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INFANTICIDE A LA SICAP BAOBABS : Pithiote étouffe son bébé avec le cordon ombilical et prend 5 ans

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INFANTICIDE A LA SICAP BAOBABS : Pithiote étouffe son bébé avec le cordon ombilical et prend 5 ans

La troisième grossesse aura été de trop pour Fatou Sarr dite Pithiote. Pour avoir tué son bébé afin d’échapper à la risée, elle a été condamnée à cinq ans de travaux forcés.

DAKAR - Sur un ton posé, la dame Fatou Sarr n’a pas réussi à convaincre la Cour d’assises de Dakar sur le sort final du fruit de sa relation avec Modou Guèye. Vieille seulement de 38 ans, on lui donnerait un âge beaucoup plus avancé. Usée par son séjour carcéral ? Lessivée par une rude vie d’éboueuse au misérable salaire de 35.000 francs qu’elle partageait avec sa mère ? Cette femme au teint noir, appelée affectueusement Pithiote dans son quartier de Sicap Baobabs, n’a jamais connu le bonheur du mariage, mais elle s’est retrouvée avec deux enfants dont l’aîné, qui vit chez son père, est âgé aujourd’hui de 18 ans et le cadet de quatre ans. Un autre enfant allait agrandir sa « petite » famille si elle ne craignait pas d’être la « risée » des siens et du quartier.

Enceinte des œuvres de Modou Guèye, le père de son deuxième enfant, selon ses dires, Pithiote commit l’erreur de tenir compte des pesanteurs sociales impitoyables pour une porteuse de grossesse hors mariage. Le dessein d’attenter à la vie du bébé bien mûri, elle porta dans le plus grand secret sa grossesse, à l’insu de sa propre mère et prit le risque de ne subir aucune visite prénatale. L’enfant vint au monde le 5 février 2004, mais cette mère malgré elle, qui ne lui souhaitait pas la bienvenue, préféra le supprimer et mettre le cadavre dans un seau servant de poubelle qu’elle déposa sur un dépotoir d’ordures à la Sicap Baobabs. Pendant que les policiers enquêteurs se posaient des questions, une information anonyme balança le nom de Fatou Sarr. Interpellée, elle reconnut sans ambages les faits et retraça aux policiers le film de la mise à mort d’un innocent bébé de sexe féminin, venu au monde dans un endroit désert, loin des regards indiscrets. Après l’accouchement, disait-elle, elle avait tiré sur le cordon ombilical enroulé au cou de l’enfant jusqu’à ce qu’il meure.

Devant le juge d’instruction, « Pithiote », certainement consciente de la gravité des faits, changea de version en soutenant que l’enfant, une fois expulsé, était tombé par terre. Une chute qui lui aurait été fatale. Devant la barre de la Cour d’assises de Dakar où elle répondait du crime d’infanticide, Fatou Sarr a essayé, avec un mince espoir, de faire prospérer sa dernière version. Revenant sur les faits, elle révèle que c’est de retour du travail, à 13 heures, que les premières douleurs annonciatrices d’un accouchement se firent sentir. Alors qu’elle était déterminée, ce jour-là, à aller d’abord chez Marie Badji, une amie de sa mère, pour lui faire part de sa grossesse jusqu’ici tenue secrète. A charge pour celle-ci de s’en ouvrir à sa mère. Devant la persistance des douleurs, elle se retira derrière les garages de mécanicien pour accoucher, debout. Et c’est dans cette position que l’enfant tomba par terre et perdit la vie. Elle l’enveloppa dans un morceau de tissu, rentra avec un pagne taché de sang. Elle a même nié s’être débarrassée du cadavre, soutenant qu’à son réveil, tout avait disparu. Une version qui a laissé dubitatif le président Demba Kandji. Etant mère à deux reprises, pourquoi n’a-t-elle pas décrypté tôt les signes avant-coureurs de l’accouchement ? Et comment a-t-elle fait pour ne pas attirer l’attention des passants avec son pagne sanglant ?

Pour l’avocat général, il n’y a aucun doute, l’accusée a mis au monde un enfant vivant qu’elle a tué. Par conséquent, l’avocat général a requis une peine de dix ans de travaux forcés. Trouvant la faille dans le certificat de genre de mort qui, à propos du décès de l’enfant, fait état de cause indéterminée, maître Demba Ciré Bathily de la défense estime que le dossier de sa cliente n’apporte pas de réponse à l’infanticide. D’autant plus qu’aucune reconstitution des faits n’a été tentée. L’avocat, après avoir douté du travail de la police, a sollicité l’acquittement de Pithiote. Idem pour maître Ndèye Ndack Lèye qui rappelle l’absence d’élément de preuve étayant l’infanticide. Mais la Cour a reconnu Fatou Sarr coupable du crime d’infanticide et l’a condamnée à cinq ans de travaux forcés. Sous mandat de dépôt depuis le 13 février 2004, elle a déjà purgé une grande partie de sa peine.



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