Le malfaiteur Sada Camara, qui a toujours hanté le sommeil des habitants de la banlieue, vient d'être arrêté. En effet, armé d'une longue machette, il avait enlevé une dame, sous les yeux de son mari, pour abuser d'elle.
Tidiane Dramé est un ex-auxiliaire gendarme domicilié à Bène Baraque. Jeudi dernier, il débarque à Asecna au quartier « Sans fil » pour rendre visite à sa femme. Les deux époux ont convolé. Mais l'épouse n'ayant pas encore rejoint le domicile conjugal, continue donc de vivre chez sa mère, au quartier « sans fil ». Après avoir longuement discuté, le couple choisit de quitter la piaule envahie par une chaleur suffocante, pour aller prendre de l'air pur sur le terrain vague de Asecna, communément appelé « Bayal de sans fil ». Arrivés à destination, ils s'installent à même le sol ; les deux époux commencent à rêver, parlant de tout et de rien, et ne voient pas le temps passer. Aux environs de minuit, alors qu'ils s'apprêtent à quitter les lieux, un grand gaillard sort de l'obscurité avec une longue machette. Et Tidiane Dramé de raconter aux enquêteurs. « Dès que je l'ai vu, nous nous sommes levés, ma femme et moi. C'est à ce moment précis que l'individu, armé, a bondi de l'obscurité pour se ruer sur nous. Pris de peur, j'ai détalé. Il m'a poursuivi avant de revenir sur ses pas pour s'attaquer à ma femme ; et la conduire dans un lieu que j'ignorais ». Désemparé, « Tiz » comme l'appellent ses amis, alerte ses beaux-parents, avant de d'aller à la recherche du lascar. Les recherches seront vite interrompues du fait de l'obscurité qui règne sur la localité. A minuit et demi, les éléments de la police de Yeumbeul sont à leur tour alertés. Pendant ce temps, le preneur d'otage est identifié sur le nom de Sada Camara. Grâce aux témoignages recueillis, la dame Aïda Ngom est retrouvée près d'une vaste cuvette d'eau située aux alentours d'Asecna, près des filaos du quartier. Et selon les explications de la victime, dans sa déposition à la police, « il m'a éclairé le visage avec une allumette, et m'a proposé de coucher avec lui. J'ai refusé, et il m'a dit que dans ce cas, il va m'égorger. Néanmoins, j'ai maintenu mon refus de m'offrir à lui. Alors il m'a basculé à terre, et m'a violée avant de me libérer ». Au commissariat de police où Aïda a fait sa déposition, on envoie sur les lieux les éléments qui n'ont pu saisir le violeur. En fait, il a pris ses jambes à son cou dès qu'il aperçu les policiers. Ces derniers s'en vont perquisitionner la chambre du malfaiteur, et y ont découvert deux vidéos, des DVD, des appareils cellulaires, des machettes, des magnétophones et également 20 cornets de chanvre indien dans une caféière. Le butin du violeur doublé d'un agresseur est saisi par la police. Toutes ces opérations se sont déroulées dans la même nuit du jeudi au vendredi. Le pauvre Sada retourne alors chez lui, croyant qu'il n'a pas été reconnu, et que son domicile n'a pas été localisé. Mais une fois dans son domicile, il constate que sa chambre a été fouillée, et que du matériel manquait. Ne pouvant pas supporter cet état de fait, le malfaiteur se présente spontanément à la police ; pour, enfin, reconnaître les faits, et se constituer prisonnier. Il justifie son acte du fait qu'il était ivre, avant de demander pardon. Sada Camara, âgé de 40 ans, célibataire, et sans enfants, a été placé sous mandat de dépôt et déféré le vendredi dernier.
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