ESCROQUERIE AU VISA : Un « Modou-modou » traîné à la barre par une « Fatou-fatou »

Boubacar Sow, un modou-modou vivant en Espagne, marié et père de famille a été attrait, hier, à la barre du tribunal de Dakar pour escroquerie au visa par la dame Astou Diao, une «Fatou-fatou» établie dans le même pays. Le tribunal des flagrants délits ayant tenu en compte la plaidoirie de la défense et la réquisition du parquet a condamné le prévenu à une peine de 6 mois assortie du sursis.Dans cette histoire, il faut dire que tout a commencé en 2007, année où Boubacar Sow a fait la rencontre en Espagne de Astou Diao. Cette dernière, veuve de son état, est mère d’un fils unique resté au Sénégal du nom d’Abdou Lahad Ndiaye, qui a hérité de 4 millions de francs Cfa. Animée ainsi de la volonté d’avoir à ses côtés son enfant, elle s’est vu proposer les services du sieur Sow qui lui a suggéré une stratégie pouvant lui faire bénéficier un regroupement familial.

Un soutien pas du tout gratuit pour le sieur Sow qui réclame 2,5 millions de francs Cfa pour ses services. Ce qu’a accepté sans hésitation la victime qui est coiffeuse en Espagne. Le marché conclu, le montant est, selon la dame, versé en plusieurs tranches, juste après qu’elle est mise en rapport avec un certain Mboup qui devait se charger des formalités. Mais avant cela, ajoute la dame, il fallait trouver un faux certificat de mariage attestant que le prévenu est bien le père de A. L. Ndiaye, afin de répondre aux conditions d’un regroupement familial en Espagne. Tout se passe bien, sauf qu’en dernier lieu, le service Espagnol chargé de délivrer le visa à Lahat rejette la demande pour avoir constaté que le revenu du sieur Sow était insuffisant pour prendre en charge «son fils». Et comme le prévenu avait déjà utilisé la somme à des fins personnelles, il a préféré mentir à Astou Diao en lui faisant croire que son fils a décroché le visa.

Contente de la nouvelle, la victime ne se rendra compte de la réalité que 3 mois après. Suffisant pour qu’elle porte plainte contre le mis en cause. Mais cette version de l’histoire a été contestée par le prévenu qui a nié en bloc en donnant une autre explication. Selon lui, la dame Astou Diao était follement amoureuse de lui et ils vivaient en concubinage en Espagne. Il lui avait promis de l’épouser pour qu’elle devienne sa seconde épouse. Et que c’est juste parce qu’il lui a tourné le dos pour avoir tout raconté à sa première femme, bien présente à l’audience, que la plaignante l’a traîné à la barre.

Le sieur Sow de rejeter même les arguments de la dame sur le montant a lui versé pour déclarer ainsi n’avoir reçu que 300 000 francs Cfa, et reconnaître que la demande de visa avait été rejetée. La partie civile a réclamé la somme de 3,5 millions de francs Cfa à titre de dédommagement. Mais le tribunal a condamné le prévenu à 6 mois avec sursis et 2 millions de francs Cfa à payer à la victime.