Des syndicats, des personnalités politiques et des associations ont dénoncé ces attaques xénophobes et certains ont appelé à manifester en faveur des immigrés.
Les organisations humanitaires sont submergées de dons destinés aux 16.000 personnes qui ont fui les bidonvilles, mis à feu et à sang par ces attaques.
Les violences ont éclaté le 11 mai dans le bidonville d'Alexandra, à Johannesburg, et se sont étendues à d'autres townships, faisant une quarantaine de morts.
Imtiaz Sooliman, président fondateur de l'ONG africaine Gift of the Givers, a précisé que le montant des dons versés par les Sud-Africains est "comparable au tsunami" qui avait fait 220.000 morts en Asie en 2004.
"Les gens disent qu'ils ont honte de ce qui se passe", a-t-il déclaré à l'AFP. "Ils se disent très émus par la souffrance de ces gens qui ont besoin d'aide."
Cette ONG a déjà reçu plus d'un million de rands (83.000 d'euros) et les gens font la queue pour donner des couvertures et autres matériels d'assistance à un point de collecte installé dans le quartier financier de Sandton, mitoyen d'Alexandra.
La Croix-Rouge sud-africaine s'est dite "vraiment impressionnée" par l'ampleur de la réponse à un appel lancé le 15 mai. Plus de trois millions de rands ont été promis par des particuliers et des entreprises, la majeure partie par une banque, selon son secrétaire général, David Stephens.
Une entreprise de fabrication de lunettes a offert de verser l'équivalent de 10% de ses ventes de mercredi et jeudi à un fonds destiné aux victimes de la vague de xénophobie.
De nombreux immigrés, notamment Zimbabwéens, Mozambicains, Malawites et Congolais, travaillent comme domestiques ou jardiniers en Afrique du Sud. Mais beaucoup ont dû fuir leurs masures des townships et passent désormais la nuit chez leurs employeurs, à l'abri des attaques.
Sur le site de socialisation Facebook, un lycéen de 17 ans, Michael Moss, a créé un forum de discussion, qui compte déjà plus de 2.000 participants.
"De nombreux commentaires sont très émotifs. Des gens disent qu'ils ont honte d'être Sud-Africains. D'autres rappellent qu'avant (l'avènement de la démocratie en) 1994, des pays africains ont ouvert leurs frontières aux militants de la lutte contre l'apartheid", a-t-il dit à l'AFP.
L'un des participants, Budah Sterah, a ainsi écrit: "Je suis un Noir sud-africain et un AFRICAIN. L'une des idées de base d'être AFRICAIN est l'ubuntu (humanité envers les autres) et la fraternité. Où cela est-il passé? Notre société a perdu toute morale. C'est vraiment effrayant."
Des centaines d'étudiants et de professeurs de l'Université de Wits ont protesté contre la xénophobie mercredi en défilant dans Johannesburg. Une autre manifestation est prévue samedi à Pretoria, à l'appel d'associations de défense des droits de l'homme.
Soucieuse aussi de l'impact de ces attaques sur l'image de la première puissance économique d'Afrique, une délégation de l'organisation patronale sud-africaine Busa devait se rendre dans les townships jeudi pour remettre des colis alimentaires et des couvertures aux victimes.
Les images de violences ravageant les townships, qui rappellent les jours sombres du régime raciste d'apartheid, ont réveillé les consciences des Sud-Africains et l'aide afflue en faveur des victimes.
Les organisations humanitaires sont submergées de dons destinés aux 16.000 personnes qui ont fui les bidonvilles, mis à feu et à sang par ces attaques.
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