La ville de Matam a vécu hier l'une de ses plus chaudes matinées. En effet, une grève des commerçants a finalement conduit à la catastrophe. Elle résulte du refus de paiement de la nouvelle taxe municipale. Une attitude qui a provoqué l'affrontement entre les jeunes de Matam et les forces de l'ordre. Le bilan des échauffourées s'est soldé par le pillage, et l'incendie du domicile du maire ainsi que l'arrestation de plusieurs manifestants.
Tôt le matin hier, les usagers du marché de Matam avaient refusé d'accepter les tickets qui leur ont été présentés par les collecteurs municpaux. Avec l'intervention des policiers, les dirigeants du collectif des commerçants ont alors décidé de fermer boutique. Ces derniers dénonçant ainsi une intimidation qui devenait, selon eux, insupportable. A la suite de plusieurs altercations avec les collecteurs, un renfort de la police est appelé sur les lieux. C'était alors parti pour une matinée particulière. Face au nombre réduit d'hommes en tenue, la foule en furie composée surtout des jeunes qui en voulaient déjà au maire, s'est attaquée à son domicile. La maison du premier magistrat de la ville a été pillée et réduite en cendre. Les occupants qui s'y trouvaient on été obligés de se réfugier chez les voisins. Mais, devant l'engagement et la massification de la foule, les policiers se sont repliés pour sauver leur peau. Quant à la famille du maire, elle a été évacuée à bord du car de la police au commissariat central. Auparavant, la maison du maire a été le cible des jeunes Matamois qui y ont msi le feu. Les hommes en tenue qui semblaient impuissants face à la furie des Matamois, ont sollicité le renfort des éléments de la gendarmerie et des soldats du camp de Ourossgui. Mais, malagré ce renfort, la résistance allait crescendo. Ils ont ainsi, brûlé des pneus à l'angle des carrefours de la ville. Des troncs d'arbre ont été installés en guise de barrages, face au car de la police. Une véritable guérilla que les Matamois n'ont jamais connue. Pendant que le feu finissait de se répandre dans toute la ville, les autorités administratives étaient en concertation dans le bureau du maire. Les commerçants qui ont fermé leur boutique, et déserté le marché ont laissé la place aux jeunes de la ville, qui ont résisté longtemps aux forces de police. Plusieurs manifestants ont été arrêtés et mis en garde à vue au commissariat de Matam. Les blessés ont été admis au dispensaire, et l'un d'eux évacué vers Ourossogui. C'est tard dans la journée que les jeunes se sont dispersés. En attendant la déclaration tant attendue du maire, Matam restera « ville morte » pendant plusieurs jours encore.
1 Commentaires
Allons Y Molo
En Octobre, 2010 (18:36 PM)Participer à la Discussion