Des chiites attaquent les services de renseignement saoudiens au cocktail Molotov

Un groupe hommes a mené dimanche à l’aube une attaque spectaculaire, qu’ils ont entièrement filmée, contre un bâtiment des services de renseignement de Qatif, en Arabie Saoudite.
La vidéo est signée par un groupe d’activistes se faisant appeler " Le mouvement des lionceaux de Qatif ".
Sur ces images, on les voit, capuches sur la tête, lancer des cocktails Molotov sur les fenêtres du bâtiment qui prend alors feu à plusieurs endroits.
L’opération a été menée en représailles à l’exécution du chef religieux chiite Nimr al-Nimr, accusé par les autorités saoudiennes de terrorisme. Depuis cette exécution, des dizaines de manifestants descendent quotidiennement dans les rues de cette ville de l'est pour réclamer que la dépouille du cheikh et des trois autres chiites soient rapatriées à Qatif, région à majorité chiite d’Arabie saoudite.
Par ailleurs, plusieurs autres incidents violents ont été rapportés ces derniers jours par les autorités saoudiennes. L'agence de presse SPA a notamment rapporté que le 5 janvier, un groupe d’individus armés avait forcé des employés de la compagnie pétrolière Aramco à descendre du bus qui les transportait à Qatif et y ont mis le feu.
Un de nos Observateurs sur place nous a indiqué que la majorité de la communauté soutenait les manifestations pacifiques mais était selon lui opposée à ces actes de violence.
" Les actes de vandalisme dérangent tout le monde ici. Ces actes sont menés par des petits groupes d’activistes dont nous ignorons l’origine. La communauté dans sa majorité s’efforce de suivre l’exemple de cheikh al-Nimr qui appelait aux manifestations pacifiques et prônait la parole comme seule arme contre les balles".
Cette position est partagée par le frère de cheikh al-Nimr.
" Nous n’avons pas besoin d’une seule goutte de sang", a déclaré Jaffar al-Nimr à l’AFP le 8 janvier dernier.
Notre Observateur explique toutefois que les autorités saoudiennes exercent actuellement de fortes pressions sur les activistes chiites pour les empêcher de diffuser des informations sur le mouvement de contestation, sur Twitter notamment. "Plusieurs de mes amis ont reçu des menaces sur les réseaux sociaux. Tout le monde a aujourd’hui peur de parler.