Jawad Bendaoud: "Je les ai niqués une fois, je les aurai une deuxième fois"

Au terme d'un procès qui s'est parfois davantage apparenté à un one-man show judiciaire, Jawad Bendaoud a été relaxé en février dernier. Une victoire pour le "logeur de Daesh" qui a assuré à son ex-compagne ne pas avoir peur de se présenter à nouveau face à la justice. "Je les ai niqués une fois, je les aurais une deuxième fois." Appelé à comparaitre pour "recel de malfaiteurs terroristes", Jawad Bendaoud, qui a hébergé les terroristes du 13 novembre 2015, a opté pour une ligne de défense très claire en ne cessant de répéter qu'il ne savait pas qu'il logeait des membres de Daesh.

Un argument qui a visiblement convaincu les juges puisqu'il a été acquitté. Pourquoi? Car son attitude tout au long du procès cadrait parfaitement avec sa défense. "Il donne l'image d'un homme centré sur lui-même, qui cherche à gagner de l'argent rapidement sans réfléchir aux conséquences de ses actes (...) Sa spontanéité déconcertante, qui de prime abord apparaît être une défense catastrophique, donne, à mon sens, du crédit au personnage qu'il disait être à l'époque des faits et donc in fine, un peu à sa version des faits, analysait durant le procès Julia Katlama, avocate pénaliste, interrogée par Franceinfo.

Fier d'avoir berné la justice

Jawad Bendaoud a-t-il volontairement joué de son image pour duper la justice? Oui, selon son ex-petite amie qui assure que le "logeur de Daesh" était très fier d'avoir réussi à berner les juges. "Je les ai niqués une fois, je les aurai une deuxième fois", aurait-il confié en évoquant le procès en appel programmé en novembre prochain. La jeune femme a relayé cette déclaration lors d'une plainte déposée pour des menaces de mort proférées par Jawad Bendaoud en mars dernier, révèle Europe 1.

"Je suis convaincu qu'on est passé à côté de la vérité sur cette personne. C'est un délinquant d'habitude, condamné à plusieurs reprises, notamment par la cour d'assises. Derrière un verbiage fleuri, qui a évidemment fait un peu rigoler tout le monde, se cache un vrai violent et un dissimulateur" , avance Maître Didier Seban, avocat de victimes du 13-Novembre", au micro de la chaîne française.