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CRISE SCOLAIRE Le dialogue est urgent

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CRISE SCOLAIRE Le dialogue est urgent

Deux évènements survenus en début et en fin de semaine dernière doivent interpeler tous ceux qui se préoccupent de l'école. Le premier est relatif à la sortie médiatique des élèves réunis dans une association pour se promettre de suppléer leurs professeurs grévistes dans les classes [les meilleurs dans chaque classe vont dispenser les cours pendant les absences pour fait de grève de leurs profs]. 

Le second c'est la manifestation organisée à Saint-Louis par les élèves pour exiger de l'Etat l'instauration d'un dialogue avec les enseignants pour les épargner des affres d'une année scolaire perturbée comme celle de l'année dernière dont les effets se font encore sentir sur l'année académique présente. L’enseignement principal qu’on en tire est que l’inquiétude a pris le dessus sur l’espoir né au lendemain de la seconde alternance et du dénouement au forceps de la crise qui a opposé pendant cinq mois l’ancien régime libéral aux syndicats d’enseignants. 

Au sortir de cette crise, tous les acteurs sont interpellés pour sauver l’école et pour de bon, aussi bien en termes d’orientations que d’actions concrètes pour un système éducatif pacifié. Mais aujourd’hui l’école est dans une nouvelle situation de blocage peut être pas dans les mêmes proportions mais assez sérieuses pour que tout le monde en parler. De l’avis de Cheikh Mbow, Coordonnateur national de la COSYDEP, pour débloquer la situation, deux acteurs majeurs devraient être mobilisés. 

L’Etat en premier, parce que l’éducation est de sa responsabilité et les enseignants, les agents. Leurs préoccupations devraient donc être les siennes. Et, à ce titre, il doit faire le maximum d’efforts pour les régler ou quand il y a difficulté, communiquer de façon franche et courageuse sur ce qui n’est pas possible à faire. Mais cela doit passer par une planification rigoureuse et transparente dans la mise en œuvre des accords signés par l’ancien régime au nom de la continuité de l’Etat.

 C’est mieux pour les nouvelles autorités, sinon cela donne l’impression de se cacher derrière «un héritage d’accords mal négociés et difficiles à mettre en œuvre». Par conséquent, l’Etat est interpellé pour tenir un langage très clair avec un agenda précis dans la concrétisation des accords signés et au besoin demander aux enseignants de surseoir ou de différer leurs nouvelles revendications. Quid des enseignants ? Ils ne sont pas indemnes de reproches, car on a l’impression qu’ils n’exercent plus ce métier par vocation mais plutôt par défaut. Ce qui est peut être vrai. Mais il faut reconnaître, nous dira toujours M Mbow, qu’à ce niveau aussi, l’Etat pourrait être pointé du doigt. L’enseignement étant un métier, l’Etat doit se résoudre à faire de la formation initiale et continuée une option avec sa systématisation et l’allongement de sa durée. 

On ne peut pas continuer à faire allusion aux enseignants d’antan comme s’ils étaient sortis du néant. Ils ont été formés pendant deux à quatre ans sur des modules et des référentiels qui ne se limitaient pas aux strictes questions pédagogiques, mais prenaient également en compte la déontologie, la législation et la morale professionnelle. Aujourd’hui avec des enseignants directement parachutés dans une classe sans aucune formation préalable, il est évident qu’ils peuvent agir comme n’importe quel citoyen. C’est en cela que la formation initiale est primordiale et fondamentale et on saurait en faire l’économie pour aucun motif. Non seulement on ne doit plus avoir d’enseignant sans formation préalable mais on doit aussi assurer leur formation continuée pour éviter au corps de s’encroûter et de s’installer dans la routine lassante. 

 Pour Ndao, professeur dans un établissement de la banlieue, réduire la question de l’école à la seule adversité entre professeurs et Etat, c’est méconnaître la situation. Le mal est plus profond et, il est dans le système lui-même. Sait - on que dans la plupart des matières enseignées, il n’ya plus de manuels pour les classes comme on en avait auparavant en mathématiques, en littérature, en anglais, en histoire et géographie … 

A la place ce sont des guides d’usages qui sont proposés dans le moyen avec une forte recommandation de l’utilisation des TIC alors que paradoxalement la percée de l’informatique à l’école est encore à ses balbutiements et les «vieux profs» ne sont pas portés vers la chose. Sait-on qu’aujourd’hui dans certains établissements les effectifs dépassent 120 élèves par classe, leur prof ne peut plus circuler dans l’espace pédagogique, des évaluations sérieuses n’en parlons pas. Son collègue de Svt ne dit pas moins M. Sarr nous explique que «récemment en cellule pédagogique c’est cette question qui était le sujet de la discussion, il n’ ya plus de manuel au programme et avec cela on va dans tous les sens. 

Je crois qu’il faut, dans le souci d’harmonisation des contenus prônée, aller vers l’élaboration de manuel de référence pour toutes les disciplines et pour chaque niveau. Je dois quand avouer qu’il y a des manuels qui arrivent seulement c’est comme si chaque année, il y en avait un nouveau et finalement on ne sait plus à quel ouvrage se fier» Voila donc à la place de cette adversité stérile et neutralisante, il est plus expédiant de mettre en place un partenariat fécond entre Etat et syndicats d’enseignants pour le bien de toute la communauté nationale. 

