VOL DE BÉTAILS - Le boucher volait des moutons pour faire fonctionner sa dibiterie

Courant juin 2006, vers 2 h du matin à Kër Demba Anta, un village situé vers Fandène, Ibrahima Ndaw est réveillé par des bruits provenant de son enclos. Lorsqu’il est sorti, sa surprise a été grande. Les voleurs ont emporté ses 17 moutons. Aussitôt, il donne l’alerte et les habitants se mettent sur les traces des voleurs jusqu’au quartier Sam Pathé à Thiès où ils trouveront quelques moutons parqués dans une maison inachevée. Pour autant, ils n’abandonnent pas leurs recherches. C’est ainsi qu’ils tombent sur un Taxi jaune-noir à hauteur du village de Fandène. Guidés par leur flair, ils s’attaquent au chauffeur et le somment d’ouvrir la malle. Le chauffeur, pris de peur, s’exécute. Un mouton égorgé qui fait partie du lot des 17 bêtes volées est ainsi découvert. Abdoulaye Dicko, le boucher qui était à bord est ainsi pris à partie. Une sévère correction lui est infligée avant que lui et le chauffeur qui répond au nom de Lamine Sarr ne soient conduits à la brigade de gendarmerie de Nguenth. D’où ils ont été acheminés à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès en attendant d’être jugés. À la barre, le boucher a nié avec véhémence les faits qu’on lui reproche et prétend que cette nuit, il avait rendez-vous avec un marabout vers l’hôpital Ahmadou Sakhir Ndiéguène.

Une version qui ne correspond pas à celle qu’il avait servie à l’enquête préliminaire et selon laquelle, il a été envoyé par un certain Yoro Sow pour voler les moutons. Ce dernier, entendu par la gendarmerie, avait soutenu le contraire. Pour expliquer la présence du mouton dans la malle, il a soutenu que ce sont sûrement les villageois qui l’y ont introduit pour les prendre comme des boucs émissaires. Le chauffeur Lamine Sarr a lui aussi nié les faits, expliquant que Ibrahima Dicko l’a pris en location alors qu’il était garé au niveau de l’hôpital pour l’acheminer à Fandène ; moyennant 5000 Francs. Mais selon le représentant du ministère public, les faits sont constants et les deux prévenus savaient ce qu’ils faisaient. Ils ont été pris la main dans le sac et doivent assumer. Il a requis contre eux une peine de deux ans de prison. Dans sa plaidoirie, Maître Guissé, le conseil du chauffeur, a demandé la relaxe au bénéfice du doute pour son client, car le parquet n’a pas articulé des charges suffisantes contre son client. Le verdict sera rendu le 1e août prochain.