Natif de Niodior, le professeur Amadou Sarr enseigne les mathématiques, les probabilités et les statistiques-mathématiques. Il exerce présentement à l’université du Sultanat d’Oman. Avant, il exerçait aux Etats Unis (où il a eu son post-doctorat) au Canada et en Suisse.
« Nous avons la chance de vivre dans un environnement qui est propice à l’imagination. Nous avons au minimum 10km (de long) de forêt et nous avons la mer un peu partout. C’est donc un cadre assez idéal pour bien réfléchir et, Dieu merci, le niveau de vie n’est pas très bas. Quand vous avez tous ces ingrédients réunis, çà facilite les choses », souligne le professeur de mathématiques, probabilités et statistiques-mathématiques Amadou Sarr qui est tout comme son collègue Felwine Sarr et l’écrivain Fatou Diome, natif de l’île de Niodior. Avant d’aller à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le Dr. Amadou Sarr a débuté les études à l’école primaire de Niodior. A la fin du cycle primaire, il était, comme tout le monde, orienté à Foundiougne et après le Bfem, il est parti à Dakar, au lycée Lamine Gueye qu’il va quitter plus tard pour l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). En 1993, il y avait une section unique à cause des grèves. C’était au mois de septembre. Et la date des examens coïncidait avec la date d’un test qu’il devait faire en France pour une demande d’admission à l’Université Pierre et Marie Curie de Paris. Le choix était difficile mais, il l’a fait. Il a laissé tomber les examens pour le test. « Quand j’ai fait les tests, il fallait attendre les résultats pour motiver ma demande de visa. Malheureusement, mon visa était expiré avant les résultats des tests », fait-il remarquer. Finalement, il a choisi de rester, en toute illégalité, afin de ne pas rater le début des cours. En décembre 1993, il est revenu pour retourner à Paris en janvier 1994 pour faire la licence de mathématiques à l’université Pierre et Marie Curie. Il fera la maîtrise en mathématiques et le Diplôme d’études approfondies (Dea), en statistiques, dans cette prestigieuse université.
En 1998, Monsieur Sarr est allé à l’université de Genève pour faire un doctorat en statistiques. En préparant son doctorat, il a, en même temps, enseigné pendant cinq ans dans cette université suisse. Après le doctorat, il est parti, en 2006, aux Etats Unis pour faire un post-doctorat « pour deux raisons principalement ». Il s’agit d’abord de s’améliorer en anglais, « parce qu’au niveau universitaire tout se fait en anglais » et ensuite d’approfondir les connaissances. De là, il est allé en 2008 au Canada où il a enseigné pendant quatre ans. Du Canada, il est parti au Sultanat d’Oman où il enseigne toujours. Le professeur Sarr est parti à Oman grâce à un programme d’échange interuniversitaire, intitulé en Amérique du Nord « Visiting faculty ». Il avait postulé et fut retenu. En novembre 2013, il est parti pour un semestre dans ce pays du Golfe. Une fois de retour au Canada, l’université lui demanda s’il était à nouveau intéressé pour un autre semestre ; il accepta naturellement puisque c’était « une occasion de servir dans un pays musulman ». « Jusque-là, j’ai travaillé dans des pays occidentaux, des pays dits développés. C’était une façon de contribuer au développement du côté intellectuel dans la Ummah », renseigne le professeur Sarr. En juin 2014, il a postulé pour un contrat longue durée dans la même université, c'est-à-dire l’université nationale du Sultanat d’Oman. Il a été sélectionné et depuis septembre 2014, il y sert. « J’avais envoyé des demandes pour aller enseigner dans les pays du Golfe. C’était un projet qui me tenait à cœur parce que si on regarde la balance économique du monde, ceux qui dominent, ce sont généralement ceux qui détiennent le savoir. Quelque part, c’est un peu un gâchis de ne pas planifier pour servir dans les pays sous-développés », fait-il remarqué.
