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Economie

Sortie de crise aux ICS : Les seize exigences des cadres

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Sortie de crise aux ICS : Les seize exigences des cadres

Pour une sortie de crise, l'Amicale des cadres des Industries chimiques du Sénégal (AcIcs) a des exigences qui tiennent en seize points. Une panoplie de mesures urgentes que les pouvoirs publics devraient mettre en application afin de sauver les meubles. Et hier, lors de leur point de presse, les cadres des Ics se sont dits déterminés à lutter pour la préservation de leur outil de production.

Les ingénieurs cadres des Ics ont porté, hier, leur salopette pour sortir de leurs poches la clé pour une sortie de crise de leur outil de production. Une clé à seize tours qui se résument en exigences pour la préservation de l'entreprise. Une préservation qui passe, selon le président de l'AcIcs, Momath Bâ, par la mise à disposition du prêt de 10 milliards de francs pour régler les problèmes de salaires, des matières premières, de la relance de la mine. Autres "exigences" de l'AcIcs : un appui de l'Etat pour le déblocage "immédiat" des comptes de la société, l'effectivité des garanties de l'Etat vis-à-vis des banques locales assorties de l'allègement des conditions de paiement de nouvelles lignes de crédit, la restauration de la confiance et l'entente au sein du Conseil d'administration et avec les bailleurs de fonds, une visibilité sur l'utilisation des ressources financières injectées ou générées par les activités en mettant la priorité sur les besoins de l'exploitation, etc.

Le président de l'AcIcs a continué à égrener son chapelet de mesures pour que le fleuron de l'industrie sénégalaise retrouve son turbo. Il s'agit notamment d'un apport frais (35 milliards de francs) par l'Etat ou une garantie pour un crédit relais (ou une bonne capitalisation) en vue d'assurer la continuité de marche des unités de production et permettre la poursuite des négociations "sans brader" la société. Il s'y ajoute l'approvisionnement continu en matières premières, consommables, hydrocarbures et pièces de rechange des unités de production. Mais l'implication des cadres dans l'élaboration des documents relatifs au concordat du règlement préventif avant toute "homologation", fait aussi partie des "exigences" formulées par les ingénieurs cadres de la société.

Les cadres ne se sont pas limités à cela. Ils ont proposé de regagner la confiance des fournisseurs en faisant un geste envers eux et de renégocier le paiement des dettes, d'assurer au moins les budgets de production des sites pour maintenir un cash flow "suffisant". Les contraintes sur le transport ferroviaire sont aussi dans la citerne des cadres. Eux qui se posent aujourd'hui en sapeurs pompiers pour éteindre un feu allumé depuis plusieurs mois. Une non assistance à personne (morale) en danger impliquerait la responsabilité de tout le monde. Pour éviter cela, les cadres "pompiers" plaident pour une remise en cause de la dévalorisation des actifs de la société, un refus de tout bradage de la société avec le niveau des propositions actuelles sur la recapitalisation, une restauration de l'équilibre financier à l'échelle macroéconomique, une révision de l'organisation structurelle en vue de son optimisation, etc.

La situation dressée par Momath Bâ est plus que catastrophique. Une situation qui a amené les cadres à mettre sur la table des autorités, par le bais de la presse, ces mesures d'urgence. L'état des lieux est marqué, selon le président de l'AcIcs, par l'arrêt depuis plus de quatre mois de l'usine d'engrais de Mbao, l'arrêt depuis deux semaines des installations minières de phosphate et celles de production d'acide phosphorique de Darou. Celles du Port l'ont été parce que la Senelec a coupé le jus. Les activités d'importation et d'exportation sont bloquées par les armateurs et les fournisseurs, les comptes sont bloqués (à New York et Paris), les salaires ne sont pas encore payés, la stratégie du gouvernement manque de visibilité, la promesse liée au crédit de 10 milliards n'est pas encore matérialisée, l'entreprise est placée sous le régime du règlement préventif, et la société traîne un déficit de trésorerie.

Sous ce dernier volet, les cadres ont préféré donner leur langue au chat. Cependant, ils ont fait l'historique de la crise. C'était pour peindre le tableau. Un tableau dont tous les signaux sont déjà au rouge. Le vert s'était allumé entre 1994 et 1999. Années au cours desquelles les Ics avaient enregistré des bénéfices de 16 à 18 milliards de francs par an, avec un cumul de 86 milliards sur la période. Des comptes au vert, des dépôts à terme de 20 milliards et un niveau d'endettement nul vis-à-vis des banques.

En 1996, la décision avait été prise de transformer en acide phosphorique toute la production de la Mine. L'objectif recherché était d'accroître la valeur ajoutée sur les exportations de l'Etat du Sénégal. Ainsi est né le projet de doublement de l'usine chimique de Darou Khoudoss et l'ouverture du nouveau panneau minier de Tobène portant la capacité d'exportation de 300 000 tonnes à 600 000 tonnes. Pour financer ce projet dont le coût initial était estimé à 165 milliards de francs, les Ics ont obtenu des bailleurs de fonds 77 milliards de francs. Il s'y ajoute un emprunt obligataire de 15 milliards de francs, une émission de 15 milliards en billets de trésorerie, des crédits bancaires à court terme de 50 milliards, un escompte commercial de 20 milliards, des crédits à moyen terme de 16 milliards et un achat de soufre portant sur 20 milliards.

Et l'histoire des milliards qui sentent le soufre débuta par un do. Une symphonie inachevée. Mozar n'y était pas convié, alors Mazars a été appelé en rescousse. Ce cabinet dont l'audit commandité par l'actuelle direction défraie la chronique. Dix ans après la conception du projet de doublement. La trajectoire n'a pas été suivie, pense Mme Awa Bâ, ingénieur, chef du Département qualité des Ics, présente au point de presse.

 



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