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COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES SUR AÏCHA BA : El Hadji Diouf fixé sur son sort le 17 janvier

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COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES SUR AÏCHA BA : El Hadji Diouf fixé sur son sort le 17 janvier

Habillé d’un costume sombre, boucle d’oreille à l’oreille, El Hadji Ousseynou Diouf a tenu d’abord à présenter hier au tribunal ses excuses pour son absence à la première audience. C’était devant un public loin de celui des grands jours que l’on connaît au Bloc des Madeleines. Il y a eu moins de monde qu’on ne le craignait, et c’est dans une atmosphère de totale sérénité que le procès s’est déroulé. El Hadji décontracté, entouré de sa garde rapprochée et la dame Aïcha Bâ, également venue avec ses proches dont certains font partie des nombreux témoins. Mbacké Seck de la Fédération de football était également présent.

Tout est parti de la nuit du 4 au 5 juillet 2005, au dancing du Casino du Cap-Vert où, vers les coups de 3 heures du matin, Aïcha Bâ, l’ex-épouse de Khalilou Fadiga et ses amis débarquent. A entendre la dame raconter les faits, El Hadji, une fois au courant de leur présence, aurait accaparé le micro pour se transformer en rappeur et faire des dédicaces à son ex-époux Fadiga, avant de la traiter de Guinéenne. « Rentrez chez vous, vous n’êtes pas chez vous ici », leur aurait-il lancé. El Hadji Diouf, toujours selon la version de la plaignante, serait allé même jusqu’à l’arroser d’une coupe de champagne sur la piste, entouré de ses gardes du corps.

Les choses auraient pris une autre tournure lorsque, revenant des toilettes, le footballeur se serait mis au travers de son chemin. « Il m’a bloqué, je le tapote pour qu’il me cède le passage. Mais il m’envoya une gifle qui m’a fait tomber », ajoute-t-elle. « Lorsque ma tante et ma sœur ont voulu intervenir, ils les ont rouées de coups », dit-elle. Et selon ses déclarations, le point de chute serait le bar, ce qui a aggravé son choc. Il s’en est suivi un vacarme et, dans le désordre, elle a été piétinée avant de retrouver ses esprits. Pour mettre fin au charivari, il a fallu vider les lieux. Même les bouteilles auraient volé cette nuit. Quelques heures plus tard, Aïcha s’est munie d’un certificat médical avec une interruption temporaire de travail de 25 jours pour des nausées et vertiges depuis le matin, des douleurs oculaires du côté gauche, etc. Bref, un coup mal-en-point, selon le médecin.

Bombe asphyxiante

Cette version diffère en plusieurs points de celle servie par le joueur. « Je discutais avec mes amis lorsque Aïcha Bâ, à son retour des toilettes, m’a jeté des mots. Je n’ai rien dit, mais j’ai senti quelqu’un me toucher par derrière, je me suis retourné et je l’ai vue. Je lui ai demandé de me laisser tranquille. Je l’ai alors poussée et elle a voulu sortir de son sac une bombe (asphyxiante, ndlr) pour m’en asperger. Mes gardes et la sécurité m’ont demandé de sortir », explique El Hadji Diouf. Une fois dehors, le « Lion » ne tarde pas à revenir sur les lieux, mais en passant par une autre porte. Dans quel but ? Il était, selon ses dires, revenu parler à un certain Cheikh Bâ qui lui en voulait. Ce dernier, ajoute-t-il, est le patron de « Mœurs », qui a eu un moment des relations difficiles avec le joueur. Et une fois dehors, on lui aurait dit que c’est ce dernier qui est à l’origine du boucan.

Pourquoi chercher à tout prix à revenir discuter quand on a l’esprit surchauffé, lui demande le procureur. Etait-il revenu pour en découdre avec cet homme accompagné de la sœur de Aïcha et qui se trouve être l’ex-petite amie de l’attaquant ? « Je suis revenu pour savoir qui est Cheikh Bâ dont on me parle pour savoir ce qu’il a contre moi. C’était le patron de « Frasques » et il a dit des choses sur moi », rétorque le prévenu. Quid de la bouteille qu’il aurait jetée et qui aurait atterri sur le mur ? El Hadji Diouf a également nié cela. A son avis, le nœud du problème se trouvait ailleurs.

Il faut dire qu’entre Aïcha Bâ et El Hadji Diouf, c’est une vieille histoire bien partie, mais qui a mal fini. Et ce dernier n’a pas été avare en révélations touchant la vie privée de la partie civile. « Elle était l’une de mes meilleures amies, c’est moi qui l’ai présenté Fadiga. Le fond du problème, c’est qu’elle croit que si c’est fini entre elle et Fadiga, c’est à cause de moi. Je n’ai jamais dit à Kali de la laisser, sinon de faire attention, qu’il y a des choses qui se disent au Sénégal » sur son ex-épouse.

Révélations

Diouf a mis les pieds dans le plat en avançant que la fille n’était pas fidèle à son pote. « La femme de Japhet Ndoram (footballeur d’origine tchadienne) a appelé Fadiga pour lui demander de dire à sa femme de laisser son mari tranquille. Elle est même sortie avec Diao », affirme-t-il.

