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MODE A KOLDA : Les jeunes filles font de la résistance

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MODE A KOLDA : Les jeunes filles font de la résistance

Ce n’est plus un secret pour personne, les jeunes filles au nom de la modernité s’habillent sexy. Un tour sur certaines artères de la commune de Kolda permet de mesurer le degré de ce phénomène. Pour prouver que cette façon de s’habiller colle bien à la peau, les jeunes filles continuent de s’accoutrer comme si de rien n’était au moment où les mamans ou mamies s’habillent décemment et se disent désarmées. Le décor est tout simplement ahurissant.

Entre mini-jupes assorties de body, jupes moulantes, pantalons serrés, sous fesses ressemblants plus à un cache sexe qu’autre chose : voilà autant d’accoutrements prisés par les jeunes filles de Kolda à l’instar des autres régions du pays. Même les villages sont entrés dans la danse. De très belles et surtout de jeunes filles étalent le beau contours de leur corps à la place publique, au vu de tous au point de faire frémir les plus sceptiques surtout que l’hiver   est chaud dans le Fouladou. A cette heure, les filles en donnent plein la vue. Les hommes ne se privent. On ne se fait pas prier pour apprécier à sa juste valeur ce beau spectacle qui s’offre aux amateurs de «la bonne chaire» Un groupe de jeunes rencontrés sur le pont Abdoulaye Diallo, qui n’en pouvaient plus d’admirer ces belles nymphes sans piper mot, lancent des sifflements d’approbation. Alassane  reconnaît que les critiques les plus acerbes sont formulées pour stigmatiser  les disquettes qui exagèrent dans la sape. Mais, lance-t-il laconique, «le chien aboie, la caravane... fulmine». La plupart des jeunes filles rencontrées soutiennent sans ambage, qu’il importe de suivre la mode, au risque d’être taxée de «démodée». D’ailleurs, toutes celles qui osent encore mettre le pieds dehors, sans guère se soucier de la mise en vogue, sont ainsi étiquetées de «seer». A. Gueye  clame fort qu’il ne faut jamais mettre des tenues hold-fashion au nom de la modernité. Car, dit-elle, «le port requiert élégance et classe».  Arfang Sané, enseignant de profession, reconnaît que s’est un laxisme total de l’Etat, des chefs d’établissement, et des parents qui encouragent les jeunes filles à adopter des comportements qui n’honorent pas la société africaine. Il souligne que dans tous les établissements scolaires du pays, le règlement intérieur interdit formellement le port de vêtements indécents. C’est pourquoi, il lance un appel aux chefs d’établissement pour l’application stricte des lois. Il renchérit en disant que «si les lycées et collèges sont devenus des terreaux fertiles pour la sexualité où les enseignants font la cour, au lieu des cours, c’est parce qu’elles provoquent leur professeurs à travers leurs accoutrements !». Très critique, il dira que «le jour du jugement dernier, chaque parent répondra des actes de ses enfants». C’est pourquoi, il suggère le respect des recommandations des préceptes de la religion musulmane sur le comportement et le port vestimentaire de la femme dans la société. “Personnellement, l’application du règlement à l’école ne peut pas me faire changer ma façon de m’habiller” dira Bina, teint noir, une chaînette en plaquette autour du cou et un bracelet en cauris sur la cheville. Avant d’ajouter «M. s’il vous plait (en s’adressant à nous, laissez nous vivre notre «Diamano» (époque ). Je m’en fou de ce que va dire mon proviseur ou censeur». Sa copine, à la peau claire, une véritable gazelle qui ferait pâlir un saint, de faire le procès des journaliste : “C’est vous qui dites n’importe quoi sur nous et, pourtant, vous ne détournez jamais la tête”. Elle ajoute que c’est leur  affaire. Celle des détracteurs qui veulent l’argent et l’argent du beurre. En même temps, ils veulent se rincer les yeux en contemplant la mise de ces belles créatures et exiger qu’elles mettent des tenues décentes. Paradoxe ! Très au fait de leurs droits, elles estiment qu’une telle mesure est une entrave à la liberté. Somme toute, elles soutiennent que la valeur de l’individu, par ces temps qui courent, se mesure par son port. Donc pour elle, l’habit fait le moine. Un saut,  juste hors de chez soi permet de se rendre à l’évidence. L’argumentaire de celles qui suivent la mode à la lettre trouve justification, dans le fait qu’il faut «vivre son temps !». Une idée que Dame, vendeur de “prêt-à-porter” au marché central de Kolda, confirme : «le plus gros de nos clients sont des jeunes filles dont le choix est porté sur les pantalons collants avec body pour faire chic». Il soutient ne pas se plaindre tellement malgré les difficultés du moment parce qu’avec la vente de ces marchandises,  il fait un bon chiffre d’affaires surtout à l’approche des fêtes et l’ouverture des classes. Mais, il reconnaît que ces genres d’accoutrements “dérangent parfois”, et qu’ils sont obligés d’en vendre parce que c’est ce qui fait marcher  leur business. Aliou, tailleur de son état, regrette d’avoir perdu sa clientèle, à cause de ces prêts-à-porter. «Maintenant, se désole-t-il, nous ne comptons plus sur les jeunes filles. C’est uniquement à l’approche des fêtes religieuses que nous les voyons. Là, nous les comprenons, elles vivent leur temps et finiront par abandonner pour s’habiller comme leur mamans qui constituent nos principales clientes”. Et là, seulement, est-ce qu’on se trouve dans l’obligation de mettre des tenues osées au risque d’être poursuivies pour attentat à la pudeur ? Simplement, parce qu’on est soucieux de vivre l’ère du temps, dans le port vestimentaire.  Ramatoulaye, elle, soutient  le contraire : «mes copines de classe me  taxent souvent de «seer» parce qu’elle cherche toujours à cacher ses parties intimes. Selon elle, «l’accoutrement peut ternir votre image, en tant que musulmane née dans une société traditionnelle où le comportement de la femme est sacré. Même si on s’habille à l’occidental, on doit éviter de donner l’impression de quelqu’une qui met n’importe quoi».    

