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Une sculpture sénégalaise classée vedette du parc central de Gijon

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Une sculpture sénégalaise classée vedette du parc central de Gijon

Dakar, 22 avr (APS) - La ‘’Toile caméléon’’ du jeune artiste-peintre sénégalais Mouhamadou Ndoye ‘Douts’ a été choisie pour composer la sculpture géante qui trônera sur le parc des loisirs de Gijon, une ville de 259.000 habitants située dans la région des Asturies en Espagne.

‘’Parque De Los Pericones est la place centrale et le parc de loisirs au centre de la ville’’, indique l’architecte Vicente Diez Faixat, un notable de la localité. ‘’Ce sera le parc le plus grand qui sera aménagé dans le cadre de l’extension de Gijon’’, signale l’accompagnateur du plasticien sénégalais dans son projet.

Selon ses porteurs, le projet est monté et il est accepté par la mairie.

‘’C’est une toile évolutive qui peut être exposée 100.000 fois différemment. Ce sera une présentation empilée de 10 couleurs différentes sur une colonne’’, explique son concepteur. L’ensemble de l’œuvre est constitué de ‘’100 pièces à superposer à travers 10 colonnes’’.

‘’Je parle du visible et de l’invisible’’, dit Ndoye Douts lors d’un entretien conjoint avec l’APS.

Dans la maquette, l’assemblement des tableaux épais de ‘’La toile caméléon’’ est supporté par une barre de fer robuste. Ce support est invisible parce qu’elle sera encadrée par les blocs ornés. Toute cette composition repose sur un massif en béton armé.

‘’L’unité dans la diversité’’ est le thème central de sa prouesse, s’inscrivant dans une certaine recherche de symboles et de sens pour l’humanité.

’’Ce ne sera pas que de pierraille et la quincaille’’, corrigent le plasticien de Diender et l’architecte gijonais. La biodiversité est également prise en compte dans le projet de Gijon.

Tous les deux ainsi que la municipalité de Gijon promettent ‘’un suivi écologique’’ au projet, par l’implantation tout autour d’espèces. La sculpture sera entourée autant que possible d’une variété d’arbres de tous les continents, tel baobab africain ou les fleurs aromatiques d’Asie ou des plantes ornementales d’Amazonie.

‘’La sculpture, le visuel et le jardin, ça doit parler’’, selon l’artiste-peintre sénégalais. ‘’La toile caméléon’’ sera aménagée partout dans le monde. Après Gijon, elle sera montée à Bilbao.

‘’Il y a beaucoup de pays qui la demandent’’, affirme-t-il. ‘’Je veux bien en installer ici chez moi au Sénégal, par exemple à la Place de l’Indépendance’’.

Le projet de construction de blocs de l’édifice et son ornementation est d’un coût global estimé à quelques dizaines de millions de francs CFA. Ce montant varie selon les conceptions de l’œuvre d’une ville à l’autre. La toile peut aller avec ou sans jardin ornemental. La superficie de son espace d’implantation est déterminante.

Major de sa promotion (1999) à l’Ecole nationale des beaux-arts du Sénégal, le plasticien ‘’Douts’’ a rencontré l’architecte espagnol en mai 2007, à la suite d’une exposition au Musée Juan Barjola de Gijon.

Vicente Diez Faixat, tombé sous le charme du jeune pinceau sénégalais et des messages qu’il véhicule notamment les thèmes soulignant ‘’le désordre urbain à Dakar’’. Depuis, la collaboration se multiplie entre les deux hommes d’art, chacun dans son domaine, pour divers projets.

‘’J’y avais fait une performance’’, rappelle Douts. ‘’C’est l’exposition la plus visitée dans l’histoire du musée et dans celle de la ville’’, renchérit M. Diez Faixat. Puis, l’estime réciproque s’est transformée en une amitié profonde. Mieux, elle s’est élargie au cercle Mouhamadou Ndoye.

La réhabilitation, par des collectivités locales espagnoles, des locaux du collège de Diender (village de l’artiste situé à 73 Km de Dakar) vient de l’entregent du notable gijonais.

Aussi les deux amis ont-ils aidé de jeunes dakarois évoluant dans la peinture, le design, la sculpture, la musique, la poésie et la technique vidéo à monter une exposition à Dakar, sous le label ‘’L’Afrique a son mot à dire’’ (6-8 février 2009).

De Gijon même, M. Diez Faixat avait une bonne opinion du Sénégal, ‘’grâce à la présence remarquable des immigrés d’origine sénégalaise et leur relation cordiale avec la population gijonaise’’. ‘’C’est une communauté structurée’’, note-t-il, se mettant à conter de bons souvenirs de ses amis expatriés sénégalais.

‘’Les Sénégalais sont assez nombreux, mais paisibles et travailleurs et les gens les aiment beaucoup qu’ils soient réguliers ou en attente (depuis trois ans) de papiers légaux’’, révèle-t-il.

‘’Dans ma ville, ils sont tous très intéressés à collaborer avec le Sénégal. Avec Diender, ce sera un jumelage naturel.’’



SAB/AD


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