Faut-il désespérer du Sénégal ? Oui, à entendre les détracteur du Plan Sénégal Emergent (PSE), de Macky Sall, adoubé pourtant par des bailleurs de fonds bilatéraux, notamment lors du Groupe Consultatif de Paris, les 24 et 25 février.
Pour une requête en financement initial de 1853 milliards, le pays en est ressorti avec des « engagements nouveau » estimé à 3729 milliards FCFA. De quoi faire pavoiser le successeur d’Abdoulaye Wade, qui appelle les Sénégalais au travail et à châtier tout ce qui peut constituer du sable (comme la corruption) dans la machine vers un Sénégal émergent. Las !
Outre qu’il sera difficile de changer les habitudes de ses administrés, gros flemmards devant l’éternel, pour certains, mal organisés, pour d’autres, et de surcroît davantage portés sur la roublardise financière, la gestion du pays devra faire avec des rapport de forces économiques qui le placerait dans un dilemme cornélien, si l’on en croit l’économiste et ancien de la Banque africaine de Développement (BAD), Sanou Mbaye se prononçant sur la question dimanche à l’émission « Remue ménage » de la RFM. Devoir choisir entre des bailleurs traditionnels qui ne concèdent en réalité que des miettes et le nouveau « samaritain » chinois dont la générosité est mesurée à l’aune des intérêts croisés.
Pour s’en sortir, le Sénégal devrait faire avec des termes de l’échange avec l’Occident, dont le « partenariat » peut être ainsi caricaturé : prêts durement conditionnés dont le financement, notamment pour des infrastructures reviendront, en grand partie à leurs multinationales, qui s’empresseront de rapatrier les bénéfices dans leurs pays, ne paieront pas ou s’arrangeront à payer le moins possible d’impôts, via l’offshoring de mode.
Macky Sall, qui a crû bien faire en brandissant l’épouvantail chinois, qui promet 2056 milliards FCfa de soutien, n’est pas sorti de casse-tête. Car, de l’avis de l’économiste, la plupart des investissements de l’Empire du Milieu sont faits en Afrique francophone dans des secteurs non productifs (construction de stades et autres théâtres) et surtout avec des entreprises chinoises pour l’exécution. Dans le cas du Sénégal, les termes de l’échange avec l’ogre asiatique son mince, pas de matière première stratégique à mettre sur la balance.
Autant dire pour le PSE, devrait naviguer entre la peste occidentale et le casse-tête chinois.
4 Commentaires
Cadoulis
En Mars, 2014 (19:42 PM)Tige
En Mars, 2014 (19:50 PM)Goor
En Mars, 2014 (20:47 PM)Deugg Gui
En Mars, 2014 (21:25 PM)Participer à la Discussion