Victime de menaces de mort de la part d'une voix féminine anonyme, Babacar Justin Ndiaye, par l'entremise de son avocat, va s'employer, dès aujourd'hui, à former une action en justice. Une plainte contre X sortira, en effet, dès aujourd'hui, du cabinet de Me Amadou Ali Kane pour atterrir entre les mains du procureur de la République. 
Le mardi 10 janvier, le journaliste et politologue Babacar Justin Ndiaye a reçu, aux environs de 12 h 30, un appel émanant d'une dame l'accusant d'être "payé par les ennemis de la paix en Casamance pour torpiller le processus de pacification". Et l'interlocutrice du moment de Babacar Justin Ndiaye de foncer, tête baissée, pour lui envoyer rien moins que des menaces de mort. "Nous allons prendre nos responsabilités pour vous liquider avant que vous ne liquidiez le processus de paix", lui a-t-elle dit, sans détour. Ces menaces sont intervenues après que, invité sur Walf Fm pour faire le round up de l'actualité, Babacar Justin Ndiaye a émis des critiques vis-à-vis du gouvernement, des cadres casamançais et du processus de paix lui-même. Critiques qu'il a réitérées dans une interview qu'il a accordée à nos confrères de l'hebdomadaire Le Témoin. "L'Etat doit réviser sa stratégie de paix qui est erronée, farfelue et risquée", avait-il déclaré. Les cadres casamançais avaient réagi à travers les ondes de la radio de Sacré Cœur. Mais, jusque-là, rien de bien méchant ne s'était dégagé de leur position. Au contraire, selon une personne qui a écouté la réaction des cadres, "il n'y a pas eu de dérapages ; on est resté dans le cadre d'un débat d'idées civilisé". C'est, par la suite, que Justin Ndiaye a reçu le fameux appel qui, précise-t-il, émane d'une cabine publique. Il a pris le soin de répertorier le numéro d'origine de l'appel qui se trouve être le 826 54 64.
Le journaliste et politologue qui prend au sérieux cette menace, a décidé de porter l'affaire en justice. Dès ce matin, son conseil Me Amadou Ali Kane et lui vont s'employer à déposer, sur le bureau du procureur de la République, une plainte contre X pour menaces de mort. "Je n'indexe personne, ne soupçonne personne, n'accuse personne", déclare Babacar Justin Ndiaye qui précise, cependant, pour la gouverne de ceux que ses idées dérangent, qu'"à mon âge, je n'ai pas peur de mourir pour mes idées. C'est le plus grand motif de gloire à titre posthume pour un intellectuel". Et, philosophe, Babacar Justin Ndiaye rappelle que, "depuis le début de l'aventure humaine sur terre, le premier à dire la vérité, s'il n'est pas assassiné, il est marginalisé".
Toutefois, s'il doit mourir pour ses idées, Justin tient, avant de passer outre-tombe, à asséner ses vérités. D'abord, dit-il, "c'est regrettable qu'on se serve de la femme sénégalaise, belle et raffinée (sic) pour en faire une panthère noire, vecteur et porte-voix des menaces de mort". Ensuite, "personne n'a le monopole de la lumière sur le dossier enlisé de la Casamance". Enfin et pour que nul n'en ignore, le politologue souligne que, "si dans une démocratie, on ne peut ni écrire un livre ni formuler des idées, on tombe dans une situation paradoxale de système démocratique sans démocrates". Et de prédire qu'"au train où vont les choses, on en arrivera, suivant la formule de Me Lamine Guèye, à allumer une bougie en plein midi pour débusquer un démocrate".
Au chapitre des manifestations de soutien, Babacar Justin Ndiaye en a reçu une de particulièrement symbolique. Il s'agit de l'appel du Mfdc. Les organisations de défense des droits humains, rasent, quant à elles, les murs face aux menaces de mort dont est victime Babacar Justin Ndiaye. Ce que son avocat réprouve et condamne. En effet, selon Me Amadou Ali Kane, le fait que "les défenseurs des droits humains et intellectuels n'aient pas pris position" est diificilement compréhensible. Parce que, estime Me Kane, "Justin est intellectuel sans être partisan".
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