Agé de 53 ans, il viole et engrosse une élève de 11 ans

Plus vicieux que le nommé Aliou Guéder Sarr, 56 ans, on trouve difficilement. Et pour cause. Afin d'appâter la fillette F.S., élève en classe de CE2, il lui faisait miroiter des promesses d'argent. Mais une fois la conjonction faite, la fillette est tombée en état de grossesse. La découverte n'a été faite qu'à Dakar, alors qu'elle était venue passer ses vacances chez la sœur de sa maman. Le mis en cause sera alors arrêté, condamné à 10 ans ferme, et contraint aussi de payer à la famille de la victime la somme de 2.000.000 francs. Après avoir purgé un peu plus de 3 ans, le prisonnier fait appel au niveau de la cour d'appel. L'avocat général a requis la confirmation du premier jugement. Délibéré prévu le 9 novembre prochain.

Ces faits font partie des dossiers les plus brûlants des cas de viol de mineures de moins de 13 ans. C'était dans un village appelé Galoya, situé au fin fond du Fouta. Où habite le violeur, Aliou Guéder Sarr, âgé de 53 ans au moment des faits, en 2004. La fillette F.S. était élève en classe de CE2 à l'école primaire du village, située à une vingtaine de mètres de la maison du mis en cause. A chaque récréation, la fillette et deux de ses copines venaient chercher de l'eau au puits, juste à côté de la chambre de Aliou Guéder Sarr. La petite F.S. avait fini par attirer l'attention du violeur, qui a des enfants plus âgés que la fillette. De fi en aiguille, le prévenu tendra toutes sortes de pièges aux écolières ; une fois les fillettes arrivées, Sarr remettait de l'argent aux copines de F.S. pour soi-disant acheter de la crème glacée chez la femme du sous-préfet, tout en gardant dans la chambre celle qui l'intéresse au plus haut point ; et, avant le retour de deux copines, il abusait d'elle chaque fois, en lui donnant de l'argent (souvent, pas plus de 100 francs). Et ce qui devait arriver arriva : la fillette tomba enceinte. Mais, ne le dit pas à sa maman, de peur d'être corrigée. Le pot aux roses ne sera découvert qu'à Dakar, où elle était venue passer ses vacances chez sa tante. Cette dernière saisit très rapidement sa mère. Et ensemble, elles lui ont demandé qui en est l'auteur ; et elle de désigner Aliou Guédel Sarr. Dans un premier temps, celui-ci avait reconnu les faits, promettant même de prendre la fillette en charge. Mais 6 mois plus tard, survint un avortement, entraînant la volte-face du violeur. La maman porte alors plainte contre lui. Il est arrêté, déféré au parquet, et jugé par la première chambre ; écopant de I0 ans ferme, et condamné également à payer 2.000.000 francs à la partie civile. C'était le 28 octobre 2004. Quant à Aliou Guédel Sarr, il expliquera à la cour qu'il a été contraint d'avouer des faits dont il n'est pas l'auteur. « Vous avez dans le premier jugement affirmé que si le doigt peut engrosser une fille, dans ce cas vous êtes l'auteur de la grossesse », lui rappelle le président Malick Baal. A l'interrogatoire, Aliou Guédel Sarr a reconnu que les fillettes venaient puiser de l'eau près de sa chambre. Le conseil du prévenu, Me Ciré Clédor Ly, soutiendra que lors du procès Aliou Guédel Sarr n'avait pas de conseil… Mettant en relief le fait que la victime ait beaucoup varié dans ses déclarations. Mais l'avocat général dira que les deux copines de la victime ont bien confirmé les propos de la F.S. « La fille est née en 1993, le seul fait de promettre de l'argent constitue un délit de contrainte morale ; et l'article 320 est clair, tout acte sexuel de quelque nature que ce soit requiert la confirmation de 10 ans ferme. Donc je demande la confirmation du premier jugement », martèle-t-il. Me Ousseynou Gaye fera état du déroulement du film des faits, tout en ajoutant que c'est la grossesse de la fillette qui l'a retardée dans les études. « Car elle a été sanctionnée, elle a 14 ans aujourd'hui, et se trouve toujours en classe de CM2, pour cela il a fallu que tout le village se mobilise pour qu'elle puisse reprendre l'école, ce viol lui a causé un important traumatisme, durant toute sa vie elle aura peur des hommes », a plaidé Me Ousseynou Gaye, avant de demander à la cour de confirmer le premier jugement ; et permettre à la victime de rentrer dans ses fonds. Délibéré prévu le 9 novembre prochain.