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Cheikh Ndigeul LO «Jololi m’a causé du tort, le Bsda l’a pris la main dans le sac»

Single Post
Cheikh Ndigeul LO «Jololi m’a causé du tort, le Bsda l’a pris la main dans le sac»

Cheikh Ndigeul Lo est un personnage atypique dans le paysage musical national. Anticonformiste et adepte de la vérité, il ne fait pas dans la langue de bois. Connu pour son franc parler, il n’hésite jamais à asséner ses vérités. Dans l’entretien qui suit, il nous entretient de sujets brûlants comme son dernier album, de ses débuts, de son parcours, de Jololi et du Festival mondial des arts nègres.


Parlez-nous de la dernière actualité de Cheikh Ndigeul Lo,

Je parlerai d’abord de la sortie de l’album Jamm, qui doit sortir demain lundi (l’entretien a eu lieu dimanche dernier Ndlr).

Combien de titres l’album contient-il et quels sont les musiciens qui y ont joué ?

L’album contient dix titres et il a été interprété par les mêmes musiciens qui m’accompagnent constamment. Il y a d’abord Thierno Kouaté, qui a joué dans deux titres, en compagnie de notre saxophoniste attitré du nom de Wilfrid. Puis d’autres musiciens additionnels nous ont rejoints à Londres, comme Pee Wee Ellis qui jouait avec James Brown. Il avait déjà joué dans les albums «Bambay Guej» et «Lampe Fall» et il a encore joué dans ce dernier opus. Tous les neuf titres ont été exécutés par mes musiciens. Hormis le dixième, qui a été entièrement enregistré à Londres et qui s’intitule « Bourama ». J’avais fait la composition en compagnie de Pee Wee Ellis et d’un autre batteur allemand. J’étais avec eux au cours de la tournée hommage qu’on avait dédiée à James Brown. C’est ce qui nous a permis de concocter ce titre. Comme nous sommes trois auteurs, chacun d’entre nous dispose du droit de faire la version qui lui plait. Une fois en studio, on a fait ma propre version.

Avant la sortie de cet album, y a-t-il eu un single sur le marché et comment a-t-il été accueilli par le public ?

Le single est effectivement sorti le 24 juin et il s’agit du morceau « Il n’est jamais trop tard ».
A sa sortie, Dieu a fait qu’il est directement entré dans le Top Ten et, par la suite, il s’est placé au premier rang.

Le top Ten pour l’Angleterre ou pour toute l’Europe ?

Non, je parle de toute l’Europe, dans la catégorie World Music. D’ailleurs, en faisant ce classement, on met toujours le nom des membres du jury et de leur provenance. Tout se passe dans la clarté et ce sont eux qui détiennent les critères sur lesquels ils se basent pour encenser un titre. Par la grâce de Dieu, c’est encore une fois le Sénégal qui est arrivé en tête, car ils mettent bien Cheikh Lo du Sénégal.

Pourtant, ce n’est pas la première fois que vous occupez le numéro un du Top Ten ?

Ah non, pas du tout, par la grâce de Dieu. J’ai commencé en 1995 avec la sortie de l’album « Néla Thias », ici, avant de le commercialiser en 1996 dans toute l’Europe et les USA, le Japon ; et l’Afrique du Sud, pour le contient africain. Après la sortie de « Néla Thiass », Cheikh Lo a été primé numéro un au Top Ten. Il en fut de même pour « Bambay Guédji » le second album et aussi de « Lampe Fall », le troisième opus. Pour l’album qui sort demain, le single est déjà numéro un. Ce qui veut dire que ce n’est pas une nouveauté chez moi. C’est Dieu qui l’a voulu ainsi ; car je ne sors pas un album toutes les années, mais bien tous les trois ou quatre ans. Ce qui me donne le temps de bien réfléchir avant de sortir un produit digne de figurer dans ces Top là. Si tu n’as pas de maison de disque et que tu te trouves obligés de vivre, il est évident que tu es dans l’obligation de sortir un produit tous les six mois ou à chaque mois de décembre, pour espérer vivre de ton art. Certains sont dans l’obligation d’agir de la sorte, pour pouvoir survivre. Cependant, si tu disposes d’une maison de disques et que tu n’es pas stressé sur ce plan de la survie, tu dois prendre tout ton temps pour bien réfléchir à tes produits, aussi bien sur le plan de textes que sur la composition musicale. C’est peut-être ce qui fait la force et la chance de tous les artistes qui disposent d’une maison de disques.

