Ma Sané ( Wa Flash) : « Tant que je vivrai, je chanterai l’amour pour le bien-être des peuples»

Pour le tout premier festival des cultures urbaines et traditionnelles de  Ziguinchor, l’artiste chanteuse Maria Sané connue sous le nom de Ma Sané était de la partie. Et nous l’avons rencontrée pour nos lecteurs. Elle livre ses appréciations sur le 1er festival de Ziguinchor, les raisons de la récurrence de l’amour dans ses chansons  et le choix de vivre dans sa ville natale et non à Dakar ainsi que la sortie de son prochain album… 

Votre appréciation sur le tout 1er festival de Ziguinchor ?
Ma Sané : Je crois que c’est une bonne initiative que la ville de Ziguinchor ait son festival. Nous savons que la région de Casamance est une région culturellement riche. Et ce festival est sans aucun doute la meilleure manière de montrer les multiples ethnies et la diversité culturelle de la Casamance. Aujourd’hui, je magnifie et salue l’initiative du maire de Ziguinchor d’offrir à sa région natale un festival et, surtout, d’avoir invité plusieurs personnes, notamment des artistes nationaux et étrangers. Je crois que ce festival ne peut que contribuer à la consolidation de la paix dans cette région de Casamance.

En tant qu’artiste et originaire de cette région, avez-vous fait quelque chose pour la paix ?
En tant qu’artiste et originaire de cette région naturelle du Sénégal, nous n’avons pas attendu ce festival pour œuvrer pour la paix. Depuis un certain temps, nous nous rendons, à travers des associations et des ONG, en Casamance pour apporter des dons, mais aussi parler de la nécessité de la paix à nos parents qui vivent dans les villes et villages de la région. Nous faisons tout cela pour que la paix revienne définitivement. Et notre participation à ce festival est un signe de notre détermination pour la consolidation de la paix.

Pourquoi le thème de l’amour est-il itératif dans vos chansons ?
L’amour est quelque chose d’important dans notre vie. Si nous vivons, aujourd’hui, dans un monde en proie à plusieurs guerres, c’est parce qu’il y a un manque d’amour entre les individus. Et le fait de chanter l’amour est une manière pour moi de dire aux gens de s’aimer. Parce que c’est en donnant l’amour qu’on pourrait s’aimer, se comprendre et s’entraider. Ne serait-ce que pour cela, je n’arrêterai jamais de chanter l’amour. Tant que je vivrai, je chanterai l’amour pour le bien-être des peuples. 

Pour parler toujours de l’amour, vous avez laissé entendre «Je suis une célibataire très sollicitée» dans un magazine panafricain international en 2007. Pourquoi ces différentes sollicitations ne se sont pas transformées en demandes de mariage ?
(Rires). Là, c’est un titre qui m’a vraiment surprise, parce que je ne l’ai pas vraiment dit, je m’excuse, comme ça. (Eclats de rires). Si je ne me trompe, le journaliste m’avait demandé : «Est-ce que vous êtes sollicitée ?» Je le lui ai dit, c’est normal qu’il y ait des hommes qui puissent m’aimer en tant que femme et artiste à travers la télévision. Pour être plus clair, je lui ai dit que certains peuvent aimer les artistes au-delà de ce qu’ils font et d’autres en tombent complètement amoureux. Cela est tout à fait  naturel. C’est ainsi que je lui ai parlé. C’est vrai que je suis de temps en temps sollicitée comme toutes les femmes de mon âge. Donc c’est tout à fait naturel (Eclats de rires).

Les raisons de la poursuite de votre carrière dans la capitale du rail ?
La première raison est que Thiès est la deuxième ville du Sénégal. La ville de Thiès n’est pas loin de la capitale (Ndlr, Dakar). Thiès est une ville, à mon avis, très calme et agréable. Cela ne peut être que bénéfique pour un artiste dans le cadre de son activité professionnelle. De plus, comme la Casamance, Thiès est une ville très colorée du point de vue ethnique. Je me rappelle, quand j’étais enfant, il y avait toutes les ethnies du Sénégal ou presque dans mon quartier et même des ethnies étrangères. Donc nous avons grandi dans un milieu cosmopolite. Cela m’a beaucoup aidée et continue à m’aider dans mes inspirations. Le fait de grandir parmi plusieurs ethnies m’a permis d’avoir une certaine polyvalence dans mes chansons. Thiès n’étant pas loin de Dakar, cela nous a facilité également la tâche pour venir nous produire à Dakar.

Quels sont vos projets pour le reste de l’année 2010 ? 
Mon projet immédiat, c’est d’abord la sortie du prochain album qui ne va pas tarder. Ensuite, entamer pour cet été une tournée à l’étranger, précisément en Europe, et aller en Mauritanie. Le groupe Wa Flash et l’Union des Sénégalais ressortissants de la Casamance se préparent pour organiser un grand concert voire deux à Nouakchott pour faire vraiment plaisir au peuple mauritanien et, surtout, faire connaître le travail de cette association qui ne cesse de renforcer les liens entre la Mauritanie et le Sénégal.

Peut-on avoir une idée des thèmes abordés dans ce futur album. Et combien de titres comportera-t-il ?
Là, il faut s’attendre à un album de six à huit titres. Parce que c’est un album qu’on a travaillé depuis pas mal de temps et nous souhaitons vraiment le mettre sur le marché. Nous espérons que tout le monde sera satisfait de son contenu