« Le développement d’un pays passe par le respect du savoir »
Pourtant, le professeur Sarr a tout fait pour intégrer le corps enseignant de l’Ucad. Il a commencé à essayer, depuis l’obtention de son doctorat. Malheureusement pour lui, toutes les tentatives sont restées vaines. « Il ne faut pas prendre le risque de rentrer sans garantie quand on est soutien de famille. J’avais contacté des gens que je connaissais à l’université de Dakar, ils sont toujours là-bas, pour leur exprimer mon envie de revenir mais à l’époque, il n’y avait pas de poste disponible. Ils m’avaient juste demandé de mettre à leur disposition une copie de ma thèse pour la verser dans le dossier. Entre temps, comme j’avais fait une demande d’immigration au Canada pour ne pas prendre le risque de revenir et de n’avoir aucune garantie, je suis parti au Canada tout en ayant un œil rivé sur ce qui se passe à Dakar. Malheureusement, il n’y a pas eu de proposition venant de Dakar », résume-t-il.
« Nous aimons tous notre pays et nous aimerions que notre pays profite de ce que nous savons faire », dit-il. De son point de vue, pour que cela se fasse, les gens doivent quand même faciliter le retour. Et parmi les conditions qu’ils imposent aux universitaires qui ont envie de revenir, renseigne M. Sarr, il y a une qui est « très dissuasive ». Il explique, on ne peut plus amer: « On vous oblige à effacer les publications et autres pour recommencer à zéro et ceci quel que soit votre niveau. Ce n’est pas très motivant. Si vous êtes recruté, ce sera en tant qu’assistant alors que ceux qu’ils appellent assistants sont ceux qui n’ont pas encore soutenu, ce qui n’est pas mon cas puisque j’ai soutenu et publié plusieurs articles dans des journaux de réputation mondiale, comme le "Proceedings of the American Math Society", ou "Journal of Multivariate Analysis". Il faudrait que les autorités de l’université le sachent parce que parfois, on nous taxe de manque de patriotisme alors que la vérité est ailleurs ». Toutefois, le professeur Sarr qui rappelle que des étrangers sont en train de servir au Sénégal, nos compatriotes doivent aussi tolérer que certains Sénégalais servent à l’extérieur, ce d’autant plus que certaines découvertes comme c’est le cas dans le domaine des sciences bénéficient à l’humanité tout entière. En plus, argue-t-il, « nous représentons aussi le Sénégal quand nous allons dans les conférences internationales, sur les champs de bataille de la recherche ». Il considère qu’il y a un manque de respect du savoir au Sénégal. « Par expérience, je sais que les pays qui sont les plus développés sont ceux qui respectent le plus le savoir. Le développement d’un pays passe par le respect du savoir », souligne-t-il.
La politique, autrement faite, intéresse le professeur Sarr. Nous ne sommes pas là, mais nous suivons de très près l’actualité, surtout celle de la politique. Il souligne, pour s’en désoler : « Je dois préciser que je ne milite dans aucun parti politique. Mais ce que j’ai constaté, c’est qu’il y a beaucoup de partis politiques, environ 200, pour un pays qui a moins de 14 millions d'habitants ». Il y a manifestement problème et l’explication la plus rationnelle que nous pouvons avoir, croit-il savoir, c’est qu’il y a trop de choses à gagner en politique. Or, pour optimiser les chances de développer un pays, explique-t-il, il faudrait qu’il y ait le maximum de personnes qui travaillent dans ce qu’ils savent faire le mieux. « Si vous prenez, par exemple, un médecin dont tout le monde reconnait la compétence dans son domaine, qu’est-ce qui pourrait le pousser à aller faire de la politique? Probablement, l’argent à y gagner », s’interroge-t-il. Pis, il poursuit : « Pour équilibrer les choses, il faut réduire les avantages accordés aux politiciens et distribuer le peu dont on dispose de manière équitable. Il est inadmissible qu’un "simple" député gagne plus qu’un professeur d’université qui a plus de 15 ans d’expérience. Par allusion au PSE, il serait illusoire d'espérer une émergence si le socle de la politique repose sur l’injustice sociale. Ce n’est pas cohérent ».
35 Commentaires
Boybourew1
En Septembre, 2015 (15:40 PM)Je l'ai écrite avec pudeur après une longue hésitation.
J'ai pris plusieurs fois le stylo mais mes larmes l'ont emprisonné.
J'ai retenu mes larmes plusieurs fois, mais les blessures du coeur ont surgi.
Mon fils après cette longue vie, je te regarde en tant qu'homme parfait, raisonnable et plein d'émotion …
Je considère qu'il est de mon droit que tu prennes le temps de lire ces quelques pages. Après cela déchire-les comme tu as déchiré mon coeur.
