Ils étaient une bonne quinzaine à se présenter à la barre pour narrer leur voyage avorté vers l’Espagne. Ces jeunes ont tout simplement voulu braver la mer pour faire fortune à l’instar de leurs amis vivant actuellement en Europe. « J’ai eu l’idée de voyager parce que je vois des pêcheurs comme moi réussir en Europe en s’y rendant par ce moyen. Il fallait que nous tentions notre chance », a lâché Abdoulaye Diop, le cerveau de l’opération.
C’est avec beaucoup de soins qu’ils ont préparé leur odyssée avortée, certains ayant cotisé 400.000 francs, d’autres moins ou rien, pour acquérir une pirogue et les ravitaillements nécessaires. Et pour ne pas se perdre en mer, les candidats à l’émigration avaient acheté un Gps. Après un voyage de cinq jours, selon leurs estimations, ils devraient se retrouver en Espagne où, pensent-ils, ils seraient pris en charge par la Croix-Rouge. « Des amis en Espagne m’ont dit que c’est la Croix-Rouge qui prend en charge les clandestins à leur arrivée, s’ils n’ont pas de parents en là-bas. C’est ce qui nous a le plus poussés à vouloir partir », explique Abdoulaye Diop.
Pour éviter d’être reconduits à la frontière, les prévenus avaient décidé de détruire tous leurs papiers d’identité afin de rendre la tâche difficile aux autorités espagnoles. Mais ils n’avaient pas calculé avec la vigilance des gendarmes devenus réguliers sur la plage de Yarakh en cours de devenir un point d’embarquement vers l’Europe. Après s’être amendés à la barre, les prévenus ont été condamnés à quinze jours de prison.
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