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FIN DE LA DEUXIEME SESSION DE LA COUR D’ASSISES : Le lutteur Boy Sèye giflé par Saliou Diouf condamné à perpétuité

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FIN DE LA DEUXIEME SESSION DE LA COUR D’ASSISES : Le lutteur Boy Sèye giflé par Saliou Diouf condamné à perpétuité

Décidément, Pape Abdoulaye Fall, alias Palaye, est un dur à cuir, qui a réussi la triste prouesse de revenir, une deuxième fois, devant la Cour des Assises en sa dernière séance d’audience. Les faits, cette fois-ci, remontent au 23 Novembre 2001. Ce jour, les éléments de la brigade de Gendarmerie de Thiaroye sont informés d’un vol avec usage d’arme à feu, qui venait d’être perpétré dans la boutique de Matar Fall grièvement blessé, lors du cambriolage. Arrivés sur les lieux, ils découvrent, derrière le comptoir, trois douilles de 9 mm, à côté du cadavre du boutiquier. Le certificat de genre de mort fait état d’une plaie cutanée pénétrante avec lésion viscérale et hémorragie interne et externe. De même, courant décembre 2001, les éléments du Commissariat de police des Parcelles Assainies, saisis de plusieurs plaintes pour vols réussissent d’abord à interpeller Mamadou Mbaye, puis Saliou Diouf, et enfin Palaye. Qui était parvenu, une première fois, à s’enfuir, après des échanges nourris de coups de feu avec les policiers. La perquisition effectuée au domicile de Saliou Diouf a permis  d’y découvrir un pistolet de fabrication artisanale, un pistolet à Barillet, une pique de spadon, deux coupe-coupes dont un taché de sang…

Le lutteur Boy Seye : «j’ai détalé comme un lapin, quand j’ai vu les agresseurs»

Informés de l’arrestation, les frères du boutiquier, Modou Mbery Sèye, alias Boy Seye (le célèbre lutteur) et Abdou Fall identifient formellement les accusés qui, audacieusement, étaient sur les lieux du crime, quelques jours plus tard, pour emporter la recette du jour estimée à 150.000 F Cfa. Au cours des débats d’enquête de personnalité et de réquisition, l’audition de Boy Seye a été un moment fort de détente dans l’ambiance lugubre d’analyse de faits criminels, avec son cortège de détails morbides. Même s’il est de mauvais ton de se payer un intervalle de chahut en ces périodes de rappel de la mémoire d’un mort, il faut reconnaître qu’il était difficile hier de ne pas se taper un rire en coin, devant l’aisance déconcertante, avec laquelle Boy Seye a narré les péripéties de sa rencontre avec les agresseurs, lors de leur second passage, où il tenait la boutique en remplacement de son défunt cousin. «Lorsqu’ils ont défoncé la porte et que j’ai réalisé que c’était le fait d’agresseurs, je me  suis précipitamment replié dans la chambre contiguë, pour m’y barricader. Je tremblais de peur». A la question de l’avocat de la défense de savoir s’il reconnaissait un des agresseurs, il répond, avec de grands gestes d’énervement et d’agacement, vociférant à l’endroit de ce dernier : «Vous croyez que j’aurais pu observer et reconnaître des gens qui me foutaient une trouille bleue et qui m’ont fait trembler de terreur ? », s’interroge-t-il. Et d’ajouter : «Tout ce que j’ai eu à faire, c’est de détaler comme un lapin, pour sauver ma peau». Cette dernière phrase déclamée dans le ton de la résignation, a interloqué tout le monde et un rire contenu dérida les faciès sombres de l’auditoire. Derrière le masque de la témérité, Boy Seye fait comprendre que ce n’est que dans les limites rassurantes d’une arène ceinturée de policiers bardés de  matraques pour le protéger des…agressifs…qu’il savait faire montre de caractère intrépide et coriace. C’en était émouvant de franchise.

Le Tribunal sévit, sans pitié

L’Avocat général, demande alors la perpétuité pour Palaye, Saliou Diouf et Mamadou Mbaye, les travaux publics à perpétuité, ainsi que Dieynaba Diallo et Karim Ndoye, à une condamnation par contumace.

La défense a fustigé l’idée d’un crime impossible que, pourtant, avec l’invitation du parquet, le juge risquait de juger. Expliquant que les réquisitions du parquet ne sont basées que sur les déclarations reprises dans le dossier, sans aucune preuve.

Condamné à la perpétuité et même menotté, Saliou Diouf gifle le lutteur Boy Seye qui se barricade au Tribunal

Toutefois, la Cour a condamné aux travaux forcés à perpétuité Palaye, Saliou Diouf (il sautera à la gorge de Boy Seye, qui décidément a passé un sale quart d’heure, lors du procès) et Mamadou Mbaye, 20 ans de travaux forcés par contumance à Dieynaba Diallo, dont on dit qu’elle s’est mariée et a rejoint son mari en Guinée, et Karim Ndoye, tous deux pour recel de criminel. Siradiou Diallo, qui a déjà purgé une peine de trois ans et qui s’est retrouvé dans le procès on ne sait trop comment, a bénéficié d’un acquittement. A la fin des travaux de la Cour, Boy Seye et les membres étaient toujours barricadés dans les locaux du Tribunal, craignant les menaces à peine voilées des sympathisants de la bande.



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