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Covid-19: l'Union Européenne au chevet de son plan de relance

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Covid-19: l'Union Européenne au chevet de son plan de relance
  • Les Vingt-Sept, réunis jeudi soir en visioconférence, ont évoqué le veto de Budapest et Varsovie.
 
Recours aux tests antigéniques, reconnaissance mutuelle des résultats de ces tests, stratégie de vaccination et logistique de distribution des vaccins, levée graduelle des restrictions actuelles. La visioconférence des Vingt-Sept, qui a débuté jeudi, en toute fin d'après-midi, a été en grande partie consacrée à la coordination sanitaire des États membres face au Covid-19. Du reste, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a profité de l'occasion pour annoncer que l'Agence européenne des médicaments pourrait donner son feu vert dès décembre aux vaccins Moderna et Pfizer/BioNTech.


Mais la Hongrie et la Pologne avaient aussi quelque peu chamboulé l'ordre du jour de la réunion, après avoir mis lundi leur veto au futur budget de l'UE pour la période 2021-2027 ainsi qu'au plan de relance, ce paquet de 1 800 milliards d'euros dont les Vingt-Sept ont accouché au forceps en juillet. En cause, le mécanisme qui, pour la première fois, doit permettre à la Commission de réduire ou de suspendre les versements des fonds européens aux pays qui enfreignent les principes de l'État de droit, l'indépendance de la justice. Alors que les économies européennes très fragilisées doivent pouvoir compter sur ces fonds européens, la question de l'État de droit s'est donc imposée au début de la réunion virtuelle des leaders. Ils y ont consacré une quinzaine de minutes.


Objectif : faire passer calmement quelques messages au premier ministre hongrois, Viktor Orban, et à son homologue polonais, Mateusz Morawiecki, en veillant à ne pas les braquer. Tous les leaders s'étaient concertés au préalable pour éviter l'incident. «Je n'ai pas l'intention de dire quoi que ce soit qui puisse détériorer la situation... Nous travaillons à trouver une solution», a d'ailleurs souligné le président du Conseil européen, Charles Michel, à l'issue de la rencontre, refusant de dire s'il voyait dans l'attitude des leaders hongrois et polonais « une trahison » ou « un chantage ». « L'Europe, dans d'autres situations critiques, a pu trouver des solutions », a minimisé Ursula von der Leyen. Alors que l'Allemagne exerce la présidence tournante de l'UE, Angela Merkel s'est dite prête, elle aussi, à poursuivre les discussions. « Ce veto signifie que nous devons continuer à parler avec la Hongrie et la Pologne », a-t-elle déclaré.

L'Europe, dans d'autres situations critiques, a pu trouver des solutions

Ursula von der Leyen

Ceux qui, parmi les diplomates, affirmaient ces derniers temps que le premier ministre Viktor Orban, à la pointe du combat, n'oserait pas aller jusque-là, en sont pour leurs frais. Si ces deux pays sont si remontés, c'est parce qu'ils ont le sentiment que le mécanisme État de droit désormais sur la table - censé être plus efficace que l'inapplicable article 7 des traités - a, avant tout, été créé pour eux. De fait, il y a beaucoup à redire sur l'État de droit en Pologne et en Hongrie. Quoi qu'il en soit, les vétos de Budapest et de Varsovie - conjugués au soutien plus récent du premier ministre slovène Janez Jansa - sont une douche froide pour les Européens. « C'est un problème très sérieux », a admis jeudi soir Angela Merkel. Un échec sur le budget européen et le plan de relance « serait un très mauvais signal pour la crédibilité de l'Union », estime également un responsable de l'UE parlant de l'accord de juillet comme d'« une démonstration claire et concrète de l'autonomie européenne ».

Contourner l'article 7 du traité sur les atteintes de l'État

À Bruxelles et dans les capitales, personne ne s'attendait à ce que la visioconférence des Vingt-Sept permette de trouver une solution. Ne serait-ce que parce que le sujet est très technique et que le format de la réunion ne se prête pas aux négociations. « Les Hongrois et les Polonais sont montés tellement haut dans les tours qu'il leur faudra un peu de temps pour redescendre », confie aussi un diplomate.

Jeudi soir, les leaders ont attentivement écouté leurs griefs. Orban, «très sobre » selon un diplomate, a remercié Merkel pour les efforts consentis par l'Allemagne avant de répéter qu'il ne pouvait accepter le mécanisme proposé. À ses yeux, il revient à contourner l'article 7 des traités sanctionnant les atteintes à l'État de droit par une suspension des droits de vote de l'État membre concerné.

Or, estime-t-il, ce contournement ne peut se faire sans une modification des traités. Son approche est donc juridique. «Plus émotionnel», Morawiecki a rappelé aux uns et aux autres que la confiance avait été brisée lorsque la Commission avait engagé une procédure article 7 contre son pays. Les Vingt-Sept en sont là. Personne ne sait à quel moment l'UE pourra sortir de l'impasse. Y compris Angela Merkel qui s'est bien gardée, jeudi soir, de donner un quelconque délai aux journalistes qui l'interrogeaient.

 


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