C’est un Laurent Gbagbo plein d’assurance qui a reçu le présentateur du Grand Journal sur Canal +, Michel Denisot. Le président sortant ivoirien, une fois de plus a jeté l’opprobre sur la communauté internationale, responsable selon lui de la situation que traverse la Côte d’Ivoire.
« Çà va prendre fin, je souhaite que çà soit par une discussion », a d’emblée formulé le président sortant ivoirien quant aux conditions de règlement de la crise. Laurent Gbagbo dit également ne pas poser préalables, de conditions, mais juge toutefois qu’il faut, en Afrique, « que les lois et les institutions soient respectées, il y a une situation intenable, invivable, asseyons-nous et discutons», a-t-il suggéré.
Qu’en est-il de la main tendue de son opposant Alassane Ouattara, qui propose un gouvernement d’union ? « Ce n’est pas nouveau. Quand j’ai été élu en 2000, il n’y avait pas cette crise-ci, je n’avais pas cette pression que j’ai aujourd’hui, j’ai tendu la main à tout le monde », a-t-il rappelé.
« … je ne peux pas aller en Europe, mais mon opposant ne peut pas aller à Abidjan. »
« Il y a une commission électorale indépendante qui est totalement ivoirienne ; au-dessus de cette commission, il y a le Conseil Constitutionnel, qui a donné des résultats définitifs », précise Laurent Gbagbo qui n’y est pas allé avec le dos de la cuiller pour s’en prendre aux Nations Unies, qui n’organisent les élections, ni ne proclament les résultats. « Ils n’ont pas prise sur le processus électoral, ils ne valident pas les élections, ils certifient ; ils ne sont pas dans le processus d’élection et de proclamation des résultats, comme défini par les lois ivoiriennes. »
Quant à son confinement à l’intérieur du pays, « c’est pas grave », rétorque Gbagbo. Vous dites que je ne peux pas aller en Europe, mais mon opposant ne peut pas aller à Abidjan », a-t-il répondu, avant d’ironiser, « vous m’avez vu plusieurs fois en France ? »
Laurent Gbagbo s’est également défendu de faire venir des mercenaires en Cote d’Ivoire comme l’ont laissé entendre ses détracteurs. « Ils disent çà depuis dix ans. À supposer que je veuille prendre des mercenaires, il y a de jeunes ivoiriens partisans de Gbagbo, il vaut mieux que je leur donne l’argent au lieu de faire venir des étrangers. »
Pour ce qui est des procès verbaux litigieux, « je conteste le représentant de l’Onu, parce qu’il est partisan », a réitéré Laurent Gbagbo qui dit avoir écouté les émissaires des organisations africaines. « J’attends que la délégation de l’UA et de la Cedeao revienne. » En Afrique, « les cas de litiges post électoraux, il y en a beaucoup », reconnait le président qui n’a pas manqué de citer le cas de « pays où il n’y a même pas d’élections ». Gbagbo dit toutefois ne pas comprendre pourquoi il y aurait une intervention armée. Il va plus loin et dit trouver l’idée « surréaliste », car dans ce cas, « il faudrait aller en guerre contre beaucoup d’autres pays. »
« Personne ne veut vérifier les fraudes », poursuit le président qui parle de 2200 bureaux de votes au Nord, « où il y a plus de votants que d’inscrits, des bureaux où il y a eu zéro votant pour moi, ce qui veut dire que mes représentants à moi n’ont même pas voté ».
« Si mes adversaires m’appellent ‘le boulanger’, c’est parce que je les roule dans la farine »
Ses relations avec le président français ? « j’ai pas de liens forts avec Sarkozy, mais mon adversaire en a », reconnaît Gbagbo, qui accuse son opposant, Alassane Ouattara, d’être le père de la rébellion ivoirienne, et d’avoir introduit la violence en politique en Côte d’Ivoire : « nous connaissons la violence quand il (Ouattara) a commencé à faire de la politique en Côte d’Ivoire. Il y a des documents où les rebelles disent « nous allons prendre le pouvoir pour que Ouattara soit président », a révélé celui qui a également accusé l’ONU, l’Union Européenne, la France, l’Union Africaine, et la Cedeao de n’avoir pas condamné la rébellion armée. En 2002, dit-il, « le pays a été agressé par des hordes armées, des rebelles ; j’ai fait des demandes expresses, ils n’ont pas condamné. Il y a anguille sous roche.» Parce que « si les Français ‘adorent’ tant Alasane Ouattara, c’est parce qu’il leur ressemble », dira le président qui va jusqu’à révéler des confidences faites à un journaliste français. « Mais moi, Je n’ai pas envie de ressembler aux Français. Je ne suis pas Ouattara, je ne suis pas de sa culture, et je ne suis pas un homme faible pour être aimé par les Occidentaux.»
Quelle issue pour le pays alors ? « La Côte d’Ivoire n’est pas au bord d’un génocide, c’est pas vrai », a botté en touche celui qui se fait appeler ‘le boulanger ‘, un surnom dont il semble se réjouir. « C’est un signe de respect », explique-t-il. Si mes adversaires m’appellent ainsi, c’est parce que je les roule dans la farine ». Quant à la sympathie que les Français vouent à son opposant, « je n’en ai cure », semble répondre Gbagbo. Reste à savoir combien de temps encore « le boulanger » ivoirien va rouler dans la farine ses adversaires et la communauté internationale. « J’ai toujours été prêt à mourir pour mes idées, c’est pourquoi j’ai survécu », a-t-il conclu.
Momar Mbaye
7 Commentaires
Sources
En Janvier, 2011 (22:10 PM)Tu as lien vers tes sources ?
Merci
A F
En Janvier, 2011 (22:42 PM)Charles Ble' Goude'
En Janvier, 2011 (22:56 PM)C'est Moi
En Janvier, 2011 (07:30 AM)Ridicule
En Janvier, 2011 (08:06 AM)Ndoumbé
En Janvier, 2011 (09:24 AM)gbagbo thia kanaam rék
boul tiite dara
boul ragal dara
tous les ivoiriens et ivoiriennes sont derrières toi
Cote D'ivoire
En Janvier, 2011 (19:22 PM)Participer à la Discussion