier acte sera l’amélioration de la logistique-pétrole brut. Nous avons en face un pays comme le Nigeria auprès duquel nous nous approvisionnons. Les tailles des lots dans ce pays sont de 950 000 barils, à Dakar, nous ne sommes en mesure de recevoir que 850 000 barils. Cela veut dire qu’entre les lots disponibles à l’exportation au Nigeria et les lots à décharger au Sénégal, il y a un écart de l’ordre de 3 000 barils. Il faut le résorber en faisant en sorte de recevoir des navires plus grands pour faire baisser le coût d’accès au pétrole brut », explique M. Seck. Non sans préciser qu’il y a des investissements à faire pour faire baisser le coût d ’accès à la matière première.
En effet, les bateaux affrétés sur la relation Sénégal-Nigeria sont de grande taille, d’une capacité de transport entre un million et 950 000 barils. « Mais lorsque nous devons transporter des cargaisons sur cet axe, sur des bateaux d’un million de barils, nous ne transportons que 850 000 barils. Cela veut dire qu’en termes d’économie du transport, il y a un deuxième gisement qu’il faut exploiter pour faire baisser le coût d’accès à la matière première. Toutes les semaines, le Sénégal doit recevoir un navire de quatre ou cinq mille tonnes de butane. Nous voulons faire en sorte que le Sénégal reçoive des navires plus grands de l’ordre de quinze mille tonnes et pour cela, il faut investir pour bénéficier de coût en matière d’approvisionnement du Sénégal en butane », poursuit-il.
Cependant, il précise que les premières estimations faites et qui portent aussi bien sur l’extension de la capacité de traitement de 3 millions de tonnes, sur la modification ou l’évolution du schéma de raffinage et la logistique, sont de 511 millions de dollars. Selon le Directeur général de la Sar, ces investissements seront confirmés dans les mois qui viennent, à l’issue d’un Conseil d’administration qui se tiendra dans un ou deux mois, validés et mis en oeuvre au début de l’année 2008. Le 17 novembre 2007, la Sar, sous l’égide du ministère de l’Energie, avait réuni tous ses créanciers au Méridien Président pour décider du principe de cristalliser la dette commerciale. La reprise de l’activité industrielle permet aujourd’hui à la Sar de commencer à apurer sa dette commerciale. Une initiative prise en accord et surtout avec le soutien du gouvernement et avec l’accord des actionnaires de la Sar et de ses partenaires.
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