Le village de Ndorna Bounda, situé dans la communauté rurale de Kounkané à quelque 30 Km de Vélingara, a été le théâtre d’un drame qui vient de frapper la famille Baldé. C.B a été « dévorée » par un serpent dans les rizières de ladite localité. Ses parents parlent d’anthropophagie.
Les faits se sont déroulés le jeudi dernier. Ce jour a coïncidé avec l’organisation de cérémonies festives et récréatives communautaires, moment de détente et de loisir, mais et surtout de consommation de nouveaux produits agricoles. Comme toutes les braves femmes du Fouladou, la grande mère avait sa parcelle de rizière derrière le village et ce jour elle était partie récolter son riz pour épargner sa famille de la disette, phénomène qui sévit dans certains coins du département. C’est en effet l’heure de la moisson du riz. Chacun s’attelle à son lopin de terre pourvu que la situation change et que les personnes savourent les délices de leurs efforts consentis après de durs labeurs. Sans s’en rendre compte, un serpent s’est faufilé sous les hautes herbes pour mordre C. B. Elle a eu quand même le réflexe de crier et c’est ainsi que les autres femmes d’à côté ont accouru pour la secourir. Une charrette a été dépêchée sur les lieux pour évacuer la victime qui malgré tout, avec l’aide d’un garrot, n’avait pas perdu connaissance. Il fallait trouver un véhicule pour l’acheminer au district sanitaire de la commune surtout que le guérisseur traditionnel auquel ils avaient confiance était incapable de soulager la victime. Et sa famille n’avait pas les moyens financiers nécessaires pour transporter la victime à Vélingara. Des hommes de bonne volonté ont alors eu pitié d’elle et se sont proposés de les aider. Mais déjà elle commençait à perdre connaissance. Arrivée à l’hôpital, elle reçut les premiers soins, mais hélas le venin de ce reptile avait envahi tout le corps et elle rend l’âme. Selon des témoignages de cohabitants, C.B a été victime d’une pratique mystique « le Bouwa », c’est-à-dire l’anthropophage. Ces personnes qui ont le pouvoir de se transformer en démon pour d’une manière ou d’une autre manger la chair humaine. D’après un vieillard de 80 ans S. D, sa fille «a été mangée par les « anthropophagistes». J’en suis certain parce qu’hier seulement j’ai entendu les hiboux jaser sur le toit des cases et cela est un signe pour moi. Cet oiseau n’augure pas de bons auspices ». En tout cas, il faut reconnaître que le « BOUWAYA », c’est-à-dire le fait de manger la chair humaine est bien connu des habitants du Fouladou essentiellement composé de Peulhs et de Sossés.
0 Commentaires
Participer à la Discussion