Mais en attendant messieurs de l’Etat et des syndicats, dialoguez, instaurez le climat de confiance entre vous. Arrêtez les accusations mutuelles de mauvaise volonté, pour cela vous Etat répondez aux sollicitations de dialogue, vous enseignants répondez à la main tendue de l’Etat. Après on verra…. Si on ne veut pas se retrouver dans un chaos alimenté par les élèves qui s’impatientent



5 Commentaires

  1. Auteur

    G Aimé ....

    En Février, 2013 (19:54 PM)
    J'AI AIMER CET PARTIE: On ne peut pas continuer à faire allusion aux enseignants d’antan comme s’ils étaient sortis du néant.



    Ils ont été formés sur des modules et des référentiels qui ne se limitaient pas aux strictes questions pédagogiques, mais prenaient également en compte la déontologie, la législation et la morale professionnelle.



    Aujourd’hui avec des enseignants directement parachutés dans une classe sans aucune formation préalable, il est évident qu’ils peuvent agir comme n’importe quel citoyen.
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  2. Auteur

    Banlieusards

    En Février, 2013 (20:17 PM)
    POUR Régler les problèmes scolaires commençons par savoir ou vont les frais d'inscriptions des élèves des colléges et lycées; en tout cas ce n'est pas pour améliorer les conditions d'éducation des élèves et curieusement les syndicats n'en pipent mot,c'est quand même bizarre. Hé!!! ET SI L"ETAT ARRETAIT LA PONCTION DES CHECK OFF ET LAISSER LES COTISANTS LE FAIRE EUX MEMES ,CELA AURAIT REGLER TOUS LES PROBLEMES DE CES CHASSEURS DE SOUS.ESSAYONS ET VOUS VERREZ..CES GENS VONT SE TAIRE ET TRAVAILLER POUR NOS FILS :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla:  :tala-sylla: 
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    Auteur

    A Banlieusards

    En Février, 2013 (20:25 PM)
    waaw belle piste BANLIEUSARDS
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    Auteur

    Volai414

    En Février, 2013 (20:44 PM)
    DIALOGUE ? OUI, MAIS SUR QUEL FOND ?

    J’ai envie de dire qu’il est normal que cela coince entre l’Etat et ses agents de l’éducation car c’est le fond de la tractation qui n’est peut-être pas celui qui est le plus pertinent. Un tel constat ne peut pas faire plaisir à un amoureux de l’école et j’ai le défaut de faire partie de cette catégorie. Tout n’est pas comparable mais quand même….

    Je suis hors du Sénégal mais je suis quotidiennement (j’essaie) se qui s’y passe, notamment en matière d’éducation, sujet qui ne semble plus intéresser grand monde. Les autorités sénégalaises (politiques et académiques) se sont empressées de copier, sur la forme, des systèmes qui marchent bien ailleurs sans même se soucier du fond.

    Les négociations entre Etat et agents ont toujours porté (pour ne pas dire exclusivement) sur les conditions d’exercice des enseignants. C’est bien sûr important mais il y a, me semble-t-il, un préalable : définir de façon explicite et sans ambiguïté les objectifs de l’Ecole pour chaque classe d’âge. Cela doit se décliner en termes d’ambition sur les proportions d’orientation en filières généralistes et professionnelles car l’insertion d’une classe d’âge cela s’anticipe. Cela signifie qu’il faut assigner à la communauté éducative des objectifs clairs et chiffrés à atteindre. Après les objectifs, il faut s’atteler aux actions à mener pour les atteindre. Parmi elles, évidemment, les conditions de travail des enseignants. C’est quand même incroyable d’apprendre qu’il n’existe pas réellement de manuels ou un programme bien balisé pour la formation des élèves. Pourtant, il y a bien des inspecteurs pédagogiques dont c’est le rôle

    Le LMD qui fait rêver nos universitaires ne s’est construit qu’en pensant au supérieur. Il y a eu un énorme travail en amont avec des objectifs bien clair, un balisage des programmes du secondaire avec les manuels adéquats.

    Le problème de l’éducation nationale du Sénégal est avant tout un problème de méthode d’hiérarchisation des priorités.

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    Auteur

    Volai414

    En Février, 2013 (20:45 PM)
    DIALOGUE ? OUI, MAIS SUR QUEL FOND (suite et fin)?

    Parmi elles, évidemment, les conditions de travail des enseignants. C’est quand même incroyable d’apprendre qu’il n’existe pas réellement de manuels ou un programme bien balisé pour la formation des élèves. Pourtant, il y a bien des inspecteurs pédagogiques dont c’est le rôle

    Le LMD qui fait rêver nos universitaires ne s’est construit qu’en pensant au supérieur. Il y a eu un énorme travail en amont avec des objectifs bien clair, un balisage des programmes du secondaire avec les manuels adéquats.

    Le problème de l’éducation nationale du Sénégal est avant tout un problème de méthode d’hiérarchisation des priorités.

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