Il ne faut surtout pas se voiler la face : ici en Afrique, tous les musiciens rêvent de disposer d’une maison de disques, pour enfin arriver à vivre décemment de leur art. Il ne s’agit pas d’une autoglorification, car c’est le bon Dieu qui décide et il n’aime pas les vaniteux. Mais s’il n’y avait pas ces tournées et l’apport de ces maisons de disques, je n’aurais jamais eu la possibilité de construire une maison de cette dimension. Plusieurs de mes collègues musiciens n’arrivent même pas à disposer d’un terrain, à plus forte raison d’une maison. Ils sont obligés de louer des appartements à des prix exorbitants. Ce qui est très difficile, par les temps actuels. Ce qui constitue indéniablement une chance, pour les rares artistes qui disposent d’une maison de disque. C’est pourquoi nous rendons hommage à Dieu, pour nous avoir permis de travailler dans ces excellentes conditions. Encore une fois, avec l’appui du Tout Puissant, tous nos albums sont entrés dans le Top ten, avant de surfer en première place. Nous disons donc Al Hamdoulilah. Ce n’est pas la victoire de Cheikh, mais celle de son orchestre et aussi de toute l’équipe qui gravite autour de lui. Ajouté à cela, c’est le Sénégal qui y gagne, car on met toujours ‘’Cheikh Lo du Sénégal’’. Par exemple, sur le dernier classement, on a bien mis ‘’Salif Keita du Mali’’, qui était sixième. C’est le président Abdoulaye Wade qui parlait du Sénégal qui gagne et, à notre niveau, depuis 1996, nous gagnons et personne ne nous a jamais encouragé. C’est un simple constat, nous ne le disons pas pour chercher des honneurs ou des prébendes, il se trouve tout simplement que c’est lui qui avait dit publiquement que celui qui exécute de grandes choses sera récompensé à sa juste valeur. Nous ne le disons pas pour gagner ses faveurs. Parce que nous sommes des Baye Fall nés dans l’opulence, mais pour lui rappeler tout simplement ses promesses. Je pense qu’il s’agit d’une simple logique à respecter, car il est en train de soutenir et de recevoir des personnes qui n’ont pas fait le dixième de ce que nous faisons. Je voudrais profiter de cet entretien pour que notre ministère de tutelle, également, s’intéresse au grand travail que nous abattons depuis tout ce temps pour notre pays, sans jamais être reconnu par nombre de nos dirigeants.

Cela constitue un véritable paradoxe, car cela fait quatre albums de suite que vous occupez le Top Ten et vous ne l’avez jamais médiatisé. N’est ce pas de votre faute ?

