Le régime syrien a accepté mardi la proposition russe de renoncer à ses armes chimiques, mais Barack Obama a estimé qu'il était trop tôt pour dire si pareille initiative pourrait aboutir et il s'est engagé à maintenir les forces américaines prêtes à frapper Damas en cas d'échec de la voie diplomatique.Dans une allocution télévisée en direction du salon est de la Maison blanche, le président américain s'est engagé à tester la proposition russe de placer les armes chimiques de Damas sous contrôle international, tout en laissant filtrer son scepticisme.
Disant avoir relevé des signes encourageants ces derniers jours, il a indiqué avoir demandé au Congrès de différer son vote sur l'autorisation d'un recours à la force, afin de donner du temps à la diplomatie et de permettre à Washington et à ses alliés de faire adopter à l'Onu une résolution exigeant du président Bachar al Assad qu'il renonce à son arsenal chimique et laisse la communauté internationale vérifier qu'il a bien tenu parole.
"Si nous n'agissons pas, le régime Assad n'aura aucune raison de cesser d'utiliser les armes chimiques", a dit Obama. "Si l'interdiction de ces armes est remise en cause, d'autres tyrans ne verront aucune raison de réfléchir avant de se doter de gaz toxiques et de s'en servir".Signe de la difficulté à atteindre de tels objectifs, le président russe Vladimir Poutine avait dit un peu plus tôt que le plan russe sur les armes chimiques ne pourrait réussir que si Washington et ses alliés excluaient une intervention armée.Mardi à Moscou, le chef de la diplomatie syrienne, Walid al Moualem,
a annoncé que son pays voulait adhérer à la convention internationale qui interdit les armes chimiques, et renoncer à toutes les armes de ce type en sa possession. Cette convention est entrée en vigueur en 1997 mais Damas ne l'a pas signée."Nous voulons adhérer à la convention sur l'interdiction des armes chimiques. Nous sommes prêts à remplir nos obligations aux termes de cette convention, notamment à donner toutes les informations sur ces armes", a-t-il dit.
"Nous sommes prêts à dire où se trouvent les armes chimiques, à arrêter leur production, à montrer les sites concernés aux représentants de la Russie et d'autres membres des Nations unies", a ajouté le ministre syrien. Barack Obama a déclaré qu'il enverrait son secrétaire d'Etat, John Kerry, jeudi à Genève où il rencontrera son homologue russe, Sergueï Lavrov. Le président américain a ajouté qu'il poursuivrait ses propres consultations avec Poutine.
L'AVIATION BOMBARDE DES ZONES INSURGÉES
Un projet initial de résolution du Conseil de sécurité, élaboré par la France, prévoit que la Syrie soit tenue de produire dans les 15 jours un inventaire complet de ses armes chimiques et d'ouvrir tout de suite l'ensemble des sites concernés aux inspecteurs des Nations unies, faute de quoi elle s'exposerait à des mesures punitives.Ce projet français de résolution, dont Reuters a pris connaissance, stipule aussi que le Conseil de sécurité, en cas de non respect par les autorités syriennes des clauses de la résolution,
s'orientera vers l'adoption de nouvelles mesures nécessaires "sous chapitre VII" de la charte des Nations unies.Le chapitre VII porte sur le pouvoir du Conseil de sécurité à prendre des mesures allant de sanctions à une intervention militaire. C'est la référence à ce chapitre qui, selon des diplomates en poste à l'Onu, a rendu la Russie réticente au projet de texte français.Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu sur la Syrie, réclamée par la Russie et prévue normalement pour mardi en fin d'après-midi, a été annulée, Moscou ayant retiré sa demande.
La réunion devait être consacrée à la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous supervision internationale. Or, dans un projet de résolution devant accompagner ce plan, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne tiennent à ce que le régime du président Bachar al Assad soit désigné comme responsable de l'attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas, ce que les Russes, pas convaincus de cette culpabilité, jugent "inacceptable".
Le changement d'attitude des Occidentaux après la proposition russe est indubitablement un coup pour les insurgés syriens, qui pensaient avoir enfin obtenu l'intervention militaire qu'ils réclament depuis deux ans et demi pour les aider à faire chuter Bachar al Assad. La Coalition nationale syrienne (CNS) a parlé de "manoeuvre politique qui se soldera par des atermoiements inutiles et infligera encore des morts et des destructions au peuple syrien".
L'aviation de l'armée d'Assad a bombardé mardi des quartiers tenus par la rébellion dans Damas, pour la première fois depuis l'attaque chimique du 21 août dans le secteur de la Ghouta, à la périphérie de la capitale."En ressortant ses avions, le régime donne à comprendre qu'il n'est plus sensible aux pressions internationales", a déclaré un insurgé de Mouadamiya, l'un des quartiers de la capitale visés par l'assaut chimique du 21 août.
L'armée fidèle au régime a tenté de s'emparer du quartier de Barzeh, dans le nord de la capitale, et de Deir Salman, faubourg est près de l'aéroport de la capitale.Des raids aériens ont également été signalés dans les banlieues ouest, près de Mouadamia.
2 Commentaires
Jo
En Septembre, 2013 (11:02 AM)Vous n'avez de lecons à donner à personnes. Vous êtes les pires criminels que la terre nait porté. Vous ne connaissez que la guerre, tuer, tuer. Soyez un peu civilisés.
Attention Déééé
En Septembre, 2013 (12:13 PM)Participer à la Discussion