ENLÈVEMENT, SÉQUESTRATION, VIOL SUR UNE DESEQUILIBREE : Il héberge une malade mentale et la traite comme une... épouse

Assurément, le démon de midi semble bien installer ses quartiers à Thiès et ses environs. Les histoires de viol et de pédophilie y font florès depuis un certain temps. Ceci en dépit des peines très sévères infligées aux fautifs. Cette fois, un agent de l’hôpital Saint Jean de Dieu de Thiès a été placé sous mandat de dépôt pour enlèvement, séquestration et viol commis sur une déficiente mentale de 32 ans.

De prime abord, Seynabou Ndiaye paraît être comme toutes les autres filles, rien ne laisse soupçonner qu’elle ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Mais, dit-on, elle est parfois sujette à des problèmes psychiques la poussant le plus souvent à avoir des comportements anormaux. Il lui arrive de quitter le domicile familial pour passer tout son temps à folâtrer comme un papillon.

La fois passée, elle sortit de chez elle sans réapparaître alors que sa génitrice était clouée dans son lit d’hôpital. Seynabou, au cours de ses sorties, a eu à faire la connaissance de Mathieu, un bonhomme dont l’âge frise la cinquantaine.

Ce dernier revenait de l’hôpital et rentrait chez lui à Thialy. Après quelques salamalecs, la fille lui demanda de l’argent pour prendre un taxi. Selon le manœuvre, c’était tout juste pour lui permettre de rentrer chez elle, précisément au quartier Mbour I.

« N’y voyant aucun inconvénient, je lui ai demandé de me tenir compagnie jusqu’à la maison. Ensuite, je lui ai remis de l’argent », explique-t-il. Dans ses déclarations au commissariat, Mathieu précise que la fille est revenue une seconde fois pour lui rendre visite. Voulant savoir l’objet de ce déplacement à Thialy, Seynabou Ndiaye lui aurait dit que c’était tout juste pour le remercier. Seulement, au lieu de prendre congé de lui, la fille lui aurait demandé de l’héberger chez ses parents. « J’ai répondu par l’affirmative. Et depuis lors, elle vit sous le gîte et le couvert de ma famille qui l’a adoptée comme sa propre fille », poursuit Mathieu qui déclare n’avoir même pas pensé à connaître le domicile de Seynabou. Une fois mise au parfum de la présence de sa fille à Thialy, la dame Fanta Diop fit des investigations.

Elle tomba sur sa fille en train de s’occuper de la vaisselle. Priée de s’expliquer sur les raisons qui l’ont conduite dans cette maison, Seynabou Ndiaye indique avoir été hébergée par une âme charitable qui n’est autre que Mathieu, parti au boulot. Elle enfonça le clou pour dire que depuis lors, elle vit avec ce dernier qui la traite comme si elle était son épouse.

« A chaque fois que je décide de rentrer, il remet ça et me demande de patienter », déclare-elle à sa maman qui repart en pleurs pour déposer sa plainte chez les limiers du commissariat central.

Mis aux arrêts, Mathieu a reconnu devant les policiers les faits qui lui sont reprochés, sauf les délits d’enlèvement et de séquestration. Pour convaincre les policiers, Mathieu affirme que le jour de la Korité, son logeur lui a remis un billet pour aller passer cette fête au sein de la cellule familiale. Seynabou Ndiaye était revenue dans l’après-midi en lui présentant un bon plat que lui aurait offert sa maman. Mathieu a voulu faire croire que lui et Seynabou se comprenaient comme larrons en foire et que la mère de la fille était bien au courant de leurs relations amoureuses, ainsi que sa petite sœur.

« J’ai toujours subvenu aux besoins de sa maman et de sa sœur qui passait me voir de temps en temps », ajoute-t-il avant de balayer d’un revers de main la déclaration de Fanta Diop, la mère de la fille. A en croire Mathieu Ndione, c’est une cabale bien orchestrée par cette dernière qui savait pertinemment que sa fille était bien vivante et bien entretenue au sein de la famille Ndione.

S’agissant de l’état mental de Seynabou Ndiaye, le mis en cause persiste et signe que celle-ci se porte bien et que depuis qu’ils sont ensemble, Seynabou a toujours raisonné comme une personne saine d’esprit. Il précise que tous les deux avaient pris la décision ferme de convoler en justes noces.

Il ne restait plus que l’assentiment de la dame Fanta Diop. Il est bien vrai que la bonne dame, à cause de la forte pression exercée sur elle par les parents de Mathieu et par certaines connaissances, a retiré entre-temps sa plainte. D’ailleurs, elle dit l’avoir fait sans réfléchir parce que pensant que sa fille était tombée enceinte des œuvres de Mathieu et que la prison ne ferait qu’envenimer la situation. En dépit de toutes ces allégations, le mis en cause a été envoyé à la Maison d’arrêt et de correction en attendant sa comparution prochaine au tribunal.