SUITE À LA DÉCLARATION DE ME WADE : Le syndicat de la Chimie des Ics « déçu »

Les Industries chimiques du Sénégal (Ics) sont en arrêt depuis février 2006. Alors que les travailleurs de cette entreprise s’attendaient à une « forte » déclaration de la part du chef de l’Etat qui pourrait apporter un brin d’espoir, Me Wade a estimé à Tivaouane que « la boîte n’a jamais apporté un franc au trésor public ». Et la réaction de certains travailleurs des Ics ne s’est pas fait attendre…

Pour Me Wade, « à cause de la mauvaise gestion des socialistes et surtout de la nature du contrat qu’ils ont signé avec les partenaires des Ics, la boîte n’a jamais apporté un franc au trésor public ». Seulement, Cheikh Ousmane Diop, un des responsables de l’intersyndicale et par ailleurs secrétaire général du syndicat de la Chimie, estime dans un premier temps ne pas être totalement « surpris de la déclaration du chef de l’Etat, d’autant plus que son discours a été constant depuis le début de la crise » avant de montrer sa déception totale. Joint au téléphone, hier, celui-ci de nous préciser, faisant toujours référence à la déclaration de Me Wade que « comme tout gros investisseur, il ne faut pas occulter le fait que les Ics ont été exonérés de taxes et de droits de douanes ».

Le second aspect qu’il va évoquer : « cette entreprise a tout de même participé à la lutte contre la pauvreté au niveau de Mboro et ses environs, avec la création de milliers d’emplois ». Et « sans parler de la valeur ajoutée, je pense que les Ics ont bien joué un rôle important dans le développement du pays, mais également quant à l’émergence de l’économie sénégalaise », ajoute M.Diop. Dans ce même sillage, notre interlocuteur d’ajouter que « les travailleurs des Ics ont toujours apporté leur contribution pour une résolution de la crise via des points et vues et autres suggestions ».Aussi, le candidat de la "Coalition Sopi 2007", Abdoulaye Wade, avait d’ailleurs souligné, jeudi dernier à Tivaouane, que le gouvernement de l’Alternance a débloqué 70 milliards de Fcfa de garantie pour éviter la faillite des Industries chimiques du Sénégal (Ics). Par rapport à cette déclaration, Cheikh Ousmane Diop précise que « cette somme n’a représenté qu’une garantie bancaire ». Or, ce dont l’entreprise a besoin en ce moment, c’est plutôt de « l’argent frais ».

De l’argent qui pourrait faire redémarrer les Ics. Toutefois, Me Wade a annoncé que « d’ici peu, le gouvernement va signer un autre contrat qui permettra au Sénégal de bénéficier de la moitié de la production de l’usine en plus de 12 milliards de Fcfa qui seront désormais versés dans les caisses de l’Etat, tous les mois ». Mais d’ici quand ? C’est la question que se posent bien des travailleurs des Industries Chimiques du Sénégal. Ces derniers estiment que l’heure n’est plus aux promesses mais aux actions concrètes. « Il est temps de redresser l’entreprise pendant » scandent-ils. Les lenteurs, dans la prise en charge totale de la question des Ics, demeure ainsi une vive préoccupation. Et cette situation affecte 2.500 travailleurs permanents et plus de 10.000 temporaires de l’entreprise.