Il se peut que je sois un peu fautif. Cependant, cela ne m’a jamais paru extraordinaire, au point que j’éprouve le besoin de faire le tour des médias pour fanfaronner. Bien avant ces distinctions à l’étranger, c’est ici même - en Afrique - que j’ai commencé à rafler des prix. J’ai été le premier à amener la distinction des Kora d’or, ici au Sénégal. A chaque fois qu’on parle de ce trophée, ici, on évoque Coumba Gawlo ; et pourtant, elle l’a reçu des années après moi. Au cours de mon sacre, Youssou Ndour faisait partie des membres du jury. Ismaïlia Lo et moi avons été primés la même année. D’ailleurs, il n’était pas présent, car en tournée à l’Ile Maurice. Il y avait abondamment de nominés de la trempe de Oumou Sangharé et beaucoup de grosses pointures. Chaque nominé avait du mérite, car la compétition était serré ; certains artistes ont même pleuré à chaudes larmes et je m’évertuais à les consoler. Je peux citer des artistes comme Oumou Sangharé et le regretté Gnonas Pedro qui était accompagné de Nicolas Meinheim. Maintenant, en ce qui concerne le fait d’organiser un point de presse pour convoquer tous les journaux et télévisions de la place, j’avoue que je n y ai jamais pensé. Je reconnais que c’est une grossière erreur de ma part. Pourtant, en Europe, j’ai une équipe au complet qui s’occupe de tous les aspects de ma carrière. Malheureusement, je n’en dispose pas ici chez moi. Je n’ai jamais pensé à cela. Ici on ne pense qu’à avoir un manager qui se charge de tout et c’est très difficile pour un seul homme. A la longue, il va falloir chercher une personne qui se chargera uniquement de gérer les questions relatives à la presse. La dame Aicha Dame, qui s’occupe d’un site événementiel sur le net, est prête à nous accompagner dans ce sens et nous allons nous y atteler prochainement. Je profite de cette occasion pour en faire part au grand public. C’est la quatrième fois que cela arrive et personne n’a jamais été au courant. J’en profite pour rectifier le tir, en attendant de faire le nécessaire pour cette fois.

Maintenant, parlez-nous de votre parcours et de vos débuts ?