Evidemment, ces révélations n’ont pas plu à Aïcha Bâ, « je suis étonnée, je ne savais pas qu’il a ce don de mentir, je suis choquée. Je n’ai pas porté plainte parce que c’est El Hadji Diouf, mais j’ai été agressée », ajoute-t-elle, tout en insistant sur sa solitude durant toute sa grossesse, loin de son ex-mari. Diouf a-t-il voulu se faire l’avocat de son ami, comme le soutient la partie civile ? En tout cas, il a surpris tout le monde en assumant son... arrogance. « Ce qui dérange les gens, c’est mon arrogance », lance-t-il, à la grande surprise de certains. Devant ce choc des versions des deux parties, seuls les témoins pouvaient apporter la lumière.

Le premier, Ousmane Diouf, a pourtant déclaré n’avoir pas vu Aïcha Bâ par terre. Mais il a soutenu qu’elle avait sorti une bombe asphyxiante et aurait aussi, tout comme El Hadji Diouf, balancé des bouteilles. « Après qu’ils aient été séparés, poursuit le témoin, Aïcha Bâ était bien portante et discutait avec les siens ». Le réceptionniste Boubacar Konté dira presque la même chose, mais cette fois, c’est Aïcha, en route vers les toilettes, qui aurait proféré des mots déplaisants à l’endroit de Diouf qu’elle a heurté à son retour. Ce dernier se limitant à la repousser.

La tante de la partie civile, Tako Camara, a ramé à contre-courant en accréditant la thèse de la gifle. Elle même aurait été agressée jusqu’à évanouissement et, à son réveil, elle avait mal au bras. Une autre zone d’ombre, c’est le certificat médical délivré à l’hôpital Le Dantec. Il a paru bizarre à la défense que le médecin fasse état de nausées et vertiges depuis le matin alors qu’il a consulté la patiente à 15 heures passées. Et puis, le technicien biologiste El Hadji Amadou Thiam est venu faire planer le doute sur le sérieux du certificat médical. Aïcha Bâ et sa tante, par l’entremise d’un ami, se seraient présentées sur son lieu de travail pour obtenir le fameux document médical.

« Aïcha Bâ m’a dit qu’un boutiquier de son coin de Yoff lui a donné un coup au cou, elle a proposé un prix et l’on est allé aux urgences médicales » où elle devait se faire consulter par un médecin, raconte-t-il. « C’est la première fois que je vois » le technicien biologiste, renchérit Aïcha Bâ. Où se situe la vérité ? Pour Me Doudou Ndoye de la partie civile, il n’y a pas de doute, ce témoin, qui s’est constitué tout seul, est « un homme manipulé ». Si Aïcha Bâ était très souffrante, allait-elle pouvoir, le lendemain, se rendre à la boîte de nuit « La Chaumière », une minerve au cou ? Autant de questions à élucider.

Pour Me Doudou Ndoye de la partie civile, sa cliente est libre d’aller danser le lendemain, »ce n’est pas parce que l’on est blessé que l’on ne fait pas ses activités », dit-il. El Hadji Diouf, estime l’avocat, a érigé le mensonge en système de défense. « Comment sa thèse peut résister à la bonne foi ? Le simple fait de toucher Aïcha Bâ aurait-il pu faire venir tout le monde et justifier qu’on sorte El Hadji Diouf. Il y avait une pagaille. Si El Hadji Diouf et ses hommes n’étaient pas agressifs, pour quelle raison devrait-on utiliser la force pour les faire sortir », se demande l’avocat. C’est sûr, estime-t-il, la vedette est revenue dans la boîte, sachant que sa cliente était à l’intérieur avec Cheikh Bâ.

Il y a eu manifestement un délit de coups et blessures volontaires ou une violence volontaire. Quid du certificat médical dénigré ? « Il faut en donner la preuve puisque le témoin est suborné », ajoute Me Ndoye avant de demander une « sanction sévère, symbolique, qui lui serve de leçon », mais lui permettant de partir libre à la Can. Pour les dommages et intérêts, la partie civile a demandé la somme de trois millions de francs Cfa.

« Il y a eu contact physique et le reste en est la conséquence. Une bousculade ne peut pas créer un désordre dans une boîte. Il y a eu bagarre et Diouf a jeté des bouteilles », estime le procureur de la République. « Il faut, a-t-il ajouté à l’endroit du sociétaire de Bolton, avoir le courage de reconnaître sa faute ». Le prévenu n’étant pas dans une situation de récidive, le Parquet a demandé de lui permettre de se rectifier et a sollicité une peine d’avertissement de trois mois.

Coup monté ?

« Le ministère public nous a servi tout sauf des preuves », riposte Me Pape Sène de la défense. La défense, composée aussi de Mes Antoine Mbengue, Dior Diagne et Demba Ciré Bathily a axé sa stratégie sur le caractère faux du certificat médical, étayé en cela par les constatations critiques d’un autre médecin orthopédiste. « Sans blessures, il ne peut pas y avoir de coups », lance Me Sène. Il fallait, de l’avis de Me Mbengue, apporter la matérialité des faits et leur imputabilité au lieu de créer une histoire d’injures pour corser la note. « Aucune personne, à part Tako, n’a vu El Hadji Diouf lever la main sur Aïcha », fait remarquer Me Diagne. Me Bathily voit dans cette affaire un coup monté contre son client victime de sa célébrité. Dans le même élan, la défense a sollicité la relaxe pure et simple. Le tribunal a préféré mettre l’affaire en délibéré pour le 17 janvier prochain. A trois jours de la Can.



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