Le secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), Amadou Diaouné s’est démarqué du mot d’ordre décrété par le grand cadre syndical. M. Diaouné qui était à Sédhiou comme invité d’honneur de la journée régionale de la langue anglaise, organisée par l’association des professeurs d’anglais (SELTA), est d’avis que la grève annoncée du grand cadre syndical est « inopportune, inappropriée et dangereuse ». En marge des activités de Selta, M. Diaouné s’est confié au correspondant de Seneweb pour justifier les raisons de son syndicat.
Amadou Diaouné, vous êtes le secrétaire général du Sudes, qu’est-ce qui justifie votre déplacement à Sédhiou ?
Je suis à Sédhiou sur invitation de l’association des professeurs d’anglais de la région (Selta). Une association affiliée à l’association internationale des professeurs d’anglais comme langue étrangère (IATEFL) basée en Angleterre. Nous avons entendu le message poignant des élèves qui appellent à la paix en Casamance. Nous nous réjouissons de cette initiative de Selta qui contribue à la sensibilisation des populations mais surtout du monde scolaire pour une paix définitive en Casamance.
Le grand cadre syndical vient de lancer un mot d’ordre de grève à compter du mardi prochain. Quelle est la position du Sudes ?
Vous savez, il y a la médiation annoncée du président du comité national du dialogue social (Cnds) pour la reprise et la finalisation des négociations il y a aussi la rencontre de décrispation du 6 mai à l’initiative du MEN, au cours de laquelle des amabilités inattendues ont fusé de toute part. En dépit de tout cela, des directions nationales d’un cartel de syndicats d’enseignants, ont décidé de l’adoption et de la mise en œuvre d’un plan d’actions fait de grèves tout au long du mois de mai. Nous pensons que cette période est particulièrement sensible pour nos élèves. Bien que membre à part entière du grand cadre nous exprimons notre désaccord total avec un tel plan d’actions, qui en conséquence, ne nous engage guère. En effet, dans le contexte actuel, notre syndicat considère cette forme de lutte inopportune, inappropriée voire dangereuse au regard des intérêts fondamentaux de l’école publique et du syndicalisme enseignant.
Pourquoi vous désolidarisez-vous du grand cadre ?
Les raisons qui sous-tendent notre position sont multiples. Nous estimons qu’il n’y a pas encore de rupture dans les négociations. Le boycott incompréhensible de la séance plénière du 27 avril, résulte de la seule volonté du cartel de syndicats, dont l’ambition clairement affichée à présent, est paradoxalement de privilégier la confrontation pour entretenir la crise aussi longtemps que possible. Il faut se le dire, au cours de cette séance, aucun des points d’achoppement n’a fait l’objet de discussions de fond entre les deux parties pour constater au final des désaccords.
Aussi, sur la base d’une évaluation tronquée de cette séance plénière, le CUSE s’est-il engagé dans une fuite en avant, en violation flagrante des dispositions de son code de conduite. Un code de conduite qui consacre le consensus comme mode de prise de décision et non le principe de majorité. En dépit des errements, au mois de mars dernier, par souci de maintenir et de renforcer l’unité et la cohésion du CUSE et du grand cadre naissant, mais aussi pour faire pression sur le gouvernement en vue d’obtenir la validation aux 2/3, le SUDES s’était pleinement engagé dans la grève de 48 heures. Mais il ne saurait être question pour nous de s’inscrire dans un cycle infernal de grèves répétitives, sous n’importe quel prétexte.
Le Sudes n’est plus adepte du jusqu’au boutisme ?
Il ne l’a jamais été. Je dis encore une fois que c’est inadmissible d’engager une grève dans le contexte d’une année scolaire marquée par un important déficit cumulé dans les enseignements-apprentissages dû aux grèves traumatisantes de 2012. Nous pensons qu’il n’est pas acceptable pour notre syndicat de s’engager dans un radicalisme aveugle de lutte qui amplifie dangereusement la situation déjà critique de l’Ecole publique sénégalaise. Alors que des stratégies plus réfléchies, adaptées au contexte, existent pour exercer la pression sur les autorités au besoin.
