Pour impulser l’économie, il est nécessaire d’avoir une certaine maîtrise de la question énergétique. Mais au vu des délestages assez fréquents dont souffrent les sénégalais, on se rend compte qu’aucune solution durable n’a encore été trouvée. Cette énergie est indispensable dans tous les secteurs d’activité. Elle stimule même une bonne partie de l’économie, surtout dans les zones rurales où le taux d’électrification reste encore faible.
C’est pourquoi le projet «éclairer l’Afrique» AKON LIGHTING AFRICA de Akon, le rappeur sénégalo-américain qui ambitionne de fournir à 600 millions d’africains de l’électricité est en soi à saluer. En effet “Akon Lighting Africa souhaite apporter une réponse concrète à la crise énergétique du continent et construire le futur du continent africain. Cette initiative, lancée en février 2014 par l’artiste international Akon, le leader Thione Niang et l’entrepreneur Samba Bathily, poursuit un objectif clair : électrifier les villages africains par une solution solaire innovante, propre et accessible.” Ce projet va également agir dans 14 pays africains et très prochainement dans 30 autres.
Je ne voudrais certes freiner l’enthousiasme de quelques-uns, mais à côté de cette euphorie la prudence voudrait que je me pose un certain nombre de questions. L’énergie solaire a en effet été pendant longtemps désignée pour mener à bien une transition énergétique, offrant beaucoup plus d’indépendance. La question première que je me suis posée, c’est alors si tant que cette énergie est dite salvatrice, pourquoi a-t-on attendu tout ce temps pour mettre en œuvre ce genre de projets ? Et ce ne sont pas des ONG ou des structures de toutes sortes intervenant dans ce domaine qui nous manquent. Il serait assez facile de convoquer chaque fois l’argument des investissements lourds. Je crois plutôt qu’il est question ici d’un réel manque de volonté politique.
Dans le même temps, tout ce qu’on a pu former comme expertise dans le domaine des énergies renouvelables est allée rejoindre les universités occidentales faute de matière à exploiter. Avec 3000h d’ensoleillement par année, le potentiel du Sénégal reste encore non exploité. Cet avantage devrait pourtant sortir notre pays de la dépendance aux énergies combustibles avec un marché de prix souffrant d’une forte instabilité. Pourtant, ce ne sont pas des financements qui ont manqué dans le secteur énergétique. On se souvient encore du plan “Takkal” qui était désigné comme devant régler tous nos soucis d’électricité. Qu’est-ce que ce plan, financé à hauteur de plusieurs milliards, a amélioré dans l’accès aux services énergétiques ? La vérité est qu’en matière de projet de développement, on ne s’occupe que très peu de l’évaluation. Ou encore lorsque la transparence n’y est pas, un semblant d’évaluation sera fait, le tout rédigé dans un beau rapport qui sera fièrement exposé pour les bailleurs. Au final, ce sont les populations qu’on sollicitera davantage par des taxes et impôts quand bien même elles n’auront pas tout à fait leur mot à dire dans la gestion de ces projets censés améliorer leurs conditions de vie.
En Afrique en général, et au Sénégal en particulier, je suis convaincu qu’on connait tous la recette pour notre développement mais j’ai presque l’impression qu’on s’attend toujours à ce que les autres le fassent à notre place. L’Afrique doit pouvoir produire des idées sur son devenir ; se questionner, conduire sa quête de réponse, assumer ses limites et exploiter au mieux ses forces.
Il y a encore certes du chemin à faire dans la transition vers les énergies renouvelables, aussi bien sur le plan des financements de tels projets que sur le plan juridique. Cependant, à mon avis, le véritable point d’achoppement reste le manque de volonté et de vision de nos gouvernants. Sinon comment comprendre qu’Akon puisse développer un projet d’une telle envergure alors que depuis plusieurs décennies nos Etats, malgré la connaissance du fort potentiel des énergies renouvelables, tardent encore à les exploiter au mieux.
Source : VoiceOfYouth
7 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2015 (18:56 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (19:02 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (21:27 PM)London1
En Juin, 2015 (21:58 PM)Anonyme
En Juin, 2015 (22:57 PM)N'goné Latyr
En Juin, 2015 (08:37 AM)Là où l'occident a mis 100 ans pour ce développer, l'Afrique pourra mettre que 50 ans voir moins pour y arriver. Car on pourra bénéficier des nouvelles technologies pour rattraper ce retard si on travaille autrement. Les énergies renouvelables sont une réponse à ce défi majeur vu le taux d'ensoleillement de notre pays qui est de 5 ou 6 kWh/m²/jour.
Merci,
Dd
En Juin, 2015 (11:27 AM)As-t-on le droit de mettre des panneaux solaires chez soi en plein ville? il y a t-il des fournisseurs de panneaux solaires à DAKAR (Adresse SVP) ?
Merci mes frères de vos réponses.
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