J’ai commencé à faire de la musique à Bobo Dioulasso, au Burkina Fasso, en 1975. J’étais très jeune et j’évoluais au sein du Volta Jazz. Le premier morceau que j’ai repris est le titre « Séni » de feu Laba Socé. Bien avant cela, j’aimais chantonner des titres de Tabu Ley Rochereau, du Bembeya, de Salif Keita et de Mory Kanté. Ces deux derniers partageaient le même orchestre, au sein de l’orchestre du buffet de la gare. En allant à Bobo, je faisais escale au sein de cet hôtel et j’appréciais beaucoup les envolées de ces deux chanteurs. C’est donc par la suite que j’ai intégré l’orchestre du Volta. Apres mon interprétation, le chef d’orchestre, qui était un saxophoniste du nom de Moustapha Maiga, m’a affirmé que j’étais engagé sur-le-champ. C’est ainsi qu’a démarré ma carrière professionnelle. Il m’arrivait de chanter et de jouer des congas et timbales. Après un bon moment, on me fit jouer de la batterie pour les deux derniers morceaux. Comme j’évoluais avec un certain feeling et mes influences sénégalaises, cela a rendu jaloux le batteur, du nom de Sory. Ce dernier a mis son départ sur la balance, pour faire chanter les autres membres de l’orchestre. Il leur a demandé de choisir entre lui et moi. Les autres n’ont pas cédé et je l’ai finalement remplacé. J’étais le plus jeune de cet orchestre et ils ont fini par m’adopter. On était le seul groupe de la ville et on évoluait les vendredis, samedis et dimanches. On jouait toujours à guichets fermés. Avec l’aide de Dieu, j’ai vraiment assuré dès la première soirée consécutive au départ du batteur titulaire, qui, du reste, n’est jamais revenu. Dernièrement, je l’ai aperçu à la télé : il est devenu comédien et joue dans les sitcoms du Burkina. Bobo Dioulasso est une ville carrefour et les gens venaient des pays limitrophes comme le Ghana, le Togo et la Côte d’Ivoire. Cette influence transparaît indéniablement dans ma musique. C’est ce qui fait la force de la musique. Je suis finalement rentré au Sénégal, la même année, pour y poursuivre mes études. Cependant, il était dit que cela n’irait pas loin. Car j’ai commencé à négliger les études, au profit de la musique. Je devais me présenter au BEPC et je partageais la même table qu’Ismaïlia LO, au Lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque. Cette année-là, les études n’ont pas été brillantes et je suis retourné à Bobo, pour me consacrer à la musique et laisser tomber définitivement les études. Mes parents m’ont littéralement mis en quarantaine, car ils ne pouvaient pas comprendre cette brusque décision. D’autant plus que, chez nous, tous mes autres frères excellaient dans les études. Et ils n’étaient pas plus intelligents que moi, qui figurais toujours parmi les cinq premiers de la classe. Mon frère cadet, Ibrahima Lo, est le directeur de l’Ebad à l’université de Dakar. Mon autre frère est un ingénieur des Eaux et Forets et une de mes sœurs est professeur d’Espagnol ; elle a d’ailleurs enseigné à Coumba Gawlo. Je ne démordais pas de ma passion et je séchais les cours pour me retrouver au niveau de la place, jouer de la guitare à côté d’Ismaël Lo et de ses amis. C’est ainsi que j’ai continué à faire la navette entre Bobo et ici, jusqu’en 1978. Je suis rentré définitivement au pays et c’est avec Ouza Diallo que j’ai joué pour la première fois au Sénégal. Je l’ai rencontré par hasard devant chez lui, un jour où je devais aller payer une facture d’électricité. Il avait une guitare en mains et il me l’a passée pour que je gratte quelques notes, car je commençais à apprendre cet instrument. Il m’a encouragé, tout en me disant qu’il cherchait un guitariste. Je lui ai dit que je n’étais pas guitariste mais batteur. Et il me rétorqua que c’est, en fait, d’un batteur qu’il avait le plus besoin. Séance tenante, il m’invita chez lui où trônait une majestueuse batterie toute neuve. J’ai commencé à jouer sur cet instrument et il m’a engagé immédiatement. Avec Ouza, j’ai travaillé sur le concept des ‘’quatre femmes dans le vent’’ avec Fatou Talla Ndiaye, Fatou Sakho, Khady Diouf et Fatou Thiam Samb. A l’époque, en 1978, il n’y avait qu’une seule chaîne de télévision au Sénégal et on nous montrait tous les soirs sur le petit écran, après nous avoir enregistrés à Sorano. Par la suite, je suis allé jouer au Canari de Kaolack, avant de revenir à Dakar pour faire exclusivement de la musique de variété. J’évoluais à l’hôtel Savana jusqu’en 1984, année au cours de laquelle je suis parti vivre en France. J’y suis resté jusqu’en 1988 et, à mon retour, je suis allé chercher du travail à l’hôtel Savana. Malheureusement, le responsable, feu Freddy, a refusé de me reprendre ; car j’avais des dreadlocks impressionnants et ils voulaient que les artistes jouent en costume-cravate et mise impeccable de haut en bas. J’ai refusé de couper mes cheveux et je suis parti. Dieu fait bien les choses, car quelques années après à la sortie de l’album « Nela Thiass », c’est au sein même de cet hôtel que les journalistes de Folk Roots venus d’Angleterre ont réalisé toutes mes interviews. Quand je leur ai rappelé cette anecdote de mon expulsion du Savana, les journalistes ont beaucoup applaudi. C’est ainsi que les choses ont démarré, sur le plan international. En ce moment, je collaborais avec le label Jololi de Youssou Ndour. J’avais signé un contrat de trois ans, qui couvrait la période allant de 1996 à 1999. Cependant, j’ai personnellement décidé de ne pas renouveler ce contrat. Parce que je ne pouvais pas comprendre qu’au cours de cette collaboration, eux qui disposaient d’une boîte de renom comme le Thiossane n’aient jamais voulu me produire dans ce lieu mythique. A mon avis, ils me servaient de banque, car j’avais des choses à faire mais je ne disposais pas d’argent. Il fallait donc travailler avec eux qui détenaient les moyens. Au cours de ce deal, il y avait un espoir des deux côtés et ils n’étaient pas lésés, de toutes les façons, car c’est eux qui tiraient les marrons du feu. Ils pouvaient me déclarer tout ce qu’ils voulaient au niveau de la production et ce n’était pas grave, car j’avais opté pour cela afin de réaliser mes objectifs. Ce que je ne pouvais pas comprendre, tout de même, c’est qu’ils refusaient de me laisser me produire au Thiossane. A la même époque, ils donnaient des dates à Alioune Mbaye Nder et Fallou Deng, qui s’étaient auto produits. Ces derniers étaient très jeunes et n’étaient même pas produits par Jololi. Je me suis senti lésé, d’autant plus que j’avais signé avec eux et effectuais des tournées avec eux. J’étais même prêt à jouer un mardi ou un mercredi, pourvu que je puisse m’exprimer. Malheureusement, ils m’ont fait savoir de manière détournée qu’ils ne voulaient pas faire ma promotion. A la fin du contrat, Youssou a envoyé son coursier Abou, pour que je signe un nouveau bail. J’ai catégoriquement refusé et je lui ai fait savoir que j’avais mes raisons. Quelques jours après, Youssou, après avoir changé les données du contrat, en l’allégeant même un peu, le remit de nouveau à Abou. Et encore une fois, j’ai obstinément refusé. Il en fut ainsi à trois reprises et c’est à ce moment que je me suis rebiffé, pour dire au gosse que je ne signerai jamais et qu’il n’avait qu’à arrêter ce manège qui commençait à m’irriter. Avant cela, j’avais envoyé une lettre de démission, avec accusé de réception. Si je n’avais pas pris cette précaution, le contrat aurait pu être renouvelé par tacite reconduction. Je n’étais pas dupe, car j’ai été à l’école jusqu'au second cycle, contrairement à eux qui n’ont pas fini le primaire. C’est ce qui a amené cette rupture, mais cela ne veut pas dire que j’ai un problème personnel avec Youssou Ndour. Honnêtement, il me doit beaucoup de respect et à chaque fois que l’on se rencontre, on se parle le plus normalement. On s’est vus pour la dernière fois au cours du Festival Rio Loco de Strasbourg en 2007 et depuis lors, on ne se voit plus, car je ne vais plus au Thiossane. J’ai dû arrêter de me produire avec lui au Thiossane. Figurez-vous que je quittais les Mamelles avec ma voiture, pour venir me produire et qu’au retour, on ne me remettait pas un seul franc : même pas pour rembourser le carburant. Et à chaque fois, c’est Youssou lui-même qui m’appelait pour me demander de passer. Ce qui était un plus pour lui et un manque à gagner pour moi, car c’est les clients qui me réclamaient. Nous venions de renter d’une tournée avec feue Yandé Codou et le manège a longtemps duré, avant que je n’y mette un terme de manière unilatérale et brutale. Tout cela pour vous dire qu’il existait trop de détails qui font que je n’étais pas du tout motivé et incité à poursuivre le compagnonnage avec eux. Depuis cette date, chacun poursuit son chemin. Donc, il ne sert à rien de faire du bruit et de polémiquer, car la musique est un vaste champ, où chacun peut jouer valablement sa partition.

