Le Tribunal correctionnel de Kaolack a jugé, mercredi dernier, un marabout niassène, accusé d’avoir frauduleusement soutiré une importante somme d’argent et des biens, évalués à environ 69 millions, à une coiffeuse sénégalaise établie aux Etats-Unis.
L'histoire, qui oppose la jeune dame Ndèye Khady Mbengue au marabout Mouhamed Bachir Niasse, s'est passée en fin 2005 à Atlanta Jersey, au pays de l’Oncle Sam. Pris de façon inopinée dans les mailles de la police de l’immigration américaine, Ndèye Khady Mbengue, qui gérait un célèbre salon de coiffure dans cette ville, a confié tous ses biens au marabout. La coiffeuse aurait aussi remis les clés de son appartenant et sa carte bancaire à une amie qui devait les confier au petit-fils de Baye Niasse. Le marabout, par ailleurs ami de tous les jours, devait lui convoyer ses biens chez ses parents au Sénégal.
A son rapatriement à Dakar, après sept mois de détention carcérale, la coiffeuse sénégalaise constata avec stupéfaction que le chef religieux n’avait rien remis à sa famille. Elle déposa une plainte auprès de la brigade de recherches de la gendarmerie de Kaolack. Le marabout a été arrêté le mois de mars dernier par les pandores, alors qu’il était venu célébrer le Gamou de Médina Baye Niasse. Mouhamed Bachir Niasse aurait reconnu, devant les enquêteurs, le détournement des biens de sa compatriote. Au préalable, il s’était défendu en avançant avoir remis les biens à l’époux de la coiffeuse, qu’il n’a, par ailleurs, jamais vu.
Estimé à 69 millions de francs Cfa, le préjudice subi par la coiffeuse sénégalaise était composé de bijoux, d’équipements de salon de coiffure, des mobiliers ménagers, ainsi qu’une importante somme d’argent que le marabout aurait soutirée du compte bancaire de la plaignante. Jugé par défaut, la semaine dernière, par le Tribunal des flagrants délits de Kaolack, le prévenu est poursuivi pour escroquerie et abus de confiance. Le substitut du procureur a requis contre Mouhamed Bachir Niasse, né en 1965 à Kaolack, une condamnation d’un an de prison ferme. Il a, ensuite, demandé au représentant du ministère public de délivrer un mandat d’arrêt contre le marabout niassène, absent à l’audience.
Les avocats de la partie civile, Mes Jean Marie Delhayes et Samba Ametti, ont plaidé la condamnation du marabout avec exécution provisoire et contrainte par corps. Ils ont, en outre, sollicité le remboursement intégral de la somme due à leur cliente, soit 69 650 000 francs Cfa. L’affaire est mise en délibéré et devra être vidée ce mercredi 13 mai 2009.
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