C’est un rendez-vous que vous prenez avec l’histoire ?
Il nous paraît particulièrement dangereux pour le mouvement syndical enseignant, d’une part, d’être aveugle devant les périls qui pèsent sur l’Ecole publique, gravement fragilisée et discréditée sur fond de performances chroniquement médiocres. D’autre part, d’être sourd à l’incompréhension, aux condamnations et à l’hostilité de plus en plus ouverte de l’opinion quant à la nature corporatiste de nos revendications et les formes d’actions teintées d’extrémisme. Faut-il le souligner, l’opinion nationale est d’un poids déterminant dans la création de rapport de force pour le succès dans les luttes revendicatives. Enfin, pour nous, instruit par sa propre histoire et celle des luttes syndicales de par le monde, les conquêtes sont toujours partielles, parfois provisoires et l’option de la loi du tout ou rien conduit inévitablement à l’impasse. Il s’y ajoute qu’à l’ère du combat mondial pour la consécration intégrale partout de tous les droits humains fondamentaux, il importe pour le syndicalisme enseignant de notre pays, de trouver la nécessaire adéquation entre le droit fondamental pour tout enfant et jeune, à une éducation publique de qualité et le droit de grève pour tout travailleur. Contrairement aux apparences ces deux droits humains fondamentaux ne sont pas contradictoires, mais complémentaires.
28 Commentaires
Syndicat
En Mai, 2013 (14:44 PM)Cusems, Saems Cusems, USE, voila les syndicats du moyen secondaire..
Bienn sur avec vos dirigeants du PIT vous avez accompagné Macky Sall à s'installer au pouvoir
Eh bie, c'est la participation responsable
Toi meme Diaoun, tu n'as pas soutenu TES PROPRES COLLEGUES DE KENNEDY VICTIMES D'ARBITRAIRE et tu donnes des lecons de morale
C(est triste ta fin
Bling Bling
En Mai, 2013 (15:10 PM)NdigËl
En Mai, 2013 (15:30 PM)NdigËl
En Mai, 2013 (15:59 PM)Les Expat
il y a 3 semaines (12:29 PM)De Dakar
En Mai, 2013 (17:29 PM)Le SUDES qui trouve tout est OK pour l’école et ses enseignants ne doit pas juger les autres syndicats qui ont une plateforme à défendre.
Le problème de ces syndicats affidés à des parties politiques(UDEN-LD;SUDES-PIT...) c'est d'être aveuglé par leurs intérêts partisans jusqu'à disparaître sans s'en rendre compte.Triste FIN :Grandeur et Dècadence quand tu nous tiens
Teuss.........
En Mai, 2013 (17:39 PM)l'élève n'est pas au centre de l'école, l'enseignant non plus et le parent d'élève encore moins.
Il faut revenir à l'essence de l'école et remettre le savoir au centre.
Maintenant, entre celui qui donne le savoir et celui qui le reçoit, il n'y a pas photos....
C'est bien de traiter les enseignants de "vermines", mais vous ne valez pas mieux.
vous ignorez certainement la valeur de la connaissance et du savoir.
Pour paraphraser DESCARTES je dirai que Vous pensez en être suffisamment doté pour juger les autres.
Descartes disait:
L'intelligence, c'est la chose la mieux répartie chez les hommes parce que, quoiqu'il en soit pourvu, il a toujours l'impression d'en avoir assez, vu que c'est avec ça qu'il juge
Bon Week-end
Sindic
En Mai, 2013 (17:49 PM)Lokosso
En Mai, 2013 (18:17 PM)Ankirajam
En Mai, 2013 (18:59 PM)Ils n’apprennent à leurs militants qu’à faire grève et je donne deux exemples à Matam :
1. Il y a deux ou trois ans, le CUSEMS avait fait grève puis signé un protocole avec l’Etat. Son rival, le SAEMS a répandu le bruit que le CUSEMS a été grugé avec un PV et automatiquement, des professeurs qui étaient au CUSEMS ont rejoint le SAEMS pour un deuxième mouvement de grève.
