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Agrégation Cames : Le modèle de réussite de la faculté de médecine

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Agrégation Cames : Le modèle de réussite de la faculté de médecine
La faculté de médecine fait office de modèle en matière de réussite au concours d’agrégation du Cames. Aujourd’hui autorités politiques et universitaires voudraient qu’elle serve d’exemple aux autres. Reste à savoir s’il faut tout prendre des pratiques de cette faculté.   

Les universités sénégalaises ont eu des résultats assez décevants au concours d’agrégation Cames 2021. Avec 31% de réussite (39% au Cames) en Droit et Économie, le niveau d’excellence inquiète au-delà du cercle des universitaires. Pourtant, ce même pays affichait, un an plus tôt, un taux de réussite de 87% au Cames par le biais de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpo).

En effet, en novembre 2020, en pleine pandémie de covid-19, la Faculté de médecine a eu 60 admis sur 69 candidats. Elle s’est même offert 24 titres de majors dans différentes spécialités. Ce qui a eu pour effet d’étonner le management du Cames, mais pas certaines autorités sénégalaises. Ces chiffres ont été révélés vendredi 26 novembre lors de la remise de toges et de diplômes au 60 lauréats de la faculté. Une cérémonie tenue au grand théâtre avec un an de retard du fait de la pandémie.

Selon, le recteur de l’Ucad, Pr Ahmadou Aly Mbaye, ce leadership se confirme jusque dans la composition de différents jurys où siègent beaucoup d’enseignants-chercheurs sénégalais. « Ces résultats ne sont pas usurpés, mais acquis grâce à un personnel d’enseignement et un encadrement dévoué, engagé et surtout déterminé à maintenir haut le flambeau légué par nos maîtres », confirme le doyen de la Faculté de médecine, Abdoulaye Samb.

C’est pour cette raison d’ailleurs que la faculté de médecine fait office de centre de préparation dudit concours à la fois pour les candidats du Sénégal, mais aussi ceux de la sous-région.

Un accompagnement pédagogique et administratif

Pourtant, un constat s’impose : la disparité des résultats d’une faculté à une autre dans une même université (Ucad). Directeur de la  recherche et de l’innovation (DRI), Pr Amadou Gallo Diop l’a bien remarquée, mais ne semble pas s’étonner. Issu lui-même de la faculté de médecine, il pense que les taux de réussite dans ces disciplines (près de 90%) ont une explication plausible. « C’est simplement dû au fait que dans notre faculté, dans nos Ufr de santé, dès le premier jour que vous êtes nommé assistant des universités, vous êtes pris en charge et vous êtes formés pour le concours d’agrégation », soutient-il.

En vérité, la faculté de médecine a une méthode bien spéciale. Déjà, une première sélection est faite à partir du concours de médecins internes des hôpitaux. Vient ensuite le passage au Cames comme assistant, avant l’agrégation.

Sur le chemin, le candidat n’est jamais seul ; il est accompagné de bout en bout. La préparation du concours d’agrégation s’organise à différents niveaux et reste l’affaire de tous, enseignants comme administration. « Notre faculté a très tôt compris que le concours d’agrégation, au-delà de son caractère individuel, a aussi une dimension nationale. La première phase de la préparation incombe au service où officient les différents candidats sous la conduite de leurs encadreurs et maîtres », révèle le doyen Samb.

En fait, le principe de base  est simple : le volet pédagogique seul ne saurait suffire, estime-t-on. Il est donc soutenu par un accompagnement administratif qui contribue à une quiétude propice à la concentration et au succès.

Autrement dit, à la Faculté de médecine, l’agrégation, c’est comme dans l’armée, une bonne préparation et une discipline de fer. C’est d’ailleurs ce qu’a observé le recteur de l’Ucad, Pr Ahmadou Aly Mbaye. « Je retiens surtout de la discipline et de la rigueur. Cela veut dire que le candidat ne dépose son dossier que quand son maître estime qu’il est prêt et lui en donne l’autorisation », relève-t-il.

Des séniors puissants et ‘’sectaires’’

Un modèle de réussite qui doit donc inspirer les autres. C’est du moins ce que veut le DRI, Amadou Gallo Diop. « Je voudrais lancer un appel à toute la communauté universitaire, au-delà de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie, pour un peu plus de solidarité à travers les autres facultés ». Amadou Gallo Diop appelle ainsi tous les recteurs du Sénégal « à réfléchir à une meilleure harmonisation » pour bénéficier des succès d’autres entités comme la médecine pour que l’université sénégalaise soit, en définitive, la grande gagnante.

Mais faut-il pour autant tout prendre de ce modèle de la faculté de médecine. Certains médecins, notamment en spécialisation, semblent répondre par la négative. En effet, ce modèle semble donner une toute puissance aux professeurs qui peuvent décider de la carrière des uns et des autres. Les séniors sont aussi accusés de fermer leur discipline à beaucoup de prétendants. Dans un article du journal EnQuête publié en août 2019, les médecins en spécialisation estiment que les maîtres sont ‘’sectaires’’, ils ne veulent pas d’une masse critique dans leur spécialité.
C’est pour cette raison d’ailleurs que les médecins internes des hôpitaux ont plus de chance d’être recrutés assistants. Il est vrai qu’ils sont les meilleurs pour avoir réussi le concours, ils sont également en contact avec le milieu universitaire durant leur formation. Mais il y a le fait aussi qu’ils bénéficient d’un parrainage, un passage presque obligé. « Si vous êtes un rebelle, c’est clair qu’ils vont vous bloquer », confirme une source. Des arguments bottés en touche par des séniors comme Pr Daouda Ndiaye, interrogés par EnQuête.


