Les petits corps sont alignés sur le sol de la morgue de Khan Younès, tous de la même famille élargie, qui a perdu dix membres dont huit enfants dans une des frappes israéliennes sur la bande de Gaza.
Ils appartiennent au clan familial al-Bakri, selon des secouristes et des témoins. A l'hôpital européen, sept dépouilles d'enfants ont été déposées dans des couvertures mortuaires blanches, sur le point d'être refermées sur leurs visages ensanglantés, entourées de membres de leur famille, a constaté un photographe de l'AFP.
Les populations payent un très lourd tribut à la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien depuis la bande de Gaza. Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations au premier jour de l'attaque.
Les frappes israéliennes menées en représailles ont tué au moins 3.785 Palestiniens, en majorité civils, selon un décompte jeudi du ministère de la Santé du Hamas, qui a recensé au moins 1.524 décès d'enfants.
Jeudi, l'armée israélienne a indiqué avoir mené en 24 heures des centaines de frappes aériennes visant l'infrastructure du Hamas. Des nuages de fumée étaient visibles dans différents secteurs du nord du territoire. Après l'un de ces raids, un photographe de l'AFP a constaté dans une rue de Gaza de nombreux signes de destruction, gravats, verres de vitrines brisées, bâtiments effondrés.
Plus au sud, Dyala (2 ans), Ayman (3 ans), Hamada (5 ans) et Zaher (2 ans) Bakri, ainsi qu'Oudai et Jamal Abou Al-Naja et Nabil et Acil Omran, âgés entre deux et cinq ans, "dormaient quand ils (les Israéliens, ndlr) ont détruit la maison qui s'est écroulée sur leurs têtes", raconte à l'AFP le patriarche de la famille Bakri, Abou Mohammad Wafi al-Bakri, 67 ans. Selon des témoins, ils se trouvaient au rez-de-chaussée de la maison de trois étages, entre Khan Younès et Rafah, et leurs corps ont été récupérés une heure après le raid. "Aucun de mes enfants n'est lié aux organisations palestiniennes. Il n'y avait pas d'hommes dans la maison au moment du bombardement", ajoute-t-il.
A Rafah, un autre raid israélien a coûté la vie à une mère, Arij Marwan al-Banna, et ses deux filles, Sarah et Samya, âgées de moins de dix ans, selon des sources médicales palestiniennes. Arij Marwan al-Banna, avait fui sa maison dans la ville de Gaza après un ordre d'évacuation adressé par l'armée israélienne à quelque 1,1 million d'habitants du nord du petit territoire, pour s'abriter chez ses parents à Rafah, plus au sud.
Elle était enceinte de sept mois. Les médecins à l'hôpital de Rafah l'ont fait accoucher post mortem par césarienne mais le bébé était déjà mort, a raconté une source médicale.
- Imploration de l'OMS -
Le personnel médical de Gaza estime ne plus être en mesure de soigner les blessés, faute de médicaments, d'eau et du carburant nécessaire aux générateurs. Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza a assuré jeudi que l'hôpital de Deir-al-Balah, au centre de ce petit territoire où vivent plus de deux millions de personnes, était à court d'équipement médical.
Israël a massé ses troupes autour du territoire palestinien en vue d'une invasion et coupé l'approvisionnement en électricité, carburants et eau dans une partie de Gaza.
A Gaza ville, muni de deux bouteilles de plastique, Ahmad al Mulla raconte avoir été envoyé par sa mère à une distribution d'eau: "Parfois, on attend notre tour pendant deux heures pour nous rendre compte qu'il n'y a plus d'eau. L'eau c'est la vie, aucun humain ne peut survivre sans", raconte à l'AFP l'adolescent. "La situation est très difficile. Pas d'eau, pas d'électricité, pas de nourriture", renchérit Um Mohammed al Mullah. Elle relève que l'eau des biberons est souvent salée, au risque de rendre malade les plus petits.
Lors de sa visite mercredi, le président américain Joe Biden a obtenu le feu vert israélien pour laisser entrer depuis l'Egypte les camions d'aide humanitaire au point de passage de Rafah, le seul non contrôlé par Israël.
Jeudi, un média proche du renseignement égyptien a assuré que le terminal ouvrirait vendredi.
"Nous exhortons ceux qui peuvent le faire (laisser passer l'aide humanitaire ndlr) de faire en sorte que cela se produise, s'il vous plaît, pour éviter la tragédie qui nous attend", a imploré depuis Genève le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom.
L'aide humanitaire doit entrer "tous les jours" dans Gaza pour pouvoir subvenir aux besoins, a de son côté déclaré un haut responsable de l'OMS, qui estime que les 20 camions d'aide prévus seront insuffisants.
3 Commentaires
Lotus
En Octobre, 2023 (18:49 PM)Karim$
En Octobre, 2023 (19:20 PM)Reply_author
En Octobre, 2023 (22:28 PM)Vous n avez pas de correspondant labas
Reply_author
En Octobre, 2023 (22:31 PM)c est la faute aux occidentaux
demzndez a Ka Chine ou a la Russie
Lolou
En Octobre, 2023 (19:06 PM)c'est juste injustifiable. Sauf pour le diable.
Pod
En Octobre, 2023 (19:54 PM)Participer à la Discussion