2. Lorsque des professeurs sortants de la FASTEF affectés à Matam en 2011/2012 réclamaient leur salaire, le CRF leur a fait comprendre que la date de prise de service est légalement celle sur laquelle il pouvait engager de payer or aucun d’entre eux ne pouvait prétendre à un mois de salaire. Le SAEMS local a pris la défense des nouveaux sortants en décrétant des grèves de 96 heurs reconductibles pendant près de 2 mois, de novembre à Décembre.
Des personnes responsables et désireuses de développer ce pays agiraient autrement ; il est vrai que lorsqu’on règne sur des enseignants non-formés qui ignorent tout de l’Administration et de la législation, on peut tout se permettre. Un professeur en grève qui rentre chez lui à Dakar croyant qu’il était dans on bon droit, un professeur qui pensent qu’ils ont le droit de gérer leurs classes comme bon leur semble, voila ce que nous voyons de nos jours. Les nouveaux syndicats doivent former leurs militants, c’est un impératif
Prof Boul Fale
En Mai, 2013 (19:21 PM)Participation Irresponsable
En Mai, 2013 (19:24 PM)Anti Traitres
En Mai, 2013 (19:29 PM)Karcher
En Mai, 2013 (20:04 PM)Abdoulaye Wade refusait de couper les salaires des grévistes et beaucoup d'enseignants s’imaginent qu'ils peuvent aller en grève comme ils veulent.
Les syndicats doivent dire aussi aux militants que les check-off ne doivent pas constituer uniquement à payer une voiture et du carburant au SG, il doit aussi servir à rembourser une partie des sommes coupées par l'Etat en cas de grève de l'agent.
j’espère que vous allez faire 5 jours de grève, à raison de 6000 F la journée, l'Etat aura de quoi compléter l'achat de le payement des indemnités des examens. puisque les grévistes seront nombreux, le trésor sera renfloué à coup sur
Karcher
En Mai, 2013 (20:49 PM)Coco
En Mai, 2013 (21:01 PM)Nabadji
En Mai, 2013 (21:50 PM)Deug
En Mai, 2013 (22:04 PM)Keleto Institu...........
En Mai, 2013 (22:12 PM)Prof Boul Fale
En Mai, 2013 (23:09 PM)Sud Est
En Mai, 2013 (00:02 AM)Abou
En Mai, 2013 (12:36 PM)Diedhiou Bouré
En Mai, 2013 (12:50 PM)En tout cas la Dame Wade est courageuse je l'ai entendu lors de son passage à Bingnona.
Khady Diop
En Mai, 2013 (13:18 PM)Nous refusons de suivre Souleymane Diallo et Zoumarou(qui a peu d'adhérents du reste). Malgrè leur griotisme devant Serigne m'Baye Thiam (Diaouné le souligne dans l'entretient) s'il déclenche une grève c'est qu'il ont leur proprestratégie d'acompagnement du PDS dans sa tentative de foutre le bordel.
Exsopiste
En Mai, 2013 (13:50 PM)Fippu
En Mai, 2013 (14:09 PM)SI ON N'Y PREND GARDE LE SYNDICALISME VA MOURIR DE BELLE MORT COMME LE COMMUNISME AVEC LA PEROSTROïKA. CEPENDANT L'IDEOLOGIE EST TOUJOURS LA SOUS UNE AUTRE FORME.
LE CONSTAT AMER EST QU'AUCUN SYNDICAT NE FAIT SON VRAI BOULOT.
A UN AUTRE TEMPS,IL FAUT D'AUTRES MOYENS DE LUTTE ET UN DISCOURS RESPONSABLE ET BIEN PENSE POUR NE PAS ETRE RATTRAPE PER L'HISTOIRE.
VIVE LE SENEGAL
VIVE LE SYNDICALISME
VIVE L'ECOLE SENEGALAISE
Goor
En Mai, 2013 (18:45 PM)Reply_author
il y a 3 semaines (16:11 PM)Citoyen
En Mai, 2013 (18:38 PM)Prof Boul Fale
En Mai, 2013 (20:55 PM)Participer à la Discussion