Cour d'assises de Dakar : La prison à vie pour le meurtrier du couple Mbengue

Le double assassinat a été commis suite à une banale altercation entre l'accusé et ses victimes. En effet, l'incident fatal est survenu après que les enfants des victimes, de retour du puits, ont versé, par mégarde, de l'eau devant le domicile du bourreau de leurs parents. Ce dernier, n'ayant pas apprécié le fait, s’est rendu chez ces derniers et s'en est pris à eux verbalement. Sous l'emprise de la colère, il passe à l'acte en sortant un couteau au cours de la dispute. Khaly Guèye va en asséner des coups mortels à ses protagonistes qui finiront par rendre l'âme. Momar Mbengue a été atteint au niveau du cœur, tandis que son épouse Aïda Diop, qui venait à sa rescousse, a été poignardé au bas ventre et au dos.

La voix rauque, à peine audible, habillé d’un boubou traditionnel de couleur blanche, la taille élancée, la tête rasée, le teint noir, Khaly Guèye affirme, sans détours, être l'assassin du couple Mbengue. Revenant sur les circonstances qui entourent la mort des pauvres victimes, l'accusé (qui fondait en larmes) avoue avoir porté les coups mortels à ses victimes qui l'accusaient d'être un sorcier et qui, auparavant, l'avaient blessé avec un coupe-coupe. Une raclée qui a alors valu la fracture de son doigt. Cependant, Khaly Guèye plaide la légitime défense. Il affirme ainsi que le défunt Momar Mbengue s'était rué vers lui dans l'optique de lui asséner des coups de coupe-coupe dont il réussira à déjouer la tentative.

Les trois témoins ayant défilé à la barre de la Cour d'assises de Dakar ont chargé l'accusé dont la sérénité a caractérisé son passage au prétoire qui aura duré sept tours d'horloge.

Les héritiers du couple Mbengue, avec, notamment, leur fille Ndella Mbengue qui ne s'est pas abstenue de verser de chaudes larmes ne réclament que justice pour leurs parents froidement exécutés par un voisin dépeint comme taciturne parce que ne s'intéressant pas à ce qui se passe autour de lui et ne répondant pas, non plus, aux salutations de ses voisins.

Le quinquagénaire Khaly Guèye qui vient de boucler neuf longues années de détention préventive à la Maison d'arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss a, ainsi, été sévèrement sanctionné parce qu’il devra vivre, le restant de sa vie, en prison.