9 Commentaires

  1. Auteur

    Cheikh

    En Novembre, 2021 (09:32 AM)
    A quoi ont ils servi ces agrégations en médecine? Tous nos dirigeants se font soigner ailleurs y compris ces grands patrons des médecines.

    Le niveau de la médecine dans notre pays , est dramatiquement bas.

    tous ces gens qui réussissent au concours d'agrégations sont des copieurs,ils ne font pas de la vraie recherche
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  2. Auteur

    Jean

    En Novembre, 2021 (11:00 AM)
    Félicitations au Recteur et à son équipe. Je pense que la Fmpo donne l'exemple 
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    Auteur

    En Novembre, 2021 (11:01 AM)
    Et aucun impact sur l état d'avancement des connaissances sur la pandémie du covids, en dehors de  l'excellent Professeur Souleymane Mboup ! Le Cames est une grosse arnaque francmaçonne !
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    Auteur

    Bathie

    En Novembre, 2021 (11:38 AM)
    Pourtant la fac médecine a de grands prof comme Niang et les autres qui sont toujours bien considérés au niveau international 
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    Auteur

    En Novembre, 2021 (12:30 PM)
    Aucun enseignement honnête ne peut nier ce que les DES et les candidats à l'agrégation dénoncent. Je vous prie de bien vouloir relire ce que j'ai dit dans le journal l'enquête il y'a quelques années.

    Pr Babacar DIAO 
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    • Auteur

      Anonyme

      En Novembre, 2021 (13:12 PM)
      Il faut réformer le système d'agrégation du CAMES! En médecine, il suffit juste d'être parrainé par un Mentor qui balise le terrain jusqu'à l'agrégation (accointance avec les collègues membres du jury pour faire passer son poulain ou recaler les récalcitrants!). Par ailleurs, le titre d'agrégé confère une présomption de compétence pratique à monnayer dans le privé (Un agrégé n'est pas forcément compétent!). Comme d'habitude, nous sommes habitués à l'autoglorification mais la faculté est très en retard par rapport aux dispositifs de pédagogie médicale pour la formation des étudiants et enseignants! Il est temps que le statut d'agrégé soit évalué tout au long du cursus à travers publications, enseignements et travaux de recherche. Autre bizarrerie: l'agrégé qui a une grosse activité d'enseignement n'a aucune formation en pédagogie médicale! L'autre gros chantier de la fac est la réforme du Concours d'Internat, sa modalité d'organisation ne reflète pas du tout le niveau réel des candidats.
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    Auteur

    En Novembre, 2021 (12:30 PM)
    Hello. 
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    Auteur

    Galsen77

    En Novembre, 2021 (12:37 PM)
    Les grandes universités ont délaissé l'agrégation.  Nous on s'engouffre dans la brèche. J'aurais souhaité entendre que nos universités sont bien classées dans la recherche et font des publications dans des canards de renommée internationale avec de bon impact factor! J'ai remarqué que généralement les candidats des grandes universités qui font le concours d'agrégation sont très jeunes et le passent en fin d'études ou au tout début de leur carrière pour enseigner ou faire de la recherche. Au Sénégal vous donnez trop d'importance à ce titre qui bien qu'intéressant ne devrait pas servir de référence pour classer les universitaires en terme de compétence. C'est un nice to have et il faut arrêter de nous pomper l'air avec ces futilités que le colon nous a laissé pour définir nos propres critères de classification. Faisons de la recherche et des publications sur des thématiques importants pour notre développement et ne perdons pas de temps avec ces titres qui ne servent qu'à divertir la galerie et à donner une fausse impression d'appartenance à une élite africaine qui n'existe pas une fois à l'international !

    En quoi passer un concours à 50 ans contre des jeunes de 25-30 ans devrait constituer un projet d'avenir?

    africain da fa beugg titre trop waye. Ischhh!

     
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    Auteur

    Jean Adam

    En Novembre, 2021 (12:45 PM)
    Arretez de nous tympaniser .A quoi sert ce titre? Tout le monde se fait soigner a l"etranger .Les memes agreges quand ils vont dans les universites canadiennes ou Ameriicaines ils ne peuvent meme pas etre des charges de cours. Meme les etudiants de maitre sont plus fots qu'eux.

    Il faut revoir les choses ,c:est aussi valable pour nos agreges dans tous les autres domaines droit.science,bio. maths etc,,,,
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    Auteur

    Yafi Dikone

    En Novembre, 2021 (11:14 AM)
    Vous vous trompez de cibles. Si les enseignants africains ne font pas de la recherche c'est juste qu'il n'y a pas de financement dédiés. Les agrégés ne servent pas à soigner des malades riches mais plutôt à former des futurs médecins. Ils participent cependant à la prise en charge du sénégalais quelque soit son statut. Concernant le fait que nos professeurs une fois dans les grandes universités ne peuvent pas pratiquer c'est juste une histoire de législation et de droit d'exercice de la médecine. Je tiens à mentionner malgré tout que de grands professeurs de médecine de nos pays africains ont eu de grandes distinctions de grandes universités à travers le monde. Au finish un peu de respect pour ces agrégés qui ont pris de leur temps pour passer un concours quelque soit les critiques qu'on peut y faire.
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