Pour prévenir un éventuel risque d’infection de ses populations, le Sénégal a mis en œuvre, depuis 2004, un plan national de prévention et de lutte contre la grippe, cette épizootie. Ainsi, le 7 novembre dernier, en présence d’une vingtaine de pays d’Afrique, un exercice de simulation a été organisé à la Somone pour tester sa capacité d’alerte et de riposte face à cette pandémie.
En Indonésie, les populations meurent du fait de la contamination par la grippe aviaire, et en Egypte et au Nigeria, notamment, la situation épidémiologique est assez alarmante du fait de cette infection. Le Sénégal, du fait de sa proximité avec ces points d’infection, a voulu tester ses moyens de prévention. La tenue d’un exercice de simulation s’explique du fait qu’aujourd’hui, sur le plan médiatique, il y a un certain silence sur la grippe aviaire qui continue de tuer. Il était important donc pour le comité national de prévention et de lutte contre la grippe aviaire (Conaga), que les pays puissent parfaire leur préparation . La grippe aviaire est une maladie infectieuse, contagieuse, qui touche principalement les animaux. Mais l’être humain est parfois exposé à cette épizootie du fait de sa proximité avec, notamment la volaille et les porcins, qui peuvent accidentellement le contaminer.
«Aujourd’hui, avec les premiers balbutiements avec le H5 N1, sommes-nous à la veille d’une pandémie humaine qui va se déclarer bientôt ou pas ?», se demande le docteur Cheikh Sadibou Fall qui estime que face à cette situation assez alarmante il faut s’organiser, étant donné qu’il y a des possibilités pour préparer et rechercher à mettre en place des dispositifs de surveillance et d’alerte.
Dans la mise en œuvre de ce plan national de prévention et de lutte contre la grippe aviaire, le Sénégal a beaucoup évolué. Mais, de l’avis du Dr Cheikh Sadibou Fall, le coordonnateur du Comité national de prévention et de lutte contre la grippe aviaire (Conaga), le Sénégal est très avancé en matière de capacité de diagnostic. Le plateau mis en place et qui allie les compétences des laboratoires nationales de Hann et l’institut Pasteur de Dakar a des avantages réels dans ce domaine. le plan national du Conaga est estimé à 1,579 milliard de francs. Le gouvernement a déjà débloqué 548 millions.
«Cette démonstration de simulation, c’est, un peu, pour montrer que nous sommes sur le qui-vive et que nous sommes en train de finaliser notre préparation face à la grippe aviaire», renseigne Dr Fall.
Au terme de la session de formation, beaucoup d’enseignements ont été tirés et cela a permis, si l’on en croit Dr Cheikh Sadibou Fall, à tous les acteurs d’être mis à niveau d’alerte par rapport à la grippe aviaire. Il reste à parfaire certaines dispositions par la formation à la base qui est, d’ailleurs, programmée dans le mois de décembre. «On s’est posé la question de savoir si réellement la grippe apparaissait, serions-nous capables d’y faire face. C’est pourquoi on a mis en place un scénario pour tester notre capacité d’alerte rapide. Aujourd’hui, sans complaisance, nous pouvons dire qu’il y a quelque chose de fait, qui nous permet de dire que le Sénégal est sur la bonne voie pour maîtriser une infection à apparaître», rassure-t-il. Pour gagner le combat de la prévention, le Sénégal a mis en place un mécanisme de surveillance. Ceci a permis au Conaga de gérer, à peu près, une cinquantaine de mortalité d’oiseaux sauvages. Dr Fall explique le choix de Somone pour la tenue de cette séance de simulation, par le fait que cette zone de la Petite Côte présente des avantages pour tester l’opérationnalité. A Somone, il y a un plan d’eau qui accueille des oiseaux sauvages autochtones et des oiseaux sauvages migrateurs. Il y a également une forte agglomération de populations, notamment des touristes, et la présence d’exploitations avicoles industrielles. Ceci donne l’avantage de pouvoir essayer de tester l’intervention dans un plan d’eau.
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