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Enquête sur une nouvelle forme d'esclavage sexuel sur le net: Comment la police a démantelé un réseau qui vendait des Sénégalaises à 100 Euros/l'heure. .

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Enquête sur une nouvelle forme d'esclavage sexuel sur le net: Comment la police a démantelé un réseau qui vendait des Sénégalaises à 100 Euros/l'heure. .
Des jeunes filles sénégalaises, sous le couvert de massages, sont recrutées et livrées à la prostitution. Ensuite, des annonces passent tous les jours sur le net pour les vendre aux touristes, à la recherche des trois S : «sea, sun, sex». De Dakar à Saly Portudal, elles sont vendues à 100 Euros l'heure comme de vulgaires esclaves. Informée de l'existence de ce réseau, la police mettra tous les moyens pour le neutraliser. L'Observateur a suivi l'enquête pas à pas. Vendredi 28 avril. Nous sommes à la rédaction centrale. Faisant la revue des messages envoyés à L'Obs.

Un journaliste de la rédaction attire notre attention. Il nous présente la copie d'une annonce qui se trouve sur le net. Sur le site de Sénéweb, dans la rubrique annonces, il est écrit : «vous cherchez une fille, un garçon… Plus de 30 belles jeunes filles à votre disposition… Appelez le 598 97 48 tsi, Téranga Sénégal internationale». L'adresse de cette société se trouverait aux Almadies. Surpris et choqués par cette information, une réunion extraordinaire s'est tenue dans les locaux de la rédaction de L'Obs.

«Il faut enquêter sur cette affaire», décide le directeur de publication. Les journalistes se réunissent et, à l'unanimité, acceptent le principe. Mais pour ce faire, «il faut collaborer avec la police, au cas où…». Informée, la police donne son accord. Elle met la Sûreté urbaine sur l'affaire. Un premier appel sera effectué le 01 mai vers 19 heures. Un interlocuteur au bout du fil. Un agent de renseignements de la police se faisant passer pour un vacancier au Sénégal, passe une commande. «c'est pour combien de temps ?» lui demande-t-on ? L'agent répond : «j'en ai besoin pour 48 heures».

L'interlocuteur lui déclare : «C'est 100 Euros. Je vous enverrai la fille à l'adresse que vous aurez indiquée. Et, si elle ne vous plait pas, vous nous rappelez, on la change». L'agent qui était dans les locaux de L'Obs, accepte. Mais il renonce, arguant qu'il avait commandé une fille de teint clair, une peule de préférence. On lui a répondu que «la seule fille disponible actuellement est de teint noir». Après une nouvelle réunion, l'opération pour piéger le proxénète est reportée. La police envoie une fille Le 02 mai, dans les locaux de la Sûreté Urbaine, le commissaire Bâ essaie une dernière fois d'enter en contact avec ce dernier. IL fait faux-bond.

Et se fera passer pour un Bâol-Baol qui ne comprend rien au Français. En Ouolof, il dira être à Touba et prétend ne rien comprendre aux élucubrations du policier. Le commissaire croit se tromper. N'empêche, du premier étage du commissariat central, sur instruction des autorités policières, il décide de poursuivre la filature. Cette fois-ci, c'est une femme policier qui entre en jeu. Elle contacte le proxénète et lui fait part de sa volonté d'intégrer l'Agence. L'interlocuteur la corrige. «C'est un club». Un rendez-vous pour le casting est pris pour le lendemain, à la pâtisserie Les Ambassades, au point E. Dans la conversation, un homme, ensuite une fille tenteront d'expliquer «le travail» au policier. La fille, mise en confiance, dira que « c'est avec des touristes et de hautes personnalités, des patrons, qu'elles partent pour des heures de rêve et de sexe». «On part à Saly, sur la Petite Côte, lui dira-t-elle». « Sont-ils gentils » ? demande le policier. «Ils sont gentils» lui dira son interlocutrice. Le policier joue le jeu. Elle rassure ses futurs patrons pour mousser un peu. Elle n'a pas froid aux yeux et elle voudrait faire des rencontres avec des hommes blancs. A partir de ce moment, les agents recruteurs pensent tenir une nouvelle recrue.

Le dernier rendez-vous Le lendemain. Mercredi 03 mai 2006. Il est 14 heures. Après avoir peaufiné une stratégie pour démanteler le réseau, la police rappelle le proxénète, pour confirmer le rendez-vous. Au lieu des Ambassades, c'est le complexe Yacine, à Scat-Urbam qui servira de lieu de rencontre. Le rendez-vous est pour dix-neuf heures. Situation urgente, mesure urgente. La police est mobile, elle change l'emplacement de son dispositif. Le commissaire Bâ envoie ses hommes en reconnaissance. La zone est quadrillée. Le point E aussi, au cas où, à la dernière minute, les ordres devaient changer. Comme promis, le policier, une femme, entre en jeu. Elle arrive, compose le numéro. Après avoir parlé à une dame, un jeune homme vient à sa rencontre. Habillé en jeans et baskets au pied, il avait un Tee-shirt noir. Il portait, au cou une longue chaîne en argent. Après les accolades, il invite le policier, une femme, dans le fast-Food Alliance situé en face du complexe Yacine. Un massage complet L'entretien commence autour de bouteilles de boissons.

Le proxénète se sentant en confiance, se trahit. Il parle de lui. Croyant avoir sous sa main une fille qui cherche à faire partie de son club, il révélera être revenu d'Europe pour créer cette structure. Masseur professionnel, il aurait quitté l'Europe après y avoir subi toutes formes d'humiliations. Comme il avait des amis, des Blancs qui cherchent des compagnons de plaisir, il a décidé de créer cette agence. Mais, dira-t-il, « je suis dans d'autre choses. Je suis masseur professionnel et je trouve des filles pour des ministres et des patrons qui préfèrent la discrétion». Une heure plus tard. Il est 20 heures 30. le fast-Food est presque vide. Les passants, sans y prêter attention, se bousculent dans la rue pour vaquer à leurs occupations. L'ambiance est normale. Les jeunes dames après avoir refait leur beauté au complexe Yacine, défilent et échangent des accolades. Soudain, faisant irruption dans le Fast-Food, des éléments de la Sûreté Urbaine interviennent. Ils crient : « Police, montrez vos papiers ». Le proxénète se lève. Il est maintenu assis. Il fait remarquer sa surprise.

« Que se passe-t-il ? Ce n'est pas possible ! C'est écœurant». Ébahie, sa collaboratrice ne trouve pas de mots. Ils sont interpellés. L'homme se débat, se rebelle. Les policiers lui passent une paire de menottes aux poignets. Le Fast-Food est évacué. À bord d'une voiture de police, la fille craque tout de suite. Elle commencera à donner les noms des complices. Identifié, grâce à sa carte nationale d'identité, le proxénète se nomme Djibril Racine Mbaye. Sa complice et collaboratrice, se nomme Fatoumata Mamadou Diallo. Ils se trouvent actuellement dans les locaux du commissariat central. Lors de leur interpellation, un album a été saisi.

Et, dans celui-ci se trouvent une centaine de photos de jeune filles que le gars proposait aux touristes. Les unes plus belles que les autres. L'opération continue, pour mettre la main sur tous les complices.




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