Mon fils il y a 25 ans c'était un grand jour dans ma vie, quand le médecin m'a affirmé ma grossesse !
Les mères, mon fils, connaissent bien le sens de ces mots !
C'est un mélange de joie et de bonheur et le début de souffrances causées par les changements biologiques et physiques … après cette bonne nouvelle, je t'ai porté pendant 9 mois.
J'ai porté la joie dans mon ventre, je me levais avec difficulté, je dormais avec difficulté, mais tout cela n'a rien changé à l'amour que je porte pour toi.
Au contraire l'amour s'est renforcé de plus en plus avec le temps et l'envie de te voir encore plus. Je t'ai porté jour après jour, souffrance après souffrance et peine après peine.
Ma joie était grande à chaque mouvement, à chaque prise de poids et tout cela était lourd à supporter.
Une longue période de souffrance éclairée par une lueur de joie en cette nuit où je n'ai pas dormi, ou la douleur, la peur, l'émotion que je n'arrive pas à décrire ni à exprimer m'ont envahi.
L'extrême douleur m'a empêchée de pleurer en regardant la mort de près plusieurs fois.
Enfin venant au monde, tes cris enlevant toute peine et douleur, accompagnaient mes larmes de joie.
Je me suis penchée difficilement pour t'embrasser avant que tu ne sois touché par une simple goutte d'eau.
Mon fils les années sont passées et je t'ai toujours eu dans mon cœur, je t'ai lavé de mes propres mains, mes jambes et mes bras étaient ton berceau quand je veillais pour que tu puisses dormir. Je me suis fatiguée et je me suis surpassée pour que tu sois heureux ; ma seule joie était de te voir sourire.
Et ma joie de tout instant était que tu puisses me demander un service, c'était mon bonheur.
Les soirées sont passées ainsi que les jours et moi toujours à tes services, une mère infatigable et ouvrière sans répit priant Allah toujours pour toi qu'Il te comble de bonheur et de prospérité.
Je t'ai observé jour après jour jusqu'à ce que tu sois devenu un jeune homme, prenant par la suite la carrure d'un homme soudain je me retrouve à te chercher à droite et à gauche la femme que tu as demandé.
Le jour de ton mariage est arrivé où le coeur serré, j'ai caché mes larmes de joie pour ta nouvelle vie ainsi que ma grande tristesse suite à notre séparation.
Les heures pesantes sont passées, les moments s'écoulaient doucement soudain j'ai découvert que tu n'étais plus le fils que j'ai connu.
Le sourire a disparu, ta voix a disparu, tu es devenu distant, tu m'as oubliée et ignorée. J'ai attendu ton retour ; espérant entendre au moins ta voix, mais ton absence a duré et les jours identiques se succédaient.
J'ai observé longuement la porte mais tu n'es pas venu. J'ai couru comme une folle après chaque coup de téléphone …
Les nuits sont devenues de plus en plus sombres. Les journées s'allongeaient de plus en plus, sans te voir ni t'entendre.
Ainsi tu as ignoré et méprisé celle qui s'est occupée de toi durant tout ce temps.
Mon fils, je ne demande que peu de choses considère-moi comme l'un de tes amis ou du moins comme les moins estimés de tes amis.
Ajoute-moi dans ta liste mensuelle : une visite par mois.
Mon fils mon dos s'est courbé, mes membres commencent à trembler, les maladies m'ont encombrées, les handicaps m'ont visité de très près car je bouge difficilement.
J'ai du mal à m’asseoir et malgré tout cela mon coeur ne cesse de battre pour toi.
Je pense que si un jour quelqu'un te rendait service, tu l’aurais remercié ! Mais ta mère l'a fait pendant des années.
Alors où est la récompense et la fidélité envers ta mère ?
Mon fils tu ne peux pas savoir ma joie quand j'entends dire que tu es Heureux.
Je suis émerveillée car tu es mon invention.
Qu'ai-je fais pour devenir ton ennemie ?
Ai-je commis une erreur envers toi ou ai-je refusé de t'aider un jour ?
Considères moi comme une femme de ménage avec un salaire.
Offre-moi une part de ta bonté car Allah aime les bienfaiteurs.
Mon fils j'espère te revoir, je ne veux que cela.
