À deux jours de la Tabaski, la tension est à son comble, au Centre régional des oeuvres universitaires et sociales (CROUS) du Sine-Saloum. Les agents, plongés dans une précarité grandissante, n'ont toujours pas perçu leur salaire du mois de mai. Pire, ils ont été informés qu’aucune avance Tabaski ne leur sera versée cette année, une première qui suscite colère et indignation dans les rangs du personnel qui ont pris d'assaut les réseaux sociaux pour manifester leur colère.
"Dans un contexte marqué par une flambée des prix, l’approche de cette fête religieuse majeure représente une période de fortes dépenses pour les familles sénégalaises. L’avance Tabaski, généralement versée par les institutions publiques pour atténuer la pression financière sur les agents, est considérée comme un droit acquis et une mesure de solidarité. Le refus brutal du directeur du CROUS, Dr Jean Birane Gningue, de procéder à son versement cette année, est perçu par les travailleurs comme une nouvelle atteinte à leur dignité", peut-on lire dans leurs publications.
« C’est une humiliation. Non seulement nous n’avons pas touché notre salaire, mais on nous dit froidement que nous n’aurons pas un sou pour préparer la fête. Comment nourrir nos familles, acheter un mouton, s’occuper des enfants ? », déplore un agent administratif sous couvert de l’anonymat.
Cette situation survient dans un fort climat de tension entre la direction et le personnel. Depuis sa nomination en juillet 2024, le Dr Gningue est accusé par les syndicats d’avoir instauré un mode de gestion autoritaire, marqué par des licenciements massifs, des redéploiements arbitraires, la suppression de primes et une série de mesures jugées injustes et vexatoires.
« On nous parle de difficultés budgétaires pour justifier les licenciements et les coupes dans les indemnités. Mais dans le même temps, des recrutements se poursuivent à des postes de responsabilité. C’est de la mauvaise foi », martèle un représentant syndical.
Les agents dénoncent également des représailles contre ceux ayant tenté de faire valoir leurs droits auprès de l’Inspection du travail.
Dans un communiqué publié ce mercredi, le personnel du CROUS Sine-Saloum lance un appel pressant au président de la République, au Premier ministre et au ministre de l’Enseignement supérieur pour une intervention d’urgence.
« Ce que nous vivons est indigne. Il ne s’agit plus seulement de revendications syndicales, mais de droits humains fondamentaux. Il y va de notre survie, de notre dignité et de la stabilité de cette institution universitaire essentielle au bon fonctionnement de la vie estudiantine », conclut le texte.
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