Tanor Dieng pas d’accord avec l’interdiction de l’huile artisanale d’arachide

Joal, 30 avr (APS) - Le secrétaire général du Parti socialiste (PS, opposition), Ousmane Tanor Dieng, a dénoncé l’interdiction de l’huile artisanale d’arachide, estimant qu’avant de prendre une telle mesure, le gouvernement doit mettre en place des unités de transformation appropriées.

’’Vous ne pouvez pas laisser 600 à 700 000 tonnes de graines entre les mains des paysans et vouloir leur interdire d’en faire la transformation, en disant que l’huile extraite de cette transformation donne le cancer. Ce n’est pas acceptable !’’, a martelé M. Dieng qui était en tournée, jeudi à Joal.

Relevant que la paupérisation est en train de s’accentuer chez les paysans, Ousmane Tanor Dieng estime que le gouvernement doit mettre en place des unités industrielles adéquates, s’il veut éviter que l’arachide ne soit transformée en huile.

’’Le gouvernement avait indiqué que 300 000 tonnes d’arachides allaient être commercialisées. Jusqu’à hier (NDLR : mercredi), il restait encore 40 000 tonnes qui n’ont pas été commercialisées. Les huiliers doivent 13 milliards de francs CFA aux paysans. Cela veut dire que les bons impayés vont continuer, puisque les gens à qui le gouvernement doit encore trois milliards de francs CFA ont déposé leur arachide depuis maintenant trois à quatre mois’’, a averti Ousmane Tanor Dieng.

Et selon lui, c’est ‘’la première fois’’ qu’on enregistre un aussi faible niveau de collecte d’arachide. ’’C’est la première fois, en quatre ou cinq mois de campagne de commercialisation, qu’on n’ait collecté que 250 000 tonnes’’, a-t-il relevé, estimant que le gouvernement a ‘’échoué de ce point de vue-là’’ et que ‘’la conséquence qu’il faut en tirer, c’est que, depuis 2000, il y a une mort programmée de l’arachide’’.

’’J’entend dire que le gouvernement va se retirer de la commercialisation de l’arachide comme s’il en était occupé, alors qu’il ne s’en est jamais occupé en réalité. Depuis que la SONACOS et la SONAGRAINE ont été bradées, la mise à mort avait commencé’’, a-t-il estimé.

’’Aujourd’hui, relève Ousmane Tanor Dieng, il y a entre les mains des paysans 500 à 700 mille tonnes et on leur interdit de procéder à une transformation. ça me parait inacceptable, parce qu’on ne peut pas leur laisser des centaines de milliers de tonnes de graines d’arachide comme ça entre les mains et leur interdire de transformer et de vendre l’huile. (…)’’.