Encore une autre histoire de viol qui a atterri devant la barre du Tribunal des flagrants délits. Elle concerne cette fois-ci des ressortissants guinéens, même si ces derniers se sont connus récemment dans le pays de la téranga. Malgré la persistance de ses dénégations, Thierno Barry, le prévenu, risque les 10 ans que le représentant du ministère public a requis en son encontre. La partie civile a pour sa part, réclamé 2 millions de francs Cfa de dommages et intérêts.
Agé de 27 ans, Thierno Barry est accusé d’avoir violé une demoiselle de 13 ans. Seulement, devant la barre, le prévenu nie en bloc les faits qui lui sont reprochés et donne une version diamétralement opposée à celle de la plaignante. La main sur le cœur, le mis en cause jure sur tous les saints, qu’il n’a jamais abusé de la jeune A. Bâ qui est née seulement en 1993. Il reconnaît cependant que cette dernière est venue rendre visite à sa mère qui est malade, le 13 mars dernier, jour des faits vers 20 heures.
« Elle a trouvé ma mère couchée et sans réfléchir, je l’ai raccompagnée jusqu’à la porte », soutient Thierno Barry, qui ajoute que la surprise a été grande pour lui le lendemain, lorsqu’on l’a accusé d’avoir violé la fillette.
Cette dernière, malgré son jeune âge, avait une forte corpulence. Accompagnée de sa mère qui était plus chétive qu’elle, devant la barre, A. Bâ n’a pas varié, pour sa part, dans ses propos et cela depuis l’enquête préliminaire. Elle déclare que le jour des faits, elles ont été libérées assez tôt du travail par le deuxième patron du fait des délestages. « Mes deux copines avec qui je travaille dans l’atelier de couture m’ont dit qu’elles allaient rendre visite à la mère de Thierno Barry, leur patron. Une fois chez lui, il nous a accueillies dans sa chambre. Quelques minutes après, il sort, prétextant qu’il offrait de la boisson. Chose bizarre, il sort avec les deux autres. « Je me suis levée pour les suivre, mais il m’a suggérée de les attendre. Il est ensuite revenu seul. Je n’avais rien compris, je me suis relevée pour rejoindre les autres et il m’a jetée sur le lit, m’a empêchée de crier en collant sa main sur ma bouche et a abusé de moi » témoigne-t-elle. Et d’ajouter « j’ai crié à deux reprises, mais personne n’est venue ».
Mme Bâ, mère de la victime qui a vu sa fille rentrer assez tard le 13 mars soutient avoir vu le pagne de cette dernière tâché de sang. Ainsi, elle renseigne le Tribunal que le mis en cause avait reconnu les faits devant les limiers et il avait bel et bien dit que « c’est ma fille qui l’avait provoqué. Elle est venue lui rendre visite et s’est déshabillée pour lui forcer à lui faire l’amour ».
Des versions contredites par le prévenu même s’il a eu des moments d’égarement dans ses déclarations.
Me Bamba Cissé, avocat de la partie civile, a souligné ainsi ces contre-vérités dans sa plaidoirie. Il souligne à cet effet le fait que Thierno Barry n’ait pas mesuré l’atrocité du délit « qu’il a commis ». Il demande, ainsi 2 millions de francs Cfa pour tous les causes et préjudices que sa cliente a subis.
Très remonté contre le détenu qui souriait parfois avant de répondre aux interrogations, le représentant du ministère public requiert 10 ans. « Le prévenu exerce une certaine autorité sur la partie civile. Il peut alors penser que cette dernière est tombée sous son charme et donc à commettre ce délit. Plus il nargue les gens », soutient le Procureur, avant de déplorer l’attitude du prévenu qu’il qualifie de mauvaise foi.
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