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Khalifa Ababacar Dieng, Prix de la créativité et du design : A 41 ans, il entre à la Maternelle

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Khalifa Ababacar Dieng, Prix de la créativité et du design : A 41 ans, il entre à la Maternelle

Khalifa Ababacar Dieng, artiste plasticien, lauréat du Prix de la créativité et du design de Dak’Art 2006, doté de 3millions Cfa. Il peut enfin «s’offrir» un atelier de création.

La veille, il était sous la hantise : les contraintes de boucler à temps son travail. Aujourd’hui (samedi, jour du vernissage), il est dans l’euphorie de la consécration : le Prix de la créativité et du design de la Délégation de la Commission européenne dont il est lauréat. Normal, puisque c’est sa première participation dans le In du Dak’Art. En 2000 et 2002, il avait exposé dans le Off. Mais surtout, cette année, Il avait déposé un autre dossier en installation qui n’a pas été retenu.

Vu d’arrière, il a l’allure d’un écolier ou du moins, d’un étudiant : chemise rouge et pantalon gris, il a un sac à dos en bandoulière. De face, c’est un adulte confirmé : il affiche une moustache et exhibe une barbichette. Dans la grande salle, Alioune Diop de la Maison de la Culture Douta Seck où a lieu le vernissage du Salon du design de la 7ème Biennale de l’art africain contemporain, Dak’Art 2006, Khalifa Ababacar Dieng boitille, s’appuie souvent sur son genou, va et vient, ballotté qu’il est entre sollicitations du public et des journalistes et réponse aux félicitations de ses collègues artistes, parents, proches et autres acteurs culturels. Son œuvre, deux tables d’école en forme, retient l’attention de nombreux visiteurs. L’une des tables, en bleu et jaune, est réalisé avec du fer, l’autre en bois, est en rose et beige ; toutes les deux pour le respect des couleurs de l’environnement de l’enfant.

Il s’agit de tables en rosace dont les dessus renvoient à une fleur. Une table multi-fonctionnelle : avec espace de travail en dessous duquel il y a un rangement. Tout autour, des tabourets pour deux élèves chacun. Et «chaque tabouret devient en même temps une table individuelle du fait des enfants qui ont l’habitude de s’asseoir par terre pour écrire», explique Khalifa. Chaque table, accueille 16 enfants, par conséquent, «deux suffisent à équiper une classe».

La récompense, une nouvelle voix pour l’artiste ? «Mon souhait est que le marché bouge. Mais, ce n’est pas à moi, avec cette œuvre, d’aller vers les entreprises. Mon produit est particulier et s’adresse à l’Education nationale», estime Dieng par ailleurs peintre, qui anime des ateliers pour les enfants au Centre Talibou Dabo de Grand-Yoff et à l’Ecole franco-sénégalaise de Fann.

L’œuvre qui a valu à Kahlifa Ababacar Dieng cette consécration est à la fois neuve et vieille. D’abord, c’est le produit d’un workshop organisé en janvier dernier par la Biennale où il avait soumis 2 projets de table d’école maternelle qui ont été «tous les deux sélectionnés». Et il a été ainsi amené à les réaliser.

Puis, la concrétisation d’un vieux rêve de gosse. L’assouvissement d’un désir d’enfant, le comble d’un vide et plus tard une œuvre à la lisière de l’artistique et de l’industriel. Parce que l’œuvre primée est un projet vieux-jeune de 2 ans. Pour les besoins de son diplôme à l’Ecole nationale des Arts, Khalifa, travaille sur le thème de l’ «Aménagement des écoles maternelles et création de jouets inspirés de jeux traditionnels». Pour cela, il restitue une manière africaine d’aménagement : conte autour du feu ou au clair de lune, les formes des cases…

Khalifa n’a pas eu la chance de faire l’école maternelle. «Une fois à l’école primaire, je me suis toujours posé la question à savoir pourquoi je n’ai pas fait la maternelle. Sans même savoir pourquoi je me pose cette question», s’interroge l’artiste. Aujourd’hui, il a l’air rassuré : «Le Prix a comblé ce vide, ce manque.» Tout ce qui s’en va revient. Khalifa Ababacar Dieng, 41 ans, célibataire, replonge aujourd’hui dans son enfance. Il va ainsi à la maternelle. Par le rêve. Le génie artistique. Par son œuvre. Façon onirique de compléter son cycle. Celui qu’il aurait voulu faire. S’il ne s’agit pas de reprendre un cycle.

Le Prix est pour lui une stimulation. Et le membre de l’Association humanitaire Launatho (France-Sénégal) qui intervient dans la prise en charge médicale au Talibou Dabo, de s’exclamer : «J’aime la Biennale». C’est le contraire qui aurait étonné. Désormais, il va pourvoir satisfaire une préoccupation artistique, existentielle : «Enfin, je pourrai m’offrir un atelier.» Depuis sa sortie de l’Ecole des Arts (option Aménagement intérieur), il travaille à la maison.

 



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