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Monday 01 September, 2025
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[Concours général] La Pr. Marianne Diokh invite à conjuguer l’intelligence humaine et artificielle

Auteur: Yande Diop

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L'excellence scolaire se célèbre aujourd'hui pendant la cérémonie de remise des prix du Concours général sénégalais 2025, au Grand Théâtre. Présidé par le chef de l’État, l’événement est aussi marqué par un discours d’usage fort et engagé de Marianne Diokh, professeure de philosophie au lycée de Saghata Djolof, choisie pour l'occasion. Elle a, en effet, livré une réflexion profonde sur l’avenir de l’école à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle.
La Pr. Diokh a félicité les lauréates et les lauréats qu’ elle a qualifiés de « graines précieuses », fruits de l’effort, de la rigueur et de l’abnégation. Elle a rappelé que ces succès sont aussi portés par les sacrifices invisibles des familles et l’engagement des enseignants, saluant ainsi « la foi et la persévérance des parents », socle de ces réussites scolaires.
Éducation et intelligence artificielle : entre opportunité et vigilance
Le thème de l’édition 2025, « La transformation humaniste de l’éducation à l’heure du numérique et de l’intelligence artificielle », a inspiré une réflexion lucide sur les défis éducatifs contemporains.Le professeur a mis en garde contre "une dépendance cognitive aux outils technologiques, soulignant que l’éducation ne doit pas être réduite à une simple transmission automatisée".
« Elle doit rester un acte profondément humain, enraciné dans les valeurs, l’éthique et la conscience critique », a-t-elle insisté. 
Elle a également plaidé pour une accessibilité équitable aux ressources numériques. " Les  élèves de Sagata Diolof et ceux de Tussine doivent pouvoir suivre les mêmes contenus que ceux de Londres ou Boston, il fait renforcer la démocratisation des outils numériques déjà amorcée par l’État". 
Sur le plan éthique, il a invité à encadrer juridiquement et pédagogiquement l’usage de l’intelligence artificielle, afin de préserver les missions fondamentales de l’école et de garantir justice, transparence et dignité humaine. 
Elle a, par ailleurs, invité à bâtir une école nouvelle, capable de conjuguer intelligence humaine et intelligence artificielle dans une même vision. Avant d'insister  sur la nécessité de politiques publiques cohérentes, de curriculums enracinés dans les valeurs endogènes et d’une mobilisation collective des enseignants, des parents et des décideurs pour accompagner cette mutation.
Auteur: Yande Diop

Commentaires (2)

  • image
    Votre humble serviteur il y a 1 mois

    Dans cet article, la Professeure Marianne Diokh présente une réflexion profonde et équilibrée sur l'intersection entre l'intelligence humaine et l'intelligence artificielle (IA) dans l'éducation. L'un des points forts de son discours est qu'elle reconnaît l'aspect humain de l'éducation, soulignant que l'éducation ne doit pas devenir une simple "transmission automatisée", mais doit être enracinée dans les valeurs, l'éthique et la pensée critique. Cela est essentiel dans une époque où la technologie est de plus en plus liée aux processus d'apprentissage. Son avertissement contre la "dépendance cognitive aux outils technologiques" sert de rappel nécessaire pour préserver l'intégrité éducative et ne pas laisser l'IA diminuer le rôle des enseignants et la connexion humaine essentielle dans le processus d'apprentissage.

    En revanche, bien qu'elle plaide en faveur de l'intégration de l'IA, certains aspects de l'article manquent de clarté. Par exemple, l'appel à une accessibilité équitable aux ressources numériques est crucial, mais l'article ne fournit pas suffisamment de détails sur la manière dont ces fractures numériques peuvent être efficacement résolues, notamment dans les zones rurales. Bien que l'appel à des politiques publiques cohérentes soit important, l'article aurait gagné à donner des suggestions plus concrètes ou des exemples de la manière dont ces politiques pourraient être mises en œuvre, en particulier en ce qui concerne la réglementation de l'IA. Enfin, l'article aurait pu explorer davantage comment équilibrer le potentiel de l'IA avec la préservation de la culture et des savoirs locaux — un point qui est sous-entendu mais pas pleinement développé.

    Sincerement.

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    il y a 1 mois

    L’avenir de la médecine réside dans le numérique et l’intelligence artificielle, avec des outils de diagnostic et de traitement très avancés capables de vaincre n’importe quelle maladie. La collaboration entre médecins et ingénieurs du numérique ouvre des perspectives extrêmement prometteuses.
    Cependant, nous ne disposons pas d’écoles d’ingénieurs suffisamment équipées pour former dans ce nouveau domaine.
    C’est pourquoi le gouvernement doit relancer l’attribution de la bourse d’excellence pour la France, notamment dans le cadre des classes préparatoires aux grandes écoles d’ingénieurs. Il est également impératif d’élargir cette coopération à d’autres pays comme la Chine, l’Inde, le Japon, l’Australie, Singapour et l’Angleterre, afin de permettre l’envoi de centaines d’étudiants dans chacun de ces pays.
    De nombreux pays en développement, comme le Maroc et la Chine, continuent d’envoyer chaque année des centaines d’étudiants en France pour bénéficier des meilleures formations en ingénierie, avec pour objectif de les voir revenir ensuite servir leur pays.
    Il faut simplement mettre en place un dispositif garantissant leur retour au Sénégal à la fin de leur formation, suivi d’une période de trois ans d’expérience professionnelle, éventuellement à l’international.
    Mais garder tous les bacheliers au Sénégal, alors que nous ne disposons pas d’écoles d’ingénieurs capables de les former convenablement, constitue un véritable gâchis.
    Les rares écoles existantes, comme l’École Polytechnique de Thiès ou l’École Supérieure Polytechnique de Dakar, ne sont malheureusement pas suffisamment outillées pour former des ingénieurs hautement qualifiés. À leur sortie, beaucoup de jeunes diplômés peinent à trouver un emploi et se voient proposer des salaires bruts de l’ordre de 400 000 FCFA, voire moins.
    Un jeune qui réussit un baccalauréat S1 avec mention Bien ou Très Bien mérite d’être soutenu afin d’intégrer une école de haut niveau, qui lui garantira plus tard un bon salaire et une vie sociale épanouie. Mais faire tous ces efforts pour finir dans la précarité n’est pas un modèle qui incite à l’excellence.
    L’industrialisation du pays ne sera possible que si nous disposons d’un vivier suffisant d’ingénieurs bien formés, issus des meilleures écoles du monde. Il est donc impératif d’envoyer nos étudiants à l’étranger pour qu’ils bénéficient de l’expertise avancée de ces pays dans des domaines clés tels que : les nouvelles technologies, le numérique, l’intelligence artificielle, les sciences spatiales, les neurosciences ou encore la biotechnologie.
    Former une génération d’ingénieurs sénégalais compétents et à la pointe des technologies nous évitera de voir l’espace public accaparé par des personnes ignorantes tenant des discours creux. Dans une société bien formée, seuls ceux qui savent ont droit à la parole

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