C’est garce à Doxandem que vous avez été connu. Pourquoi aviez-vous écrit ce titre ?

C’est parce que c’est une situation que j’ai eu à vivre en France. Je l’ai écrit à Paris, où j’ai vécu après avoir fait huit mois à Marseille. Je pensais même le sortir avant de venir au Sénégal, mais c’est le Bon Dieu qui avait décidé que c’est Robert Lahoud qui allait le réaliser ici au Sénégal.

Comment s’est faite votre connexion avec Nick Gold, le boss de World Circus ?

Vous savez, j’étais ici au Sénégal et à la sortie du disque, le CD est distribué partout à travers le monde. Et avec le net, toutes les maisons de disques sont mises au courant. Par contre, après la sortie de mon produit, tous ces pays occidentaux se le disputaient. C’est par la suite que j’ai été mis au courant de toutes ces tractations, car on ne m’avait rien dit et pourtant, j’étais le premier intéressé. C’est comme ce qui se passe avec le mercato pour les footballeurs. C’est eux qui ont choisi World Circus, qui est une très grosse maison. Ils avaient délibérément fait ce choix pour essayer de me griller, car si tu ne fais pas tes preuves, tu es automatiquement viré. Il y avait des sommités comme le Buena Vista Club de Cuba, Aly Farka Touré et Oumou Sangharé, entres autres grosses pointures. Heureusement pour moi, chaque album que je sors se place premier dans le Top Ten. Ils devaient se dire que si je quittais Jololi, je ne m’en remettrais pas. Ce qui est loin d’être le cas, car Jololi ne m’a pas appris la musique. Je suis venu avec mes connaissances et ils ont misé sur moi. Ils ont investi de l’argent en étant sûrs qu’ils allaient récupérer leur mise. Ce ne sont pas des bons samaritains, il s’agit d’un business. Si tu es un béni oui-oui et pas sûr de ton potentiel, il est évident que tu ne claqueras jamais la porte comme moi.

