Face à la crise dans laquelle Air Sénégal international (Asi) s’est très longtemps embourbée sous le regard des principaux concernés (Etat du Sénégal et Ram), les communiqués qui fusent de part et d’autre ressemblent plus à un dialogue de sourds qu’à autre chose. Alors que toutes les âmes de bonne volonté, à l’image du Président du Conseil d’administration, Maniang Faye, appellent à la concertation.
Il suffit de se référer aux sorties par voie de presse des différents acteurs à l’issue du premier « round » du Ca, vendredi dernier, pour se donner une idée de la gravité de la situation d’Asi qui, si l’on se fie aux révélations du Pca Manaing Faye, va vers la cessation de paiement des salaires. Socialement, ce sont 500 travailleurs dont les emplois sont menacés. Alors que la plate-forme aéroportuaire va subir un préjudice considérable avec un réduction de près de 25 % des activités aéronautiques. Le communiqué de la direction d’Asi, paru aussi dans la même presse, attire l’attention de l’opinion sur les difficultés qui, si l’on y prend garde, mettraient inéluctablement la compagnie dans l’incapacité de procéder à la location d’avions pendant que sa flotte est réduite à deux appareils et dans l’impossibilité de payer ses fournisseurs et ses créanciers. Pendant que des voix autorisées, comme celle du secrétaire général du Suttaas, Baïla Sow, penchent pour un sauvetage par les Etats au nom de la renaissance africaine et de l’indépendance économique, le bras de fer perdure. La Ram estimant que seul le protocole d’accord qu’il a soumis aux autorités sénégalaises pourrait sauver la compagnie. Elle déclare, en effet, dans un communiqué largement repris au niveau national et international, que « si les fondements d’ASI sont sains (...), cette compagnie souffre de difficultés de trésorerie qu’aurait soulagé sa recapitalisation ».
Le partenaire stratégique demande comme première mesure de sauvetage la levée des procédures judiciaires entamées contre Asi par l’Etat du Sénégal depuis avril 2009. Dans cet imbroglio, la dernière voix qui dit se soucier avant tout de l’avenir de ce patrimoine national et de celui des familles concernées, en appelle aussi à l’intervention des autorités. Maniang Faye estime, en effet, que « seul un soutien immédiat, réel et conséquent de l’Etat sénégalais peut encore sauver Air Sénégal international et assurer aux passagers, notamment sénégalais, la continuation des vols desservant Dakar », lit-on dans le communiqué de la direction d’Asi. ». Nous n’avons pas pu reprendre langue avec Baïla Sow qui était encore en réunion au moment du bouclage.
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