Laisse moi voir ton visage même dans les moments les plus terribles.
Mon fils mon coeur est brisé, mes larmes ont coulé et toi tu vis ta vie en m'ignorant.
Les gens témoignent encore de ta bonne éducation et de ta bonté.
Mon fils, n'est-il pas temps pour que ton coeur réagisse face à cette mère affaiblie et pleine d'espoir de te revoir, attristée, renfermée et abandonnée loin des siens.
Mon fils frappe à la porte du paradis avec le sourire et pardonne ! Pour l'amour d'Allah comme dit le hadith (Le père est la porte du milieu du Paradis, à toi de choisir de la garder ou de la perdre)
Je te connais depuis si longtemps, tu aimes les bons gestes et tu es toujours à la recherche des bonnes œuvres, mais aujourd'hui tu as oublié le hadith (qu'il soit humilié, humilié, humilié celui qui dont le père et la Mère, ou l'un d'eux, atteint la vieillesse auprès de lui et il ne mérite pas d'entrer au paradis.) Où sont les bons gestes ?
Mon fils je ne lèverai pas le ton de plainte afin qu'elle n'arrive pas aux cieux et que la colère d'Allah puisse tomber sur toi comme la foudre. Non je ne le ferai pas car tu es toujours mon fils.
Ma raison d'être dans la vie.
Réveille-toi, les cheveux blancs commencent à couvrir ta tête bientôt tu seras vieux et tes enfants te récompenseront de la même manière et tu écriras avec des larmes ces lettres que je suis entrain d'écrire maintenant.
Et devant Allah nous nous retrouverons un jour !
Mon fils ait crainte d'Allah .
Le paradis se trouve aux pieds de ta mère.
Fais un geste envers ta mère afin de la rendre heureuse sinon déchire cette lettre et rappelle-toi qu'un bon geste est en ta faveur et qu'un mauvais geste te retombera dessus et t'en subira les conséquences.
Anonyme
En Septembre, 2015 (15:41 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (15:48 PM)Jeune Sn
En Septembre, 2015 (15:56 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (15:59 PM)Kebe
En Septembre, 2015 (16:03 PM)Si vous êtes sénégalais et travaillez dans une bonne université à l'étranger, restez-y.
Anonyme
En Septembre, 2015 (16:04 PM)Bon courage !
Anonyme Dom Rewmi
En Septembre, 2015 (16:10 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (16:17 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (16:32 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (16:48 PM)Amadou Diallo
En Septembre, 2015 (16:50 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (16:52 PM)From Zion
En Septembre, 2015 (16:55 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (17:22 PM)Quand un brillant mathématicien ayant fait son cursus et sa thèse à l'étranger décide de rentrer au pays , il ne trouve aucun poste lui correspondant ; on le balade des années en tant que vacataire et il se retrouve à faire les cours que les indéboulonnables profs s'accrochant à leurs privilèges ne veulent pas lâcher. Une honte pour notre pays. De plus si ce mathématicien est chercheur on ne lui accorde que peu d'aides financières. Par contre tous les députés nuls de chez nul ont des privilèges accordés ( voiture, perdiems) pour dormir à l'Assemblée nationale. Pays en voie de développement.....
Peulh Bi
En Septembre, 2015 (17:52 PM)Suis tres fier de toi....
Le Serer ne connais pas de demi mesure... GENIE ou CANCRE....
Pagaille à L'ucad
En Septembre, 2015 (17:59 PM)Lipalip
En Septembre, 2015 (18:16 PM)Que faut-il faire?
Anonyme Article Du Soleil
En Septembre, 2015 (18:48 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (18:50 PM)Goor
En Septembre, 2015 (19:04 PM)Tidiane
En Septembre, 2015 (19:16 PM)Bientot le retour sera facilité par la création de nouvelles universités
Djibson
En Septembre, 2015 (20:56 PM)Bango 16
En Septembre, 2015 (22:03 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (23:03 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (00:24 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (05:19 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (09:26 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (10:02 AM)Non à La Jalousie
En Septembre, 2015 (10:42 AM)Mooo
En Septembre, 2015 (10:49 AM)Doro
En Septembre, 2015 (14:27 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (15:43 PM)Goor
En Septembre, 2015 (18:06 PM)Participer à la Discussion