Cheikh est-il un rebelle ou bien c’est votre statut de Baye Fall qui vous permet de dire ces vérités ?

Non, je ne fais que dire la vérité. Dieu aime la vérité, car personne ne ment dans l’au-delà. Quand on dit la vérité, on n’a peur de rien. Depuis cette rupture, j’ai eu le loisir de dire tout ce que j’avais sur le cœur ; et eux, personne ne les a entendus sur ce sujet. Ce qui prouve que j’ai dit la vérité. Ils ne vont jamais le faire, car je suis convaincu que je suis dans mon droit. Je suis capable de dire qu’ils ont fauté, car c’est le Bsda qui les a pris la main dans le sac. Ce n’est pas Cheikh Lo, c’est Mme Siby qui est allé acheter un produit à Touba Sandaga, pour les confondre. Un beau jour, ils ont sorti une compilation avec tous les artistes qu’ils ont produits, comme Kiné Lam et beaucoup d’autres que je ne saurais citer. Ils vendaient ces produits partout à travers le monde. Ils ne m’ont pas averti ; et, pourtant, mes œuvres demeurent mes propriétés. Même si on s’était quittés, ils devaient m’avertir et le déclarer aux droits d’auteurs, pour que je puisse toucher mes droits mécaniques. Ils ont alors pris des hologrammes de DVD pour les apposer sur des CD. Ce que Mme Siby a découvert. Elle a payé des exemplaires pour disposer de preuves tangibles. Par la suite, elle m’appelle de bonne heure pour me demander d’aller la rejoindre au BSDA, pour y traiter d’une affaire d’une importance capitale, qu’elle ne pouvait m’expliquer dans le détail au téléphone. Le temps d’arriver en ville, il se faisait tard et, à mon arrivée, les autres artistes convoqués avaient déjà déposé leur plaine collective. De mon côté, j’ai déposé une plainte individuelle. Ils ont essayé de nous soudoyer sur ces entrefaites et j’ai refusé catégoriquement, en créant un vrai raffut. Après mon départ et dés le lendemain, ils ont réussi à remettre de l’argent aux autres, qui ont préféré se désister. Ils ont tous accepté et, à ce jour, je suis le seul perdant dans cette histoire. Ma plainte a été jetée dans une poubelle et c’est une grande autorité de ce pays que je ne citerais pas, qui l’a fait. Toujours est-il que j’ai fait ce que j’avais à faire et qu’ils ont fraudé pour s’en tirer. Je suis quitte avec ma conscience, car j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir.

Pour cette fois, peut-on s’attendre à ce que Cheikh Lô communique sur la sortie de son nouvel album ?

Ah oui, nous allons forcément le faire. Il est question d’organiser un show case et nous allons, pour une fois, aller à la rencontre de toute la presse. Il est temps que les Sénégalais soient mis au courant de tout ce que nous faisons, pour le rayonnement de la musique de notre pays et aussi de notre continent !

Avez-vous déjà choisi une date ?

Non, mais je pense que ce sera au mois de décembre.

Ne craignez-vous pas d’être noyé par le Festival Mondial des Arts Nègres ?

Ah non, pas du tout ! Nous allons nous inscrire dans la même mouvance, car il s’agira de faire découvrir une nouveauté aux Sénégalais. A propos de ce festival, je dirais qu’avec tout ce que nous avons fait pour notre culture, personne ne mérite mieux que nous de participer à cette grande fête. Ce n’est pas de l’autoglorification, mais on doit changer de démarche. Car on ne doit pas favoriser le troisième au détriment du premier. C’est l’appel solennel que je voudrais lancer à tout le monde.




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