SUBVENTION DES SEMENCES : Les députés réclament la suppression

La subvention allouée aux semences pourrait être orientée dans d’autres secteurs en 2011. Les députés l’ont proposé, hier, lors du vote du budget du ministère de l’Agriculture, et cela ne déplait pas à Khadim Guèye.

Le budget 2011 alloué au ministère de l’Agriculture est de 87 402 643 250 FCfa. Il est voté unanimement par les députés. Sur les 53 intervenants, plus de la trentaine ont demandé l’annulation de la subvention sur les semences. Subvention jugée inopportune. «L’Etat ne doit plus subventionner les semences», a soutenu le député Moussa Cissé N°1 qui a, d’ailleurs, donné le ton de la discussion sur cette question. Cette subvention n’aide en rien les agriculteurs. Les priorités de ces derniers résident ailleurs. En effet, les députés pensent qu’il serait mieux que cette aide soit orientée vers l’engrais ou le matériel agricole. Avis que ne partage pas le député écologiste Ousmane Sow Huchard qui pense «qu’il est temps de sortir l’agriculture de notre pays de la tyrannie de l’engrais pour une agriculture viable, saine et techniquement appropriée».

Cependant, le ministre de l’Agriculture, Khadim Guèye, estime que «c’est un véritable débat qui s’impose autour de l’allocation». Car comme l’a souligné la députée Seynabou Wade, «les acteurs du secteur agricole ne hausseront jamais le ton et Dieu sait qu’ils ont beaucoup de problèmes». Cette timidité expliquerait «que quand on met à la disposition des agriculteurs du mil et du maïs, ils prennent sans rien dire alors que leurs priorités peuvent se trouver ailleurs», a souligné Khadim Guèye. Par conséquent, une meilleure répartition des allocations pourraient permettre de meilleures productions.

Le ministre de l’Agriculture est revenu sur l’annonce de son homologue des Mines, de l’Industrie, de l’Agro industrie et des Pme, concernant la matérialisation de la mécanisation de l’agriculture.

Par ailleurs, en 2010, plus de la moitié du budget du ministère de l’Agriculture est orientée dans l’arachide. «Même si l’opposition nous accuse de vouloir tuer la filière arachidière, l’on ne doit pas avoir peur d’arrêter de mettre autant d’argent dans ce secteur», dit le rapporteur général du jour, Seydou Diouf. Son analyse repose sur le fait que «l’exploitation de l’arachide requiert d’énormes sommes que les agriculteurs ne sauraient dégager pour faire face au marché mondial. Donc, on ne doit pas avoir peur d’arrêter et de développer autre chose». «Personne ne peut plus dire que le Président Wade veut tuer la filière arachadière.»

Les bons impayés ont été aussi convoqués au cours des discussions. Les députés pointent un doigt accusateur sur les opérateurs. Le député Oumar Sané parle de «mauvais collaborateurs» et suggère que l’Etat «encourage les ingénieurs agronomes et écarte les intermédiaires». Ce qui ne saurait tarder, vu que Me Wade aurait déjà signifié à ces opérateurs qu’un «certain nombre d’irrégularités et d’incohérences ont été notées dans la distribution des semences», a informé M. Guèye.