La mode n’est pas seulement l’affaire des jeunes filles.

Les mamans ou “Diek”, communément appelées mères ou mamies ont aussi leur partition à jouer. Et,  elles veulent la jouer pleinement. D’ailleurs elles n’ont pas dit leur dernier mot. Elles tiennent à soigner leur image, à travers leur port vestimentaire. C’est pourquoi, elles ne ratent jamais, de démontrer à la jeune génération qu’elles ne sont pas leur égales, en matière de sape.  Les mariages, les baptêmes et réceptions d’une personnalité sont des occasions rêvées. Par contre, les mamans s’habillent décemment dans leurs plus beaux boubous, en basin denier cri pour être en phase avec le temps, brodés «ndoguette» et autres. Ce qui fait dire au vieux Samba, «malgré la pauvreté dont on parle à Kolda, les femmes ne portent que des habits qui ne sont pas à la portée des  bourses de tout le monde». Nous les dépassons de loin.  Affirment –elles en cœur toujours correctes, parce que ne laissant pratiquement pas apparaître certaines parties de leur corps. Une attitude héritée de la tradition légendaire du Fouladou où le tatouage était le symbole de l’identité culturelle de cette partie sud du pays. Mais, à cause de certaines  maladies  dans la région, cette pratique ancienne à presque disparue. “Les mères s’interrogent  sur l’accoutrement de leurs filles, même si elles sont complices parfois”,  reconnaît Adja Binta, très connue à Kolda. Pire, elles se montrent très choquées de voir les jeunes s’exposer ainsi. “Mais que voulez-vous ? fulmine-t-elle. Avant, j’étais libre de sermonner ou même bastonner la fille d’autrui au nom de la société mais, maintenant, si je le fais, c’est la police qui viendra me chercher» se désole t-elle. Et de conclure :  «à beau corriger la jeune génération et la moin jeune, elle ne change pas .Toujours avec l’influence de leurs copines, des télénovelas,  des journaux de modes, ces dernières trouvent toujours les moyens de s’habiller à leur guise. Quitte à déplaire”. 

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