SITUATON ALIMENTAIRE DU SENEGAL - Un excédent céréalier de 176 mille tonnes en 2005-2006

La situation alimentaire actuelle du Sénégal semble se porter bien. Du moins si l’on en croit la production céréalière de la période 2005-2006 qui, selon le directeur de cabinet du ministère de l'Agriculture, de l'hydraulique rurale et de la sécurité alimentaire, a enregistré un excédent de 176 mille tonnes.

Le Sénégal n'est-il pas à l'abri de l'éventuelle crise alimentaire que l'Organisation mondiale des Nations Unis pour l'agriculture et l'alimentation (Fao) a déploré dans plusieurs pays, notamment en Afrique, à cause de la rupture des stocks de céréales au cours du premier semestre de 2006 ? C'est ce qu'on serait tenté de dire après avoir recueilli les propos du directeur de cabinet du ministère de l'agriculture, de l'hydraulique rurale et de la sécurité alimentaire, en marge de l'atelier sur l'amélioration des outils d'analyse de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité que le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss) a ouvert ce lundi 24 juillet 2006 à Dakar. Selon Cheikh Tidiane Senghor, "dans la période 2005-2006, le Sénégal a enregistré un excédent céréalier de 176 mille tonnes". Ce qui, selon lui, "est lié aux efforts consentis par le gouvernement du Sénégal dans sa politique de diversification de l'agriculture avec les nombreux programmes spéciaux". A cet actif, Cheikh Tidiane Senghor y a ajouté l'appui financier et l'appui matériel avec le programme de renouvellement du matériel agricole initié ces dernières années par l'État.

Comparant la présente campagne à la période de 2002 qui avait enregistré un déficit de 100 mille tonnes dû à l'invasion acridienne, le directeur de cabinet du ministère de l'agriculture, juge la performance de cette année de record. Il pense ainsi que cette même performance peut être réalisé dans un cadre régional à moins d'harmoniser les moyens de prévention. D'où l'objectif de cet atelier régional sur l'amélioration des outils d'analyse de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité des ménages au Sahel du Cilss. De l'avis de M. Senghor "à chaque fois qu'une crise s'annonce dans un pays du Cilss, tous les autres doivent être informé en même temps en mettant en œuvre des changements de politiques et d'orientation face à la situation alimentaire".

Le secrétaire exécutif du Cilss, Moussa Mbenga, quant à lui, pense que ce changement d'approche est dû aux nouvelles formes de stratégie des populations affectées par l'insécurité alimentaire. C'est ainsi qu'il pense que l'outil d'analyse de la sécurité alimentaire en lieu et place du bilan céréalier dont les limites objectives étaient apparues au fil des années avec la diversité et la proximité des crises conjoncturelles que le Sahel a connues. Cette démarche est logée dans la logique des préoccupations des États qui ont développé des programmes d'intensification et de diversification des cultures et procédé à l'ouverture des marchés. Ces ont, de l'avis, de Cheikh Tidiane Senghor, pour conséquence de rendre plus disponibles des produits alimentaires autres que les céréales. C'est ainsi qu'au sortir de cet atelier, les experts qui seront en conclave pour cinq jours sont appelés à valider les résultats relatifs à la révision des normes horticoles et animales. Ils auront également à retenir de manière consensuelle, une méthode d'élaboration du bilan alimentaire de manière à ce qu'elle puisse être appliqué par au moins quatre pays au sortir de la présente campagne agricole.