Trump promet de révéler l'une des causes de l'autisme
Le président américain, Donald Trump, s'apprête à dévoiler lundi avec éclat ce qu'il assure être une cause de l'autisme, une annonce qui inquiète des spécialistes de ce trouble neurodéveloppemental complexe.
"Je pense que nous avons trouvé une réponse" à la question de "comment cela se produit", a clamé le républicain dimanche en Arizona, assurant que l'annonce à venir serait "l'une des plus importantes" qu'il ait jamais faites.
Au printemps, son ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr, avait promis d'établir d'"ici septembre" les causes de l'autisme, un engagement qui avait vivement inquiété les experts en raison de la complexité du sujet et des positions du ministre vaccinosceptique, qui s'est fait par le passé le relais de désinformations sur le sujet.
L'autisme est un trouble complexe au spectre très large dont l'origine fait depuis longtemps l'objet de recherches. Si la génétique joue un rôle important, plusieurs facteurs environnementaux ont également été mis en avant, comme une neuro-inflammation ou la prise de certains médicaments comme l'anti-épileptique Dépakine durant la grossesse.
Selon des médias américains, les autorités américaines s'apprêtent lundi à incriminer la prise par les femmes enceintes de paracétamol ou acétaminophène.
Ce principe actif est présent dans des antalgiques très largement utilisés comme le Doliprane, le Dalfagan ou encore le Tylenol (aux Etats-Unis ou au Canada), et est recommandé aux femmes enceintes contre la douleur ou la fièvre, d'autres médicaments comme l'aspirine ou l'ibuprofène étant eux contre-indiqués, notamment en fin de grossesse.
- "Nuancé et incertain" -
Cette allégation "n'a rien de nouveau", relève David Mandell, professeur en psychiatrie à l'université de Pennsylvanie. "Cela repose sur des travaux scientifiques déjà publiés. Il s'agit d'une analyse de cette littérature scientifique, et c'est une mauvaise analyse", regrette-t-il auprès de l'AFP.
La question d'un lien entre le paracétamol et le développement de troubles du neurodéveloppement chez l'enfant a en effet fait l'objet de nombreuses études ces dernières années, avec des résultats divergents.
Une large étude menée sur plus de 2 millions d'enfants et publiée en 2024 dans la prestigieuse revue médicale Jama avait ainsi écarté ce risque. Mais cet été, une analyse de précédentes études a abouti à une conclusion inverse, ses auteurs prévenant toutefois que des études supplémentaires étaient nécessaires pour confirmer cette possible implication.
L'une des difficultés rencontrées par les chercheurs vient du fait qu'il est difficile de distinguer les effets de la prise de ce médicament des raisons pour lesquelles il est pris, explique M.Mandell.
"On sait que la fièvre (...) peut augmenter le risque de retard et de troubles du développement neurologique", pointe-t-il. "Il faut donc être très prudent lorsqu'on essaie de déterminer lequel de ces deux facteurs est responsable de l'augmentation du risque d'autisme."
Etablir publiquement un lien entre le médicament et l'autisme serait "très irresponsable et potentiellement dangereux", avaient prévenu début septembre des dizaines de scientifiques américains spécialisés sur l'autisme, après que le Wall Street Journal eut évoqué cette piste.
"La science est bien plus nuancée et incertaine", avaient-ils insisté, prévenant qu'une telle annonce sèmerait "confusion et peur".
Face à ces informations de presse, l'action du groupe pharmaceutique américain Kenvue, qui commercialise le Tylenol, chutait lundi en Bourse, avec -6,46% à 17,16 dollars vers 16H05 GMT.
Commentaires (11)
il fout la honte à son pays. Rien de nouveau car durant le COVID-19 il avait suggéré de boire l'eau de javel car ça tue le microbe lors du lavage des mains.
Un vrai clown
Pfff...
Décidément Doctor Trump.
Things are falling apart with this man on the top of à world superpower.
Sacré Trump ,le clown de l'Amérique !!!
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